Une médiocrité effrayante

par Régis DESMARAIS
lundi 28 février 2022

Ecouter Emmanuel Macron déclarer depuis deux ans que nous sommes en guerre est angoissant. De cet individu, à la gestuelle artificielle et au verbe creux, émane quelque chose de désagréable et qui met mal à l’aise. Il semble être de ceux qui ne savent pas ce qu’ils font, ou pire, qui font l’exact opposé de qu’ils prétendent publiquement faire.

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La campagne de 2017 a vu sortir du néant un homme qui disait une chose puis son contraire. Un homme qui assumait ses dissonances et ses contradictions par un « en même temps » vide de sens et de logique. Cet homme est devenu président de la France et depuis cinq ans, il ne cesse de détruire le pays en dépensant un « pognon de dingue », en bradant ce qui reste de l’industrie française, en adoptant des mesures sanitaires délétères pour l’économie française et la santé des Français puis, en se croyant chef d’une armée surpuissante, en méprisant la diplomatie.

"Nous sommes en guerre"

Nous sommes en guerre contre un virus. La formulation ferait sourire si nous n’avions pas vécu un apartheid et un mépris total pour les Français qui ne souhaitent pas faire ce que la loi ne leur impose pas de faire.

Nous sommes en guerre à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’Ukraine n’est pas la France et pourtant nous sommes en guerre. La formule est de nouveau étrange. Elle semble un mantra destiné à hypnotiser le peuple. L’étrangeté de cette formule s’accentue quand on essaye de comprendre ce qui se passe à la frontière russe. Sans être un fin connaisseur des relations internationales, on devine aisément que si la Russie, ou un « Pacte de Varsovie » ressuscité, avait établi des bases militaires en bordure de la frontière des Etats-Unis avec leMexique, ou le Canada ou plus loin à Cuba, l’armée américaine serait intervenue. Du reste, elle n’est pas restée inactive quand, sous la présidence de Kennedy, l’URSS avait voulu équiper Cuba de missiles.

Le conflit ukraino-russe présente une situation inversée : l’OTAN entend englober l’Ukraine et y installer des bases… à la frontière russe. Or l’OTAN, ce sont les Etats-Unis. Là où des Churchill et des De Gaulle auraient fait en sorte que l’Ukraine soit une zone neutre et tampon, les Macron and Co s’indignent de la réaction russe et prennent de folles positions, potentiellement mortifères.

L’imposture permanente

Il suffit d’écouter Emmanuel Macron pour comprendre que cet homme a subi dans son mental une cassure. Il y a quelque chose d’incomplet, de déstructuré dans la tête de ce président qui agit de façon irresponsable face à un Etat qui, en quelques secondes, peut réduire la France en poussière. Il suffit de regarder Emmanuel Macron : rien n’est naturel en cet homme. Tout paraît posture. Il est vrai, notre président ne semble pas pouvoir lever le petit doigt sans un rapport d’un cabinet de consultants. Notre président semble incapable de penser et de prononcer deux phrases de suite sans une aide d’un cabinet de conseil. L’argent dépensé pour ces cabinets atteint de tels montants que l’on peut raisonnablement se poser aujourd’hui une question capitale : qui gouverne réellement le pays ?

Il suffit de voir les récentes photographies promotionnelles d’Emmanuel Macron : le président est mal rasé, il réfléchit et concentre ses forces avec théâtralité. Ces photographies, produites sous les auspices de consultants en communication, subjuguent par ce qu’elles donnent à voir de la façon dont on nous perçoit. Visiblement pour ces cabinets, nous sommes assez naïfs pour émotionnellement se laisser subjuguer par des poses faciles. La ficelle est grosse mais elle est validée par le pouvoir : on veut nous faire croire que le président est un homme qui fait face aux forces telluriques qui secouent le monde. La plaisanterie est totale.

Il suffit de voir, dans les médias, la mine grave du président pour y déceler encore une fois de la posture, du faux et de la manipulation des opinions via les émotions.

Il suffit d’écouter Emmanuel Macron tancer la Russie, proposer 300 millions d’euros (prélevés on ne sait où) aux Ukrainiens et envoyer 9 500 soldats en Roumanie pour comprendre que nous sommes mal embarqués avec cet individu décroché de la réalité.

Une époque effrayante

Il est effrayant de voir qu’un individu convaincu de son intelligence supérieure ne peut agir sans verser des millions à des cabinets de conseil. Il est effrayant de voir un président précipiter le pays dans le chaos avec la certitude affichée d’être dans son bon droit. Peut-être que cet homme est dans son droit mais ce droit est écrit par des mains anonymes et au service d’intérêts qui échappent à ceux de la Nation.

Il est effrayant de voir des dizaines de milliers d’individus, actionnés par de multiples réseaux, venir manifester publiquement pour la défense des libertés alors que ces mêmes individus ont laissé des millions de Français perdre leur droit au cours des deux dernières années. La liberté est à géométrie variable pour ces manifestants de la cause ukrainienne. Pour ces gens, une mort n’équivaut pas à une autre mort. Il y aurait donc des sacrifices nécessaires, des gens qui comptent moins, des morts moins douloureuses que d’autres, des souffrances inégales, des libertés moins utiles que d’autres ?

Emmanuel Macron symbolise cette société où des idéologies font le tri dans les morts, les souffrances, les droits et les libertés. Il est effrayant de voir notre civilisation à ce point si peu civilisée selon ses propres critères. Sur les plateaux de télévision, on se targue d’être défenseur des libertés et des individus alors que l’on est fossoyeur du monde.

Il est effrayant de voir que nous n’avons rien appris des deux derniers conflits mondiaux, des idéologies mortifères. Il est effrayant de voir que nous marchons d’un pas sûr vers l’abîme.

Dans le regard vide d’Emmanuel Macron, dans ses poses artificielles et ses phrases creuses, nous percevons tout le malheur de notre époque et ce malheur est d’avoir laissé la place aux postes de pouvoir à des individus sans foi, ni loi, ni empathie pour les autres. Jamais nous n’avons été aussi proches du désastre final.

Dans les poses d’Emmanuel Macron, il y a cette médiocrité effrayante de ceux qui donnent des leçons mais ne les appliquent pas, de ceux qui sortent dans la rue pour défendre la liberté à condition que leurs donneurs d’ordre leur disent quelle liberté vaut la peine d’être défendue.

On ne peut que craindre que le travail de destruction du pays actuellement en cours se poursuive lors du prochain quinquennat. Nous ne savons pas quand commencera le prochain mandat présidentiel car nous ignorons si l’élection présidentielle va avoir lieu. Aujourd’hui tout est possible dans ce pays où le droit est celui du plus fort et le plus fort c’est celui qui diffuse son mantra dans tous les médias du matin au soir, sans relâchement.

Au crépuscule du règne de Louis XIV, le duc de Saint-Simon pouvait écrire, en contemplant le visage de ce roi qui avait tant donné au pays, qu’il avait face à lui cette « majesté effrayante ». Nous, en contemplant les images fabriquées d’Emmanuel Macron, nous pouvons dire que nous sommes face à une « médiocrité effrayante », celle d’un président mais aussi celle de ses soutiens inconditionnels dont le dernier et pathétique en date , J.P. Chevènement.


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