Une vidéo hallucinante montre avec quel mépris sont votées les lois en France

par Nathan
samedi 14 novembre 2015

Une vidéo de plus de 4h hébergée sur le site de l’Assemblée nationale, a priori, ça présente toutes les conditions d’un ennui mortel. Et pourtant. Pourtant, la retranscription audiovisuelle du passage des articles 1er à 5 duovicies du projet de loi Santé en Commission des affaires sociales est passionnante. On y voit Catherine Lemorton, députée PS et présidente de la Commission en question, faire preuve d’un rare manquement à la déontologie, masquant le tout sous des paroles et une attitude outrancières. Un aperçu édifiant de la façon dont sont votées les lois en France.

Petit rappel du contexte. Après quatre heures de séance, vient le moment d’aborder la question du passage ou non de l’amendement 306 visant l’article 5 de la loi de Santé, et préconisant une étude d’impact sur l’activité des débitants de tabac si jamais le paquet de cigarettes neutre venait à être adopté. Un amendement que ne voit visiblement pas d’un bon œil Catherine Lemorton, qui au moment de comptabiliser les votes regarde à peine la salle, avant de décréter que cet amendement est rejeté.

Devant le caractère expéditif du calcul de Lemorton, les députés s’échauffent, réclament que l’on recompte. Frédéric Barbier, député lui aussi socialiste à l’origine de cet amendement, fait partie des protestataires. Dans un premier temps, Lemorton ne cède pas, affirme qu’elle a bien compté, avant de finir par autoriser un second vote, non sans avoir commandé auparavant au député Denis Robiliard, semble-t-il opposé comme elle à cet amendement ( ?), de bien lever sa main pour valider ce choix. Ou comment faire pression sur un élu en toute décontraction.

Pourtant, Robiliard ou non, après recomptage, ce sont bien les partisans de l’amendement 306 les plus nombreux. S’ils ne s’étaient pas manifestés, l’amendement serait passé à la trappe, la croisade aveugle de certains députés socialistes en faveur du paquet neutre aurait tout emporté sur son passage, au mépris de la démocratie. Un extrait de deux minutes qui en dit long.


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