Une publicité ŕ l’image de ses auteurs islamistes

par Paul Villach
lundi 9 août 2010

 Une campagne publicitaire de charcuterie islamique « Isla Délice » ne craint pas le paradoxe le plus extrême pour capter l’attention et vanter ses produits confectionnés scrupuleusement selon ses règles religieuses.

 
Un paradoxe délirant et odieux
 
Le paradoxe est audacieux et bouscule le sens le plus rassis. Une première contradiction apparente consiste d’abord, en effet, à faire parler les animaux qui, sauf erreur, ne sont pas doués de parole articulée. L’humour,cependant, peut tempérer cette fantaisie. Mais il reste impuissant à faire admettre la seconde contradiction apparente qui, elle, est stupéfiante voire odieuse : par un anthropomorphisme cynique, il est prêté à ces malheureuses bêtes une bouffée délirante au point de les faire renoncer à tout instinct de survie et crier sur les toits leur allégresse d’aller à l’abattoir pour y connaître « la fierté » d’être égorgées selon les méthodes superstitieuses d’une culture humaine. Par métonymie, l’effet de cette fierté apparaît dans la posture des bêtes : elles tiennent la tête haute. On en rirait presque si le respect dû aux animaux ne prescrivait pas plus de décence.
 
Un usage ridicule du procédé de l’image mise en abyme
 
La solution cachée de ces contradictions apparentes est, en fait, dans l’analyse du procédé de l’image mise en abyme qu’il importe de faire.
 
Pour capter l’attention et susciter la pulsion d’achat, un annonceur peut rarement se prévaloir auprès du public des attraits d’un personnage fictif et surtout de ceux d’une star. Il préfère donc disparaître et les faire parler à sa place pour tirer parti de l’influence qu’ils exercent. Il est ainsi fait croire à une relation interpersonnelle entre le lecteur et le personnage mis en scène qui, en général, le fixe des yeux. Si le coq et le bœuf ne le regardent pas vraiment ici, ils ne s’en adressent pas moins à lui directement selon un langage analogique qui leur est propre, revu et corrigé toutefois par l’anthropomorphisme, une posture hautaine.
 
Mais personnage ou star restent des marionnettes aux mains de l’annonceur ventriloque qui leur dicte ses slogans. Cet emboîtement d’une relation fictive entre un personnage et le lecteur dans la relation d’information originelle que l’annonceur entend instaurer avec lui, est ce qu’on nomme l’image mise en abyme, de même qu’en héraldique, on appelle mise en abyme l’inscription d’un blason à l’intérieur d’un autre blason plus grand.
 
En somme, pour résoudre le paradoxe de ses pauvres bêtes qui célèbrent avec « fierté » leur propre anéantissement selon la recette Halal, on comprend bien que c’est en fait la charcuterie « Isla délice » qui est fière de pratiquer son art selon le rite religieux islamique et non les bêtes.
 
Du coup, cette publicité a le mérite de montrer, malgré elle, qu’on ne peut user du procédé de l’image mise en abyme qu’avec des porte-parole à peu près crédibles, sous peine de se couvrir de ridicule. Prendre un coq ou un bœuf pour leur faire vanter à sa place leur abattage à la façon Halal devient loufoque, voire odieux.
 
Une allégorie aux ambiguïtés volontaires inquiétantes
 
Il va de soi que cette publicité n’est possible que parce qu’il existe aujourd’hui une clientèle importante susceptible d’être influencée. On ne l’aurait jamais vue, il y a vingt ans, sur les panneaux des villes. Dans ce contexte d’une audience croissante, le coq exhibé ne l’est peut-être pas par hasard et prend une signification particulière.
 
Nul n’ignore que le coq gaulois est une ancienne allégorie du peuple français. Par voie de conséquence, on n’échappe pas à deux ambiguïtés volontaires que peut nourrir la proclamation par un coq de sa fierté d’être abattu à la mode Halal.
 
L’avantage de l’ambiguïté volontaire est de pouvoir insinuer une proposition et de se réserver le droit de la démentir en jouant sur son absence d’univocité. Ainsi l’affiche ne peut-elle pas d’abord être lue comme un programme politique vantant une islamisation bénéfique du peuple français ? Et dans le contexte d’abattage halal, n’est-ce pas ensuite le même sort qu’on promet au peuple français en lui prêtant même la fierté de consentir à l’anéantissement de sa propre culture à la sauce halal ?
 
Cette affiche est bien représentative de ses auteurs islamistes : elle est non seulement odieuse et ridicule, mais encore inquiétante. Dans un pays de vieille tradition chrétienne, elle exprime par insinuation les projets conquérants d’une minorité islamiste, qui cherche à imposer ses interdits alimentaires superstitieux et archaïques, après avoir tenté de défendre l’asservissement des femmes sous la burqa.
 
Paul Villach
 

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