Vanneste, porte-parole du plus proche conseiller élyséen

par morice
jeudi 16 février 2012

On le sait, on l'a vu hélas, depuis cinq années de l'exemple du n'importe quoi en politique et d'une parole de la droite dite libérée par un Président aux propos et au comportement de charretier, les excès de langage sont devenus fort courants. Sur le net, d'aucuns n'hésitent pas à tenir les pires avis, on l'a encore vu ici-même avant hier avec mon article sur un nouvel ouvrage expliquant la fuite des nazis en Argentine, où une contributrice (ou plutôt un contributeur ayant pris forme féminine) est venu énoncer tranquillement à la fois que l 'homme n'avait jamais marché sur la Lune et que les chambres à gaz n'avaient pas existé. Des propos négationnistes, ceux qui pullulent sur le net depuis des années maintenant, et qui sont hautement condamnables bien entendu. Or un pas de plus vient d'être atteint dans cette escalade de l'imbécillité en la personne d'un élu, un député du nord, Christian Vanneste, qui vient tout simplement de déclarer avant hier qu'il n'y avait jamais eu de déporté homosexuel français, ce qui l'expose direct à une condamnation judiciaire... pour négationnisme. La place de Christian Vanneste, connu comme député homophobe, est désormais en prison, au nom de cette loi Gayssot qui prouve encore une fois sa nécessité comme garde-fou aux déclarations inconsidérées, ici faite par quelqu'un possèdant mandat représentatif, qui plus est. Les propos du député, déjà condamnés par tout le monde, et par ailleurs contributeur occasionnel d'Agoravox, sont inqualifiables et exigent sa mise en examen pour négationnisme, rien de moins. Mais derrière lui se cache un autre homme, qui habite l'Elysée.

Comme si on en n'avait pas terminé avec les Faurissonneries, voici en effet que ce député, atteint de la même fixation que celle d'un Edgar Hoover (*) et qui, par exemple en réunion électorale pose souvent un petit miroir devant lui pour s'admirer (fait reporté naguère dans la Voix du Nord) , vient de faire l'ahurissante déclaration suivante, que des lecteurs fort attentifs se sont chargés de me transmettre bien sûr.

Les propos honteux de Christian Vanneste, favorable rappelons-le aux liens avec le FN, ont été faits sur le site de "liberté politique.com", le site de l'éditeur chrétien Thierry Boutet, ancien éditorialiste à l'hebdomadaire Famille Chrétienne et quui a aussi été le directeur de la rédaction du Temps de l'Eglise et des Cahiers d'Edifa. Nous disions hier que chez les catholiques tendance plutôt intégriste, un bon nombre avaient sombré dans l'admiration sans bornes de thèses nazies, en voilà un exemple supplémentaire, car Thierry Boutet, aujourd'hui risque la même condamnation que Christian Vanneste pour être le responsable de la mise en ligne de ses propos infâmes, que l'on peut entendre ici (à partir de 4 minutes 30 du début de la vidéo) : "Il y a aussi des légendes qui sont répandues. Par exemple il y a la fameuse légende de la déportation des homosexuels. Il faut être très clair là aussi. Euh.. Manifestement Himmler avait un compte personnel à régler avec les homosexuels. En Allemagne il y a eu la répression des homosexuels et la déportation qui a conduit à à peu près 30 000 déportés. Et il n'y en a pas eu ailleurs. Et notamment en dehors des trois départements annexés, il n'y a pas eu de déportation des homosexuels en France. On peut même dire si on veut être méchant et monsieur Buisson [très proche conseiller de Nicolas Sarkozy ndlr] l'a été quand il a parlé de la sexualité sous l'occupation. Lorsqu'un certain nombre d'intellectuels français vont présenter leurs hommages à monsieur Goebbels, il y en a quand même la moitié qui sont homosexuels. Et notamment à leur tête le ministre de Pétain, Abel Bonnard dont tout le monde savait qu'il était homosexuel et que les résistants appelaient d'une façon que l'on peut trouver drôle ou pas selon les cas,la gestapette"

Vous avez bien lu et c'est sans aucune ambiguité : selon Christian Vanneste, il n'y a pas eu de déportés homosexuels français, et le triangle rose porté par des français n'a jamais existé. Ce qui est contraire à tous les témoignages et même aux documents en notre possession, puisque ce fameux triangle à bel et bien existé et a bien fait partie de la nomenclature officielle des tenues de déportés, y compris de France, comme j'avais déjà pu l'écrire ici avec une autre forme de mise à l'écart, celle des roms. Qui étaient eux affublés d'un triangle marron. Les preuves sont telles que le député Vanneste se retouve bien dans le camp des pires négationnistes, ceux-là mêmes qui nient l'existence des chambres à gaz. La déportation des homosexuels, y compris d' homosexuels français' n'a jamais été une légende, mais à bel et bien constitué des faits indéniables, contrairement à ce que clame Vannesre avec l'aplomb incroyable qu'on lui connaît.

