Une équipe qui fait vibrer la France, qui redonne du sens au peuple et à la nation !

par guylain chevrier
vendredi 8 juillet 2016

Quel beau moment de football ! France – Allemagne : 2/0. La France est en finale avec la manière, cette équipe qui la fait vibrer, qui fait vibrer le peuple, à travers ce sentiment d’une réalisation de plus en plus partagée qui touche au but. Il y a une vraie communion, une envie de participer à la fête. L’équipe est solidaire et il y a de la vaillance chez ces joueurs. C’est fou même à quel point c’est une équipe aux qualités si françaises, ces qualités que l’on ne sait pas toujours bien mettre en valeur, surtout celle qui fait que, on se sente tous les mêmes, sans distinction de quoi que ce soit, dans une convergence, une unité qui fait écho à l’idée de nation résonnant de la Marseillaise, et même de la République, oui, de cette égalité qui nous fait être d’abord des égaux et nous mélanger plus facilement que nulle part ailleurs dans le monde. C'est aussi ce qui donne à cette équipe cette force d'on ne sait d'où sortie.

C’est cela aussi que l’on voit sur les bancs, dans les tribunes, du public aux joueurs et à leurs familles, des joueurs qui se mêlent à la foule, faciles d’accès, proches, si proches, des individualités qui nous bluffent, avec lesquelles il n’y a aucune distance, qui vraiment paraissent comme chacun d’entre nous, qui sont nous lorsqu’ils font bloc et jouent leur jeu en portant le « bleu, blanc, rouge » haut ! C’est tout simple, c’est beau et on en redemande. De ce sourire frais de Griezmann, au déhanchement d’un Pogba auquel répond l’expérience d’un Evra, la tête dans le ciel d’un Girou, et l’engagement, la volonté insatiable autant que la générosité de tous les autres, de Sissoko à Koscielny en passant par Payet. Il y a du génie dans cette équipe là !

Des joueurs qui y croient, des gars simples, vrais, un groupe, avec un entraineur terrible, un certain Didier Deschamps, qui ne paie pas de mine, qui fait le boulot, avec une sincérité qui est au niveau de sa discrétion, de son humilité, qui en impose, qui diffuse de belles valeurs. Et dire que certains sont allés jusqu’à traiter cet entraineur à la déontologie exemplaire de raciste lors de l’affaire Benzema, quelle honte ! Cette équipe c’est la France, et la France s’y retrouve bien. Mais curieusement, c’est comme si cela faisait des jaloux du côté de certains qui sont toujours dans le « french bashing », auxquels l’idée que la France se pense comme une nation à travers son équipe, que le peuple s’y reconnaisse, que ça fasse du bien, donne des boutons.

J’écoutais dans ma voiture France info en arrivant chez moi juste avant la finale, et j’entendais ce petit monde trempé de parisianisme bienpensant dégoulinant de suffisance, où chacun donnait à son tour un pronostic pour le match de ce soir, non sans une certaine moquerie, avec en toile de fond le rappel inlassable que l’on avait jamais battu « La Mannschaft » : 0/2 – 1/2 pour… l’Allemagne ! Ces pronostiqueurs d'un soir incapables de voir gagner leur pays, sont l’exact reflet de cette France bobos qui méprise son drapeau et nous vante comme seule véritable humanisme la fin des frontières, adeptes inconditionnels du multiculturalisme et d'accueillir la terre entière, laissant toujours planer la suspicion en racisme dès que l’on s’identifie un tant soit peu à son pays. Ce sont les mêmes qui, pendant la campagne pour le référendum en Grande-Bretagne sur le Brexit, n’ont cessé de faire campagne pour cette Europe qui bafoue les peuples, qui se comporte de plus en plus en régime impérial sous l’impulsion allemande, tout en traitant le choix des Anglais de sortie de l’UE comme celui d’un peuple de demeurés. Rien de bien surprenant dans cette continuité, direz-vous, mais cela méritait l’éclairage. Ils en font vraiment beaucoup décidément, et trop, mais malheureusement, il n’y a pas que pour le foot.

Ce qui se passe en ce moment avec cette équipe de France, ce qu’elle nous montre, ce qu’elle exprime en touchant notre sensibilité, est en train de faire bouger les lignes du côté de la nation, du peuple, ringardisant tous les mauvais coucheurs, les diviseurs de tous bords, en redonnant une valeur commune à ce qui nous constitue vraiment, et procure ce sentiment de vivre quelque chose de beau, pacifiquement, tous ensemble, par-delà nos différences, en ne faisant qu’un ! Cette équipe n'est plus "black, blanc, beur", mais plus simplement, "bleu, blanc, rouge". C’est la force de cette équipe aussi de créer cela et d’être portée en retour par cela. Vivement dimanche donc, et que cette belle équipe finisse le travail, elle le peut, elle le fera !  

 Guylain Chevrier


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