Union européenne : la paix chimérique

par Yalta
mercredi 17 septembre 2014

L’Union européenne c’est la paix. Une belle formule basée sur la réconciliation franco-allemande, mais qui cache une réalité beaucoup moins flatteuse. Les conflits en Europe font toujours rage et la fin de l’URSS a réveillé des situations délicates qui ont bien trop souvent dégénéré en guerres meurtrières. 

L’Union européenne c’est la paix. C’est beau, mais c’est faux. L’Europe et l’Union qui a été créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ne sont pas les berceaux d’un monde apaisé qui n’aspire qu’à la paix et à la réconciliation. La Guerre froide a gelé pendant plusieurs décennies certains antagonismes, lesquels se sont naturellement réveillés dès que l’URSS a perdu pied. Conflit le plus marquant des années 1990, celui des Balkans a fait plus de 100 000 victimes, vu se déchirer des peuples frères et traumatisé une région d’Europe où les conflits territoriaux demeurent nombreux.

Aujourd’hui, l’Union européenne comprend que l’aventure kosovare de 1999 était une grave erreur et les Kouchner et autres va-t-en-guerre sont gênés aux entournures quanq certaines questions sont évoquées (jamais par les journalistes rassurez-vous). L’Union européenne joue aux apprentis sorciers alors qu’elle est incapable d’assurer la paix elle-même sur son propre continent. Les Etats-Unis restent la référence pour la défense commune européenne ce qui explique des décisions moutonnières qui vont à l’encontre des intérêts des pays membres de l’UE.

Ukraine, Azerbaïdjan, Géorgie : poudrière incomprise de l’Union

L’UE accumule les bourdes et est incapable de tenir une ligne politique raisonnable à deux pas de ses frontières. Pourquoi ? Tout d’abord parce qu’elle s’en est toujours remise aux Etats-Unis et que cet état des choses n’est pas près de s’arranger avec l’intégration de certains pays de l’ex-URSS qui ont pour seul moteur la détestation de la Russie. A cet égard, la nomination du Polonais Donald Tusk à la tête du Conseil européen fait craindre la poursuite d’une mauvaise politique à l’égard de la Russie. L’Europe joue au gendarme sans vision alors qu’elle n’est pas assez forte pour régler un conflit comme celui de Chypre. Chypre est un pays membre de l’Union ? Oui, mais seulement pour la partie grecque. Pour le reste on verra si une idée lumineuse sort du chapeau européen…

Les conflits territoriaux demeurent nombreux en Europe et nul besoin de plonger au cœur de l’actualité en évoquant la Crimée ou l’Est de l’Ukraine. Quid de l’Ossétie du Sud récupérée par la Géorgie à la chute de l’Union soviétique et qui est repassée de facto dans l’orbite russe après l’attaque de l’Ossétie du Nord (territoire russe) par la Géorgie en 2008 ? Même interrogation pour l’Abkhazie.

La situation est encore plus délicate pour le Haut-Karabagh, région azerbaïdjanaise occupée depuis 1994 par les forces militaires arméniennes après un conflit qui a fait plus de 20 000 morts et qui n’est, dans les faits, toujours pas éteint. Entend-on l’Union européenne condamner l’occupation illégale du Haut-Karabagh par l’Arménie ? Voit-on l’UE apporter des solutions ? Encore faudrait-il qu’elle s’intéresse à ce conflit peut-être trop loin de ses préoccupations. Trop loin et trop complexe pour une diplomatie à la traîne et trop souvent à contretemps.

Que ce soit à l’intérieur de ses frontières ou à l’extérieur, l’UE n’est pas au niveau et n’est pas un interlocuteur crédible dès lors qu’il s’agit de résoudre des conflits. Elle pourrait le devenir, mais ne s’en donne pas les moyens. La première étape passe par un décrochage par rapport aux positions américaines. La politique européenne doit être indépendante si elle veut être efficace. L’Europe n’est pas un havre de paix. Se mentir n’apportera rien sauf de cruelles et nouvelles désillusions à venir. 


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