Union européenne : échec total et suicide

par Carlo Gallo
samedi 11 avril 2020

Si quelqu’un n’apprend pas de ses expériences, il risque de le payer cher encore et encore…

Dans ce cas précis, l’Union européenne, risque de tout simplement disparaitre ; enfin, à ce stade, j’ai tendance à poser cette question très simple : Est-ce si mauvais, si ce machin néolibéral disparaissait ?

La question centrale est posée.

Aucune leçon n’a été tirée de la crise économique de 2008. L’ultralibéralisme s’est encore renforcé et a conduit à la destruction des services publics, bazardés au plus offrant ou laissés à l’abandon (exemple typique = l’hôpital en France).

Quant à la crise sanitaire actuelle et ses effets sur l’économie, nous avons constaté les tergiversations de l’eurogroupe qui a eu du mal à trouver une réponse à la hauteur du problème.

Enfin, la montagne a accouché d’une souris : après le niet de l’axe allemand de l’Union européenne à la création des coronabonds, c’est-à-dire un emprunt commun à tous les membres de la zone euro, on nous apprend, avec des sourires triomphants et les communiqués qui vont avec (exceptée la photo de groupe, confinement oblige !) que les ministres européens des Finances ont enfin trouvé un accord, jeudi 9 avril 2020 au soir lors d'une vidéoconférence. Comme prévu, et pour limiter les effets économiques de la pandémie, l'Union européenne va donc affecter une enveloppe de 500 mrds€, disponible immédiatement, et créer un fonds de relance par la suite.

Cet accord porte sur trois grandes mesures destinées à aider les économies à passer au mieux le trou d’air actuel : une ligne de crédits de 240 milliards via le Mécanisme européen de stabilité (MES) pour les dépenses de santé, 100 milliards pour le financement des mesures de chômage partiel et un fonds de la BEI permettant de dégager jusqu’à 200 milliards pour l’investissement des entreprises. S’ajoute à cela le plan de relance, à définir. Et l’eurogroupe de se pavaner car l’Union peut faire valoir qu’elle fait plus que les États-Unis !

Néanmoins, en abandonnant la création de cet emprunt commun, l’Union favorise une fois encore (une fois de trop ?) la dette de chacun des États individuellement et s’éloigne un peu plus de la sacrosainte fédération.

Mais que signifie cette décision au fond ?

Les États, libérés des contraintes de Maastricht, pourront emprunter encore plus, s’endetter encore davantage et creuser les déficits dont certains sont déjà submergés (Grèce et Italie, par exemple). Cependant, à un moment donné, il faudra payer…

Si au contraire, l’eurogroupe créait les coronabonds communs, il affirmerait la volonté d’avancer vers une réelle unité et surtout accentuerait la solidarité entre les États européens, tous les États – nord et sud confondus.

Encore raté : la position allemande s’est encore imposée. Et ça sonne réellement le glas de l’Union, qui n’avait pas besoin de ça, vu les dissensions qui existent déjà en son sein, renforcées par les difficultés du brexit.

 


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