La déportation des homosexuels a bien été le fait des nazis, et elle a été globale et non limitée à un seul pays. Des faits, et des écrits, le montrent, tel déjà le discours d'Himmler du 18 février 1937, à Bad Tölz, devant des officiers SS, qui déclarait, comme avait déjà tenté de le faire Vanneste lui-mêle que l'homosexualité était une "maladie" : «  Si j'admets qu'il y a 1 à 2 millions d'homosexuels, cela signifie que 7 à 8% ou 10% des hommes sont homosexuels. Et si la situation ne change pas, cela signifie que notre peuple sera anéanti par cette maladie contagieuse. À long terme, aucun peuple ne pourrait résister à une telle perturbation de sa vie et de son équilibre sexuel... Un peuple de race noble qui a très peu d'enfants possède un billet pour l'au-delà : il n'aura plus aucune importance dans cinquante ou cent ans, et dans deux cents ou cinq cents ans, il sera mort... L'homosexualité fait échouer tout rendement, tout système fondé sur le rendement ; elle détruit l'État dans ses fondements. À cela s'ajoute le fait que l'homosexuel est un homme radicalement malade sur le plan psychique. Il est faible et se montre lâche dans tous les cas décisifs... Nous devons comprendre que si ce vice continue à se répandre en Allemagne sans que nous puissions le combattre, ce sera la fin de l'Allemagne, la fin du monde germanique. »  En France comme ailleurs, des homosexuels seront déportés, à Dachau même le chiffre étant de 583 toutes nationalités confondues (au jour de la libération il en restait 109 ayant eté répertorié (d'après les travaux faits par Albert Knoll, archiviste au Mémorial de Dachau, basés sur les fichiers du camp et les demandes d'indemnisation après la guerre, Albert Knoll, Totgeschlagen-totgeschwiegen. Die homosexuellen Häftlinge im KZ Dachau, im Dachauer Hefte 14 (Les Cahiers de Dachau)). Himmler parlant des homosexuels comme atteints d'une "maladie psychique", voilà qui sonne étrangement aujourd'hui... où l'on entend des termes comme "aberration anthropologique", provoquant la fin d'une... civilisation. Des gens au comportement « contre-nature » nécessitant une « rééducation » avait dit Himmler (et non Vanneste).

J'ai toujours dit qu'il faudrait se méfier de la résurgence des thèses négationnistes, lors de la disparition de locaux où des sévices nazis avaient été commis, ou lors de la disparition des derniers survivants qui les avaient subis, ces sévices. En ce sens, la déclaration inepte de Christian Vanneste en est l'exemple même car il aura attendu 2012 pour la faire, et pas avant. Or le 4 août dernier, justement, à Mulhouse, décédait un citoyen français, Rudolf Brazda, le dernier survivant déporté par les nazis en raison de son homosexualité, mort à 98 ans. Manque de chance pour Vanneste, si l'homme n'existe plus, ces écrits restent. Il avait en effet tenu à faire connaitre son martyr dans un livre édifiant écrit avec Jean-Luc Schwab"Itinéraire d'un Triangle rose" dans lequel il avait raconté ses 32 mois en camp de concentration, le travail forcé, les coups, les vexations, comme l'a rappellé la presse le jour de sa disparition. Vanneste nie l'existence d'une personne que son propre président avait fait décorer au titre de déporté : "Rudolf Brazda est décédé quatre mois après avoir été fait chevalier de la Légion d'honneur" nous avait précisé cette même presse. Qui donnait également l'origine de la récompense : "Rudolf Brazda a été fait chevalier de la légion d’honneur sur recommandation du Premier ministre, François Fillon."

