Une retraite juste et équitable

par Dancharr
samedi 21 janvier 2023

Les fonctionnaires qui gouvernent la France viennent de pondre une énième réforme des retraites qui en réalité ne réforme rien puisqu'elle ne tient pas compte de la pyramide des âges. Dans un effort citoyen et pour donner une bonne solution, j'ai concocté, sur le coin de ma table, un projet équilibré, équitable, acceptable par tous avec une idée de base indiscutable : chaque retraité doit jouir d'une durée de retraite égale. C'est donc la date de départ qui conditionne tout. Aujourd'hui c'est la loi qui la fixe, comme si on était égaux devant la mort. On sait pourtant pertinemment que monsieur X ne profitera pas longtemps de sa retraite avec son diabète, sa tabagie, son hypertension et son habitude de boire des pernods. La longévité est facile à estimer. Elle est connue pour chaque catégorie socio-professionnelle et elle peut être affinée au niveau individuel en tenant compte de l'hérédité, des habitudes hygiéno-diététiques, des conditions de vie, du poids, des antécédents, des revenus, des diplômes. À 50 ans, on peut la fixer à l'instant donné. Elle sera pour l'un de 40 ans, pour l'autre de 20. Chacun devrait avoir le droit de décider à quel âge, il désire se retirer en sachant qu'il vivra 40 ou 20 ans. Les éléments permettant de partir à la retraite en toute connaissance devraient donc être :

- sa longévité,

- la durée que l'on veut passer à la retraite,

- la quantité d'argent disponible si on veut que ce soient les cotisations des actifs qui paient la retraite des ex-actifs.

 

La longévité moyenne dans le métier exercé (un maçon vit moins longtemps qu'instituteur). Elle est dans la réalité, un bon indicateur de la pénibilité. Le chiffre est connu pour chaque catégorie socio-professionnelle, pondéré par l'état du particulier qui dépend des facteurs déjà énumérés. Tous ces éléments sont connus, peuvent être hiérarchisés, corrélés.

 

Par exemple, prenons monsieur Dupont, professeur des universités, 60 ans, ne fume pas, ne boit pas, pèse 70 kilos pour 1 mètre 78, à une activité intellectuelle et physique, habite un immeuble cossu dans un beau quartier. Il a un bilan de santé tous les ans, se fait vacciner contre la grippe. Il gagne 5000 euros par mois pour 128 heures de cours par an (il faut rajouter des primes en tout genre qui améliorent considérablement cet ordinaire) et ses parents sont des nonagénaires valides. Son espérance de vie à 60 ans dépasse 30 ans .

 

Mettons en parallèle monsieur Durand, un maçon de 60 ans. Sa mère est encore vivante à l'EPAHD avec un Alzheimer. Son père est décédé à 55 ans d'une cirrhose. Il fume 20 grammes de tabac et boit un litre de vin, par jour, depuis toujours. Son travail est physique, pénible. Il est en surcharge pondérale de 15 kilos. Il subit les intempéries. Sa voiture a 10 ans. Il ne part pas en vacances. Il aime la charcuterie, les frites, mange peu de fruits, pas de poissons. Il ne connaît pas sa tension artérielle. Sa distraction est la télé, la pétanque. Il peut gagner - au maximum - 2400 euros par mois pour 140 heures de travail (1540 par an). En étant optimiste, son espérance de vie ne dépasse pas 75 ans.

 

En toute logique, justice et égalité, il faudrait que chacun puisse profiter d'une retraite au moins égale dans le temps et donc que le professeur la prenne à 70 ans et le maçon à 55 ans.

 

La retraite ne pose pas seulement le problème de l'âge du départ mais aussi de son montant. Celui-ci devait prendre en compte deux éléments :

 

- le total des cotisations versées durant les années de travail effectif.

- l'argent dépensé par l'État pour financer les études qui ont précédées la première paye.

- la quantité minimale d'argent permettant de vivre décemment ou retraite minimum garantie (RMG).

 

Le professeur, avant d'enseigner a fréquenté pendant 10 ans l'université. On estime que le prix de revient annuel d'un étudiant dans le supérieur est de 11630 euros soit 116300 euros en totalité. Celui d'un apprentissage de 2 ans est de 11840 soit au total 23680 euros. Le premier est revenu 4 fois plus cher que le second à l'État.

 

Au final, on pourrait concevoir un système qui subordonnerait la durée de la retraite à la longévité estimée en prenant en compte les facteurs qui la conditionnent et son montant calculé sur les sommes cotisées pendant l'activité, leur valeur étant réactualisée tous les ans en fonction de l'inflation. Logiquement chacun devrait récupérer ce qu'il a mis de coté pour ses vieux jours minoré de sa dette vis à vis de la collectivité. Ceux qui n'atteignent pas la RMG devront profiter de la solidarité nationale.

On peut donner à ce système une souplesse qui permette à chacun de fixer lui-même l'échéance de sa retraite. Si monsieur Durand, professeur des universités veut débaucher plus tôt, à 60 ans par exemple, il devra accepter un montant de retraite plus faible car versable pendant 30 ans.

 

Un dernier élément devrait aussi être pris en compte au nom de l'égalité. La richesse qui reste au retraité quand il décède devra être comparé avec ce que la société, représentée par l'État, lui a donné en plus de sa contribution obligatoire et qu'il récupère le solde s'il est positif.

Cet idéal suppose que soit distinguée la retraite des travailleurs de l'allocation-retraite des personnes inaptes au travail ou n'ayant jamais désirée travailler. La justice exige que ce ne soient pas les travailleurs qui paient mais l'État dit providence.

 

Enfin, très vite, va se poser le problème créé par l'invasion des robots et la disparition de la majorité des salariés. Il faut dès maintenant s'attaquer au problème. Il n'est pas compliqué. À moins de vouloir abandonner au capital la direction des opérations, l'État - il n'a pas besoin d'être socialiste - doit seulement décider que les robots seront taxés à la place des travailleurs qu'ils remplacent et proportionnellement à leur puissance en watts. La répartition de la manne ainsi engrangée sera répartie sur la base de la RMG (retraite minimum garantie). On n'a pas besoin d'être une intelligence artificielle pour comprendre l'intérêt de ma réforme, ne trouvez vous pas ?

PS : la mise en musique devra être assurée par des gens de terrain sachant établir un devis, faire un bilan, mener un projet, tenir les délais, respecter leur parole, avoir le sens de l'économie, ne pas se perdre dans les détails, aller à l'essentiel et avoir le courage se surmonter les obstacles. Des comptables, des boulangers, des charpentiers, des éboueurs, des fleuristes, des cultivateurs, des maçons, des infirmières, etc.. feront l'affaire. Devront être bannis des instances polytechniciens, énarques, diplômés de Normale Sup et de Sciences Po, politiciens ratés en mal de pantouflage, conseillers de cabinet de conseil, si on ne veut pas aboutir à une usine à gaz du genre EDF, Éducation nationale, système hospitalier, Justice, Police, Télévision publique, RATP, SNCF. Ces organismes sont, comme vous l'avez remarqué, gérés par ces gens-là. Il y ont démontré leur nullité et une incapacité à les faire fonctionner correctement. Ils seraient en faillite si l'État ne s'y mettait pas à leur place.


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