Une variété mutante : le Trump boréal, Kevin O’Leary

par Clark Kent
mercredi 18 janvier 2017

Les Canadiens vont-ils élire en 2019 un premier ministre du même « genre » que le nouveau président américain, mais d’une « espèce » spécifique, adaptée aux grands espaces glacés ?

 

Alors que Donald Trump se prépare à prêter serment, une autre personnalité issue de la télé-réalité et du monde des affaires est en train d’émerger au Canada, à l’approche des élections au poste de premier ministre : M. Kevin O'Leary, le producteur des émissions de télé-réalité « Dragons 'Den » et « Shark Tank ».

Connu comme un personnage audacieux et vantard, il est armé d'une artillerie complète de formules lapidaires sur la vie et la politique, des scuds médiatiques dont il est très fier. C’est une star de la télé réalité en même temps qu’un homme d’affaires avisé, et il se sent prêt à diriger un pays.

Ca vous rappelle quelqu’un ?

Rien d'étonnant, car certains appellent Kevin O'Leary le « Trump du nord », formule qui ne demande pas à être explicitée pour être comprise. C’est l'un des plus grands noms du monde des entreprises canadiennes, il a atteint la célébrité en tant que « dragon le plus ardent » et il se sent investi d’une mission pour conduire le Canada vers une grandeur qu’il n’a jamais encore connue.

M. O'Leary, ne s’est pas encore lancé officiellement dans la course à l’investiture au sein du Parti conservateur du Canada, mais il devrait faire acte de candidature aujourd’hui même, mercredi. Cet homme d'affaires, qui est également connu au Canada comme « M. Wonderful » (M. Merveilleux), ne rechigne pas à se comparer lui-même à Donald Trump qu’il considère comme « la personnalité commerciale la mieux réussie sur terre », c'est du moins ce qu'il a confié au journal « The Independent ». Il avait déjà déclaré qu'il « aurait voté Trump » lui-même s’il avait été citoyen des Etats-Unis, lors d'une entrevue en décembre avec la station de radio d'Ottawa, 1310 News.

Il affirme haut et fort qu'il partage des points de vue communs avec le président US, dont ceux d’être « pro-croissance et pro-réduction des règlementations », et l' »étoile des Dragons Den » tient à faire savoir à Trump qu’il est aussi « pro-US » et que le Canada attend seulement " En tant que partenaire commercial numéro un des États-Unis, de recevoir sa juste part ».

Les échanges commerciaux entre les deux pays atteignent chaque jour un montant de 1.7 euros, mais l'avenir de l'accord de libre-échange nord-américain (Nafta) est précaire. Trump l'a qualifié de « pire accord commercial de l'histoire » et s'est engagé soit à le renégocier soit à l’abandonner tout au long de sa campagne électorale.C'est un sujet brûlant qui préoccupe le premier ministre actuel.

Mais M. O’Lary n’a pas une grande estime pour les capacités de ce dernier et utilise à son sujet une des ces formules qu’il affectionne : « Trudeau se fera toujours avoir. Avec lui, s’il est réélu,ce sera comme Godzilla contre Bambi."

 

Comme Trump, O'Leary manque d'expérience pratique en politique, mais il affirme être « actif dans la politique économique et fiscale depuis un certain temps ». Par contre, en tant que chef d’entreprise et investisseur, il affirme que Trudeau manque de compétences suffisantes en matière de négociations et de gestion pour tenir tête au président américain.

« En tant que contribuable, je considère chaque politicien comme un employé », dit O'Leary. "Trudeau est un "manager" faible qui dirige une équipe faible. Je vais l'aider à trouver sa vraie vocation dans la vie, parce que ce n'est pas celle de Premier ministre », ironise la vedette de » Shark Tank ».


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