Une police qui serait trop violente et raciste ?

par gruni
mercredi 5 juillet 2023

Comment dire, à quel point les émeutes en cours dans notre si douce France, sont l'occasion pour beaucoup d'observateurs du monde entier de critiquer sévèrement notre pays. Bien sûr, il faut savoir accepter des reproches justifiés. Cependant, quelle intense satisfaction pour certains États de mettre le nez du coq gaulois dans son caca. Certes, comment ne pas comprendre que notre emblème national, qui se montre toujours si prompt à donner des leçons de savoir-vivre à la Terre entière, se fasse voler dans les plumes de partout. Entre autres, l'ONU, le Conseil de l'Europe, l'Algérie et même l'Iran pointent les excès de l'impitoyable répression policière française, sans oublier de diriger un doigt accusateur sur l'énorme responsabilité du chaos que portent les donneurs d'ordres perchés au sommet de l'État.

Selon Nasser Kanani, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères : "le gouvernement français doit mettre fin au traitement violent de sa population en respectant les principes de dignité humaine, la liberté d'expression et le droit des citoyens à manifester pacifiquement".

Un jour, vous verrez, le gouvernement iranien viendra nous enseigner la bonne méthode de répression d'une révolte et par la même occasion éduquera la France sur les limites acceptables de la liberté d'expression.

L'ONU n'est pas en reste et déclare : « Nous sommes préoccupés par le meurtre d'un jeune de 17 ans d'origine nord-africaine par la police en France mardi. Nous notons qu'une enquête a été ouverte sur des allégations d'homicide volontaire. C'est le moment pour le pays de s'attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination parmi les forces de l’ordre »

L'accusation de racisme d'une partie de la police est récurrente, le syndicat Alliance Police nationale étant considéré de droite, voire très à droite par la gauche. Le temps où un chanteur célèbre chantait "J’ai embrassé un flic" semble bien révolu, aujourd'hui pour une partie de la gauche, c'est "La police tue". Chacun devrait peut-être mettre un peu d'eau dans son vin, mais autant demander la Lune.

Souvenez-vous, déjà au mois de mars, la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatović, s’était alarmée d'un « usage excessif de la force » contre les manifestants opposés à la réforme des retraites d'Emmanuel Macron, " car la France ne respecterait pas le droit de manifester des citoyens.

Traversons maintenant la Méditerranée, comment, encore une fois, ne pas constater la relation si compliquée et constamment conflictuelle, entre la France et l'Algérie.

Alger qui réagit suite à la mort de Nahel, après avoir :

«  appris avec choc et consternation la disparition brutale et tragique du jeune Nahel et des circonstances particulièrement troublantes et préoccupantes dans lesquelles elle est intervenue »

Même si rien n'est simple, l'Algérie qui pourtant rechigne à délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour de ressortissants algériens expulsés de France suite à une OQTF, vient maintenant faire une leçon de chose humanitaire au gouvernement français, tout en assurant de sa :

« confiance » au gouvernement français à « assumer pleinement son devoir de protection, soucieux de la quiétude et de la sécurité dont doivent bénéficier nos ressortissants sur leur terre d’accueil  ».

Tout naturellement, si le gouvernement d'Alger considère que les Algériens de France risquent de courir un danger mortel, pourquoi ne pas organiser rapidement le rapatriement de ses ressortissants vers l'Algérie ?

Ci-dessous, la réaction pour le moins radicale d'un lecteur dans les commentaires d'un article sur le journal "Le Matin d'Algérie"

Loco vendredi 30 juin 2023 At 19h35

"Monsieur Boumediene,
Ne rien respecter dans un pays d’accueil car si même il est né en France par les origines in reste toujours le UC entre deux chaises.
Donc à 17 ans 15 mentions au casier judiciaire et 5 refus d’obtempérer, mérite t’il de mourir ?
Probablement pas, mais je préfère que ce soit lui, qu’un enfant qui va à l’école écrasé par un voyou comme lui.
C’est malheureux mais quand on cherche des noises et qu’on se croit tout permis, il est logique qu’à un moment on paye les conséquences.
Donc que cela serve de leçon à tous ces jeunes qui se prennent tous pour des caids.
Si ces jeunes et leurs parents n’aiment pas la France, personne ne les oblige de rester. Qu’ils rentrent en Algérie où tout le monde sait que c’est le pays le plus démocratique au Monde.
Je vis en France et je n’aspire qu’a vivre tranquille et quand ces voyous veulent faire en sorte de nous emmerder, je dis juste que c’est bien fait pour sa gueule."

À lire, le lien ci-dessous, si les réactions de la presse étrangère vous intéressent...

Les émeutes françaises embrasent la presse étrangère

Pour terminer sur une note qui n'a rien d'optimiste, même si avec le temps qui passe les émeutiers vont finir par se calmer avec passage devant un juge pour certains, dans l'impunité pour d'autres, voire à l'hôpital comme de nombreux policiers blessés. Pour les plus jeunes délinquants, demander des comptes aux parents pour qu'ils deviennent enfin de vrais parents responsables, paraît le simple bon sens. Quant aux autorités qui dirigent les forces de l'ordre, n'est-il pas temps pour eux de se poser aussi des questions. Car, il doit-être possible de faire respecter la loi avec moins de violence, au moins tenter d'y réfléchir. N'empêche qu'il est malheureusement certain et désolant à la fois, que le gouvernement actuel ne trouvera pas de solution pour un retour vers une société vraiment apaisée, car le feu continuera de couver. Ceux qui viendront un jour à la tête de l'État, dans la même situation, pourront toujours prétendre que les problèmes viennent des autres au pouvoir avant eux. Preuve d'impuissance généralisée et de l'incapacité de gouverner autrement qu'avec des mots  ! La seule question qui se posera encore après les émeutes de 2023, c'est quand viendra la prochaine révolte.

 


Lire l'article complet, et les commentaires