Sept mois à peine après son décès, le député homophobe nous apprenait donc que Brazda n'avait même pas existé ! Les négationnistes ont toujours dansé sur les cadavres, on le sait : aujourd'hui on découvre que le laps de temps entre ce qu'ils racontent et les moyens de prouver de vive voix que ce qu'ils racontent est faux se raccourcit comme peau de chagrin.  Le 10 août 2010, une partie du camp de Maidenek prenait feu accidentellement, détruisant 10 000 chaussures de détenus, rares témoins de l'holocauste. Les vestiges de camps de concentrations subissent hélas les épreuves du temps : ne les laissons pas de grâce en profiter pour venir insuffler sur le net comme ailleurs leurs thèses sulfureuses. Et ne laissons pas se répandre l'idée comme quoi cela n'aurait pas existé. Vous avez découvert avec moi que ce sont parfois les mêmes qui racontent que l'Homme n'est pas allé sur la Lune, malgré les preuves irréfutables et scuentifiques qui s'accumulent chaque jour davantage : le jour où Buzz Aldrin ou Neil Amstrong disparaitront, ce qui ne saurait plus tarder hélas, ne les laissons pas venir à nouveau les insulter comme ils le font déjà. Soyons vigilants, il existe une vérité historique qui ne peut être remise en cause à moins de mentir, d'inventer, ou de la nier, ce que faut aujourd'hui Christian Vanneste.

L'histoire même de Rufolf Brazda prouve toute l'ineptie d'un député qui ignore l'histoire, comme le font en général les négationnistes  : Né en 1913 en Saxe (Allemagne) dans une famille tchèque germanophone, Rudolf prend conscience de son homosexualité comme "une disposition naturelle qu'il accepte comme telle, conscient d'avoir eu la chance d'avoir toujours eu un compagnon à ses côtés", racontait-il. En 1937, il est condamné à six mois de prison pour "débauche entre hommes", puis expulsé vers la Tchécoslovaquie. Là, après l'annexion des Sudètes par Hitler, il est à nouveau jugé et condamné pour le même type de faits, cette fois à 14 mois de prison.Cette peine purgée, Rudolf, considéré comme un récidiviste, est interné au camp de concentration de Buchenwald, dans le centre de l'Allemagne. Il survécut à 32 mois d'enfer dans ce camp, grâce à son amitié avec un kapo communiste et à "un peu plus de chance que les autres". Ah, mais voilà, vous allez me dire, Brazda n'était pas français au moment des faits et ne l'est devenu que bien après la Libération, en venant vivre en France. Ce en quoi il est facile de répondre que sa médaille de la légion d'honneur lui a été attribué pour déportation, la France reconnaissant ainsi une forme d'antériorité française à l'individu. En fait, comme tout révisionniste, Vanneste fait reposer ses dires sur le fait que Vichy n'avait pas selon lui rédigé de texte spécifique sur la déportation des homosexuels français : l'argutie habituelle des négationnistes pour affirmer qu'aucun français n'aurait porté le triangle infâme. Ce sont les mêmes propos qu'avaient ressortis récemment des négationnistes, qui eux aussi ignoraient visiblement l'histoire.

Car le régime de Vichy a bel et bien décrété l'emprisonnement des homosexuels, au même titre que celui des juifs, ce qui signifait on le sait aujourd'hui la même expédition finale en Allemagne. C'est Darlan qui est le premier à s'en préoccuper : "en 1942, pour la première fois depuis la Révolution, une loi introduisant une discrimination fondée sur le sexe des partenaires est adoptée. C'est l'amiral Darlan, assumant, la charge de chef du gouvernement, des Affaires étrangères, de la Marine, de l'information et du secrétariat d'Etat à l'intérieur qui en est l'initiateur. Il écrit une note le 14 avril 1942, à l'intention du gouvernement : " Mon attention a été attirée sur une importante affaire d'homosexualité où se trouvaient compromis des marins et des civils […]. Les seules mesures de répression actuellement en mon pouvoir sont les sanctions disciplinaires contre les marins. La législation actuelle ne permet d'effectuer aucune poursuite contre les civils [...]. L'impunité dont ils sont assurés encourage leurs agissements. Aussi je demande au garde des Sceaux s'il ne serait pas opportun d'envisager une procédure et un texte de loi permettant de poursuivre de la même façon les civils". Voilà que notre Vanneste qui se pique d'histoire a oublié Darlan ! 

Cela aboutira bien à une loi d'exclusion : "6 Août 1942 avec la Loi n° 744, Pétain signe un texte de loi portant la majorité sexuelle pour les actes hétérosexuels à 15 ans et à 21 ans pour les actes homosexuels, réprimant insidieusement l'homosexualité. Dans les faits Vichy par des discours d'une violence extrême contribuera à l'accroissement de l'homophobie qui se traduira par une violence exercée par toute la société au quotidien sur les homosexuels."

