Une histoire oubliée...

par VICTOR LAZLO
mercredi 19 septembre 2012

Dans leur ouvrage "Ainsi finissent les salauds", les historiens JM Berliere et F. Liaigre éclairent de maniére particuliérement crue ce que fut l'Epuration en 1944 et le rôle du Parti Communiste dans ce qui fut l'embryon d'une entreprise purement terroriste.

Leur livre enquête porte précisement sur un centre de torture et d'executions sis à l'Institut dentaire dans le 13éme arrondissement.

Dans ce lieu commandé par le "Capitaine Bernard" , nommé à ce poste par le Colonel Fabien, des détenus désignés comme "Collabos" furent "jugés", torturés, et pour plus de 40 d'entre eux tués. 

Une bonne partie de ces détenus n'étaient ni Collabos, ni même délinquants. La présence même de Collabos effectifs apparaitrait même quasi-accidentelle tant les profils des prisonniers sont divers, aussi bien socialement (on y trouve un ancien député aux côtés d'une blanchisseuse) que politiquement (le pacifiste côtoie le NRP), tant les motifs ayant conduits à leur arrestation semblent hasardeux pour la plupart : quelques propos plus ou moins déformés, des accusations non prouvées, ...Bien sûr, parfois un vrai Collabo est mis à la Question. Tel ce Robert Godart, qui s'est engagé à 20 ans dans la LVF, et que les Résistants de l'Institut Dentaire vont tellement torturer qu'il faudra le fusiller attaché dans un brancard.

Ca qui apparait clairement dans l'enquête c'est le rôle moteur joué par la Résistance Communiste dans cette entreprise de terreur. Terreur au sens stalinien du terme : il s'agit de terroriser toute la population et non pas des coupables ou des Collaborateurs (qui à l'heure de la Libération de Paris sont pratiquement tous en route pour l'Allemagne). Il s'agit de faire taire toute critique à l'égard d'un Parti Communiste qui a trahi et collaboré avec les Nazis jusqu'en 1941.

Et cette terreur n'est pas le fait de "Résistants de la 25ème heure", contrairement à la légende, mais de vrais, d'authentiques Résistants (qui éventuellement peuvent instrumentaliser des "résistants tardifs", voire des malfrats de la pire espéce ). 

A cet égard le fameux "Capitaine Bernard" continuera après guerre sa carriére comme fonctionnaire du Parti, appointé par une mairie dans la région parisienne.

Ce qui interroge, c'est le silence effrayant qui a recouvert non seulement cette affaire particuliére de l'Institut Dentaire, mais l'Epuration en général. Car des centres de torture et d'executions en masse, il y en eu des dizaines en régions parisiennes ... Et des centaines dans toute la France. Notons en particulier ce Centre Parisien dont l'Epurateur en chef n'était autre que le fameux docteur Petiot, ou cet autre en région toulousaine où Pierre Loutrel (dit "Pierrot le Fou") mettait ses talents d'ancien Gestapiste au service de ses nouveaux patrons communistes.

Notons ce camp en forêt de Tronçais dont un ancien Résistant m'affirmait que des centaines de morts "épurés" (mais dont trés peu avaient réellement collaboré) reposaient sans sépulture dans les clairiéres paisibles... Ce même ancien Résistant, mort il y a quelques années, me confiait alors que le sentiment de culpabilité maladive des Francais ne provenait sans doute pas essentiellement de la Collaboration ou de la Déportation des Juifs.

En effet la France de l'Occupation était sous la botte, occupée en partie, annexée à l'Allemagne pour une autre partie, Pétain ou Laval n'étaient que des pions dans les mains des Allemands : rendre la France coupable du Génocide Juif comme le font M. Chirac ou R. Paxton a autant de sens que d'en rendre responsable Israel parce quedes policiers Juifs ont participé aux déportations, ou que de rendre responsable l'Etat Algérien des repressions de Setif parce que des soldats algériens servaient dans l'Armée Francaise.

Alors, concluait mon ancien Résistant, ce sentiment si prégnant de culpabilité des Francais provient peut être plus du silence et de la honte vis à vis des massacres de l'Epuration (massacres niés, tus, mis au compte d'une fantasmatique "Légende noire" d'extréme-droite..) que de fautes commises par d'autres . 

Combien d'éxecutions au titre de l'Epuration  ? 10000 ? 100000 ? En vérité l'identité politique de l'historien ou du chercheur apparait essentielle pour déterminer son chiffre...L'article trés orienté à gauche de Wikipédia en est une preuve caricaturale....

En 2009, soit 65 ans aprés la guerre, un survivant raconta comment 22 soldats Allemands avaient été fusillés sommairement par les Maquisards de Coussay les Bois. Dans le secret le plus parfait...

Les morts recencés dans leur enquête par J.M. Berliere et F. Liaigre le furent "grace" à la bêtise des bourreaux qui avaient insuffisamment lestés leurs victimes pour qu'elles demeurent à jamais au fond de la Seine.

Difficile de compter les cadavres enterrés dans des charniers cachés et oubliés ...Un facteur que ne peuvent sans doute prendre en compte des historiens trop pressés de rendre leurs comptes à des officines politiques qui furent parfois les commanditaires des massacres.

Le paradoxe étant que cette Epuration du massacre , stoppée par le général de Gaule qui obtenait en particulier le désarmement des "Milices Communistes" en contrepartie du retour du déserteur M. Thorez, a certainement contribué à interdire une "juste" épuration et que nombre de coupables réels, à commencer par nombre de dirigeants communistes et certaines personnalités complices des Allemands comme Bousquet, ont échappé à tout jugement.


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