Valls contre Dieudonné : pourquoi tant de haine ?

par Serge ULESKI
lundi 26 janvier 2015

 Tueries du 11 Janvier 2015... ou quand la suite n'aura pas de fin jusqu'à la présidentielle de 2017

 

Manuel Valls le 13 janvier à l’Assemblée nationale pris au piège de sa propre haine...

 

 Intimidation implicite, sommation induite... à celui qui aurait refusé de se lever et d'applaudir, quel sort lui aurait-on réservé ? Idem, quant à celui qui aura été le premier à se rasseoir tant en cessant d'applaudir ? 

 

 Face à une telle unanimité tout à l’image de ce qu'étaient les assemblées du Politburo du Comité Central du Parti communiste de l'Union soviétique en son temps...

Unanimité à l'origine de laquelle on trouvera sans doute la crainte des conséquences en cas de refus de participer au lynchage d'un métis franco-camerounais...

Qu’il soit permis toutefois de fournir ici une bonne raison de ne pas désespérer puisque l’Assemblée qui s’est levée ce jour-là, applaudissant Valls à tout rompre, c’est cette Assemblée qui ne représente plus qu’un tiers de l’électorat, soit à peine 20 millions d’électeurs ; en effet, si on garde à l’esprit que l’abstention est le premier « parti » de France, arrive alors en second, l’ensemble des votes contestataires et tactiques contre le PS, le centre et l’UMP ; votes ignorés au sein de cette Assemblée de professionnels de la politique, c'est-à-dire : de professionnels de la non-représentation populaire.

 

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 Chasse à l'homme, déchaînement de haine contre l’humoriste Dieudonné (1) - déchaînement récurrent et pathologique ? -, à l'heure d'une ré-affirmation du droit à la liberté d'expression pour Charlie Hebdo (2), ce n'est décidément pas la première fois que Manuel Valls prend l'Assemblée nationale en otage. Déjà en Janvier 2014, l’Assemblée a dû affronter un discours fleuve du même avec le même ; discours qui pouvait sans difficulté être assimilé à un lynchage politique qui trouvera sa conclusion dans la décision d'un Conseil d'Etat aujourd'hui discrédité ; la cible était identique : souvenez-vous ! Dieudonné, encore et toujours !

 

   Semaine après semaine, Valls fait donc la preuve de son incapacité à diriger un gouvernement en toute sérénité ; et cette incapacité annonce tous les excès de celui qui, sûr de son bon droit, dans une absence de doute et de retenue qui n'augure rien de bon, nous prépare un régime liberticide qui aura tous les attributs de l’arbitraire.

 Aussi, comment ne pas militer pour que cet homme soit écarté de tous les lieux de pouvoir au plus vite si nous devons retrouver une sérénité propice non pas à des rassemblements et des appels à une union de façade qui ne concernent qu'une petite minorité de nos concitoyens (3) mais à une véritable unité nationale autour d'un projet de société portée par nous tous - une société capable de se regarder en face -, qui accorde une priorité absolu à la justice pour tous et à la fraternité.

 

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1 - Pourquoi Charlie Hebdo c’est bien et Dieudonné c’est mal ? Tout simplement parce que tous ceux qui trouvent que Dieudonné c’est mal pensent que Charlie Hebdo c’est bien, d’autant plus que vous ne trouverez personne parmi ceux qui pensent que Charlie Hebdo c’est mal pour penser la même chose de Dieudonné.

 

2 - Si Dieudonné semble l’humoriste le plus proche de Charlie Hebdo des années 70, après Coluche, il semblerait que l’instrumentalisation de l’hebdomadaire n’ait qu’un but : continuer cette chasse à l’homme contre l’humoriste.

 

3 - Une France de souche européenne ; une France moyennement éduquée à très éduquée ; la France des centres de nos villes et de la proche périphérie ; une France qui vote encore PS ou UMP. Une France ultra-minoritaire.

 

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