Une résurgence du fascisme rouge-brun

par Jean Dugenêt
jeudi 21 juin 2018

Lors des manifestations du 22 mars 2018, des individus arborant le sigle de la CGT ont agressé des militants de l'UPR dans plusieurs villes dans le but de leur interdire de manifester avec leurs drapeaux et leurs banderoles. Entendons-nous bien : si des syndicats décident d'organiser des manifestations revendicatives où il n'y aurait pas lieu que des courants ou des partis politiques s'expriment en tant que tels, bien évidemment l'UPR se plierait volontiers à leurs exigences. Mais, ce n'était pas le cas lors de ces manifestations où la FI et le PCF ont pu défiler sous leurs propres drapeaux. Dès lors, rien de peut justifier ces agressions et nous prenons acte d'ailleurs qu'aucune organisation ne l'a fait. De même, aucune organisation, à ce jour, n'a affirmé que l'UPR n'avait pas le droit de participer à ces manifestations et, il nous semble d'ailleurs, que si une telle décision devait être prise cela ne pourrait relever que de la responsabilité de l'ensemble des organisateurs.

Il s'agit donc d'agressions de type fasciste perpétrées par des individus anonymes. Or, nous découvrons que le site web " la rotative " revendique ces agressions sans pour autant lever l'anonymat qui reste, décidément, une règle chez ce genre d'individus. Ce site web est en effet complètement anonyme. Dans la rubrique " à propos ", nous ne trouvons au sujet de leur identité que des formules vagues et ronflantes du type : " La Rotative est un site collaboratif d'information locale géré par un collectif autonome. Ce collectif n'est pas composé de professionnels des médias, mais de militants bénévoles ". Nous n'y trouvons pas davantage d'indications claires sur leur orientation politique, syndicale ou philosophique. Nous avons seulement trouvé quelques phrases concernant la sélection des articles : " on ne publiera pas de propos diffamatoires ou insultants. De la même manière, on ne publiera pas de contenus sexistes ou xénophobes. Ni de propos royalistes, hitléro-trotskystes, soralo-complotistes, rouges-bruns, verts-jaune, bleu marine, et autres bêtises ". Ici, notre attention est retenue par l'expression " hitléro-trotskystes ". Nous savons en effet quelle est l'origine de cette insulte et cette calomnie à l'égard des opposants au stalinisme. Elle a servi à justifier les abominations du régime stalinien qui a exterminé tous les militants qui s'estimaient héritiers de la révolution russe tout en ayant un regard critique sur le régime de Staline. Ils étaient tous étiquetés comme " trotskystes " et, à ce titre, exterminés en Russie. Ils étaient aussi pourchassés et assassinés dans le reste du monde jusque dans les maquis de résistants en France. Cette terreur stalinienne ne visait donc pas seulement les militants qui revendiquaient les thèses et le programme de Léon Trotsky.

Rappelons aussi à ce sujet que Staline était lié à Hitler par un pacte signé le 23 août 1939 et qui n'a été rompu que le 22 juin 1941 quand Hitler a décidé d'attaquer la Russie. Le PCF a soutenu cette politique stalinienne et la calomnie-insulte sur les " hitléro-trotskystes " n'est apparue qu'après 1941. Elle a longtemps continué à circuler chez les staliniens les plus bornés du PCF et notamment chez bon nombre des apparatchiks professionnels de la CGT. Aujourd'hui encore bien des militants gardent les cicatrices de cette époque où la rhétorique des staliniens de choc se limitait à " ils veulent critiquer le parti des travailleurs (Le PCF). On ne va pas les laisser s'exprimer. On va leur casser la gueule ". Il semblerait que ces nervis ont évolué en ce sens qu'ils ne sont plus liés, bien évidemment, à la bureaucratie stalinienne du Kremlin mais qu'ils sont liés maintenant à l'Union Européenne via l'appartenance de la CGT à la CES (Confédération Européenne des Syndicats). Ils ont changé de patrons et les anciens staliniens de choc se sont transformés en fascistes rouge-brun au service de l'Union Européenne. Il est dès lors normal qu'ils considèrent l'UPR, qui prône le Frexit, comme leur principal ennemi. Ils font semblant d'attribuer la remise en cause des conquêtes sociales à Macron qui n'est qu'un pantin au service de l'UE. Ce n'est donc qu'une minorité d'individus de la CGT qui sont concernés par ces ignominies et nous appelons tous les syndicalistes, notamment ceux de la CGT, et tous les démocrates à se désolidariser clairement de ces individus et de ces actes.

L'article publié sur le site web " La rotative " est intitulé " Cinq bonnes raisons de virer l'UPR de nos manifs " et, bien évidemment, il n'est pas signé. Les auteurs font semblant de ne pas savoir ce qu'est l'UPR. Rappelons donc brièvement que l'UPR rassemble tous ceux qui veulent que la France retrouve sa souveraineté en quittant l'Union Européenne. L'UPR est donc semblable à ce qu'était le CNR (Conseil National de la Résistance) qui rassemblait tous ceux qui s'opposaient au nazisme et à l'occupation allemande. Nous voulons libérer la France de la main mise de l'Union Européenne car c'est d'elle que proviennent les attaques contre les conquêtes sociales, les services publics... Bien évidemment l'UPR, avec ce projet regroupe des militants d'opinions politiques très variées qui sont issus aussi bien du gaullisme, du centrisme, du socialisme, du communisme ou du trotskysme. Elle est à ce sujet pleinement conforme à ce qu'était le CNR. Il ne viendrait à l'idée de personne de dire que les résistants étaient de droite puisqu'ils se battaient avant tout contre l'occupation en faisant peu de cas de la lutte contre la bourgeoisie française ou encore qu'ils étaient de droite puisqu'ils avaient accepté la tutelle du général De Gaulle à la suite de la mission de Jean Moulin. C'est pourtant ce raisonnement qui est tenu contre l'UPR par les mauvais scribouillards anonymes de cet article qui ont l'audace de se présenter comme étant les organisateurs des manifestations. Ils parlent en effet de " nos manifs " comme s'ils en étaient propriétaires alors qu'ils ne représentent fort heureusement que la maigre résurgence du fascisme rouge-brun.

Rappelons que la première expression de ce fascisme rouge-brun est apparue en France entre 1936 et 1945 avec notamment le communiste Jacques Doriot et le socialiste Marcel Déat qui ont tellement refuser de lutter contre l'occupation allemande qu'ils sont devenus franchement des collaborateurs. Jacques Doriot a fondé le PPF (Parti Populaire Français) en 1936 et Marcel Déat a fondé le RNP (Rassemblement National Populaire) présenté comme étant un parti " socialiste et européen " en 1941. Il faut assurément combattre toutes les dérives fascistes qui peuvent apparaitre au sein des organisations du mouvement ouvrier.


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