Vacciné-e-s ! au 26 avril 2021
par Aimé FAY
mercredi 28 avril 2021
Un véritable parcours du combattant. Que l’on soit prioritaire ou pas, c’est la même galère.
Dommage de faire ce triste constat, car l’on voit que les pays qui ont mis la priorité réelle sur la vaccination, et non sur des prises de parole parfois hasardeuses des membres de leur gouvernement, ont eu subitement beaucoup moins de morts.
Exemples édifiants en date du 26 avril 2021 :
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UK |
France |
Allemagne |
USA |
Population (*1000=K) |
66 647 K |
67 013 K |
83 019 K |
331 003 K |
127 688 |
103 415 |
82 011 |
572 254 |
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% de la population |
0.194% |
0.152% |
0.098% |
0.174% |
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morts /jour/ ces 4 derniers jours (*) |
22 |
273 |
202 |
588 |
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Vacciné-e-s (*1000=K) |
33 753 K |
14 102 K |
19 487 K |
140 970 K |
51% |
20% |
22% |
42% |
Que nous disent ces chiffres ?
Les pays qui ont pris le taureau de la vaccination par les cornes ont, aujourd’hui, beaucoup moins des morts chaque jour.
Ce constat ne doit pas nous faire oublier que ces pays n’ont pas vraiment brillé par la gestion catastrophique, voire inconsciente, de la pandémie à ses débuts. Leur dirigeant – notamment Donald Trump, Boris Johnson et encore aujourd’hui le brésilien Bolsonaro - avait fait le choix incroyable de se moquer du Covid-19. À cause d’eux, des milliers de familles ont injustement perdu un ou plusieurs proches ! Au Brésil, le massacre continue. Ces pays font aujourd’hui partie des plus meurtris de la planète. Ne l’oublions jamais… même si aujourd’hui, les États-Unis de Joe Biden et le Royaume-Uni de Johnson semblent être parvenus à juguler la pandémie, par un choix incroyablement audacieux : la vaccination à marche forcée.
Au-delà des enjeux sanitaires, forcément produits par toute vaccination – notamment pour la protection individuelle et collective, et un système de santé retrouvant petit à petit un taux d’occupation normal – les enjeux économiques sont aussi extrêmement importants.
Au-delà des milliards économisés, tout le monde, y compris l’État, gagnera plus, et la confiance retrouvée dans l’avenir fera : baisser notre propension à épargner et augmenter notre propension marginale à consommer.
La reprise des activités (service, commerce, industrie) sera ainsi plus rapide, plus forte, et la productivité de tous les types de structures plus importante, car plus de personnes seront à leur poste de travail, le taux d’absentéisme lié au Covid sera beaucoup plus faible, etc.
La croissance économique des États-Unis a été de 3.2% au premier trimestre. Supérieure aux attentes. Celle de 2021 devrait être excellente, si le Covid reste sous contrôle. Celle du Royaume-Uni devrait être meilleure que prévu bien que les effets du Brexit commencent juste à apparaître.
Avec une pandémie pas encore sous contrôle et une vaccination encore laborieuse, la croissance économique de la France n’est plus celle, encourageante, attendue au début de 2021.
Moteur habituel de l’Union européenne, l’Allemagne devrait avoir une croissance économique moins bonne que celle du rebond espéré en début d’année.
Nous n’avons aucune boule de cristal. Tout peut encore être bouleversé, car le virus ne cesse de muter, et il voyage beaucoup, surtout dans les pays où les contrôles sont peu contraignants comme en France.
Bonne nouvelle, le gouvernement prévoit 30 millions de vacciné-e-s. Mais, à la mi-juin ! C'est-à-dire le même nombre de vacciné-e-s atteint par le Royaume-Uni au début du mois avril 2021. En juin 2021, le Royaume-Uni aura probablement vacciné 95% de ses adultes, et pourra reprendre son régime de croisière malgré ses difficultés dues au Brexit.
(*) calculs faits par l'auteur à partir du tableau Johns Hopkins.
Crédit photo : ICI.