Une vengeance prononcée contre Jérôme Kerviel ?
par Bernard Dugué
mercredi 6 octobre 2010
Après trois ans de taule, Jérôme Kerviel devra travailler 20 000 années comme trader afin de rembourser les dommages et intérêts octroyés par le tribunal de Paris à la Société générale. Ce verdict amène quelques commentaires rapides, à chaud. La loi interdit pourtant de commenter une décision de justice. Mais bon, on va dire que ce n’est pas une décision de justice mais que cela ressemble plutôt à une vengeance de la part d’un tribunal dont on peut dire qu’il a jugé partialement, se rangeant du côté de l’employeur, défendant le système de la finance, en dépit des irrégularités mises en exergue par la défense, notamment les messages d’alerte signalés à la hiérarchie. D’aucuns ont même dit qu’à moins de passer leur temps à la machine à café, les supérieurs de Kerviel ne pouvaient ignorer ces signaux indiquant qu’il y avait péril dans le système.
Le tribunal aurait retenu comme délit faux et usages de faux, manipulations d’ordre frauduleux et pour charger le bonhomme, les faits sont aggravés d’un délit de trouble à l’ordre public. Bien évidemment, ces banques qui jouent avec l’argent des gens ne sont jamais coupable de trouble à l’ordre public, pas plus la Société générale que l’ex Crédit lyonnais dont les turpitudes pénétrées en haut lieux n’ont jamais été jugées. Mais c’est dans la nature des choses du national-capitalisme. Les bénéfices sont privatisés, les pertes sont collectivisées et en l’occurrence, le Lyonnais, c’est quelques dizaines de milliards d’euros. Mais vite oubliés. Le sigle nouveau du LCL a gommé l’image désastreuse de cette banque où les copains d’Etat ont dilapidé des sommes dépassant celles perdues par Kerviel. Ces hauts dignitaires de la finances n’ont rien remboursés et coulent des jours heureux, bénéficiant d’une juteuse retraite, alors que Kerviel devra attendre l’an 22010 pour prendre la sienne.
C’est donc un verdict de vengeance qui semble avoir été prononcé. C’est ce qui ressort de ce jugement, même si nul n’a l’exacte vérité des faits tant le système bancaire est devenu opaque. Kerviel, tant qu’à faire, c’est le coupable de la crise. Je me demande si ce n’est pas lui qui a fait chuter Lehman Brothers. Si, si, même que c’est lui le responsable de la dette grecque et des spéculations pratiquées sur ce pays qui maintenant est sous la bienveillance des autorités chinoises. Euréka, Kerviel, c’est un agent secret au service de la Chine, un traître, qu’on devrait inculper pour intelligence avec une puissance ennemie. Qu’on le traduise devant une juridication spéciale et lui retire la nationalité française. Kerviel, ennemi public de la finance, carrément un Mesrine se baladant dans les salles des marchés. La société s’est vengée du trouble de l’ennemi public numéro un de la finance (D’autres commentaires viendront certainement s’ajouter. A vous de jouer, Maître Bilger)