Envoyés dans les camps d'extermination, les homosexuels seront ceux qui se retrouveront d'emblée les plus vulnérables : "arrivés dans les camps, les déportés découvraient alors qu’une hiérarchie était établie entre eux. Les nazis les classaient en 4 groupes : adversaires politiques, membres de races inférieures (juive, tzigane, …), les criminels et les asociaux, tels que nous, les homosexuels… C’est la catégorie la plus basse et la plus dégradante. De plus, le triangle rose était parfois 2 à 3 cm plus grand que les autres. Appartenant donc à la plus basse caste du camp, les travaux les plus pénibles et les tortures les plus dégradantes et les plus douloureuses nous étaient réservés. Ils étaient aussi les cobayes préférés des nazis pour des expériences scientifiques : sur l’étude du paludisme, du typhus, de la stérilisation féminine, de la castration, ou encore des injections d’hormones synthétiques dans l’aine droite… afin d’obtenir, en principe, une inversion des tendances de l’individu ! La hiérarchisation des déportés, qui place les triangles roses parmi la plus basse caste du camp, a une conséquence tragique pour eux. En effet, les homos ont les plus grandes difficultés à entretenir des relations avec les autres déportés. Ils n’arrivent pas à être intégrés dans un « réseau de solidarité », à moins d’avoir des relations sexuelles avec les kapos (chefs de baraquement) ou les soldats ; et encore là, ça pouvait devenir très dangereux" écrit "ISABETH" dans le blog l'Interdit. 

Les brimades que subira Brazda et qu'il n'arrivera pas à énoncer avant 2008. "Le 28 avril 2011, au collège Maréchal Leclerc de Puteaux, il recevait de Madame Marie-José Chombart de Lauwe, présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, son insigne de Chevalier dans l'Ordre national de la Légion d'honneur. Cette distinction récompensait Rudolf Brazda pour son parcours de déporté, mais surtout pour son engagement à transmettre la mémoire auprès des jeunes générations et du grand public" avait expliqué la presse de l'époque. La remise elle-même de la décoration avait été faite en territoire français, à un français, par la présidente française de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (et sur recommandation du premier ministre de France !) ! Français, depuis peu, pour la simple raison qu'il avait été déclaré apatride, et que d'en évoquer la raison était douloureux "patride à partir de 1947, avant d'être naturalisé français en 1960, il garda le silence sur les motifs de sa déportation jusqu'en 2008. Cette même année, l'annonce de l'inauguration prochaine d'un mémorial aux victimes homosexuelles du nazisme à Berlin poussa des proches à l'inciter à se faire connaître". Rappelons que jusqu'à une époque récente, le simple fait de parler d'homosexuels lors des commémorations était l'objet de vives critiques et de rejets. C'est Lionel Jospin qui avait mis fin à ces manifestations en 2001, après que plusieurs gerbes aient été piétinées. "En 1976, la première gerbe déposée illégalement au mémorial de l'île de la Cité avait été piétinée par un membre d'une association officielle de déportés : « Cette gerbe salit la mémoire de millions de martyrs. » Légitimation. Depuis, les incidents se multiplient chaque dernier dimanche d'avril. En 1985, à Besançon, six homosexuels avaient été blessés par une dizaine d'anciens déportés tandis qu'on entendait crier « on devrait rouvrir les fours pour eux ». Il y a trois ans, le maire de Reims avait barricadé l'accès au mémorial, et à Caen, Lille ou Lyon, les militants arborant le triangle rose ­ signe distinctif des homosexuels ­ ont été refoulés. Depuis l'an dernier pourtant, le rabbin de Rouen convie les homosexuels au chant des morts à l'issue du dépôt de gerbe" rappelait fort justement Libération Suite à cette décision, une commision nommée par La Fondation de la Mémoire, qui regroupe les associations de déportés, avait été décidée pour enquêter sur ces déportations.

Aujourd'hui, avec Christian Vanneste, on croit revenir plus de 10 ans en arrière. Car ne l'oublions pas, depuis 2001 tout avait changé, au point d'entendre dire Chirac en 2005 qu'il pensait aussi à eux : "en Allemagne, mais aussi sur notre territoire, celles et ceux que leur vie personnelle distinguait, je pense aux homosexuels, étaient poursuivis, arrêtés et déportés." C'était le 24 avril 2005 exactement, lors de la Journée Nationale du Souvenir de la Déportation, où Jacques Chirac avait donc bien parlé d'homosexuels français déportés ! Car il y a bien eu une campagne relativement récente de l'extrême droite (**), toujours elle, visant à minimiser le fait, à la suite il est vrai d'une campagne inverse de militants homos en ayant trop faut au point eux-mémes de devenir révisionnistes, tel le cas de Pierre Seel, affublé par certains du triangle rose alors qu'il avait porté le bleu comme "émigré apatride". Pierre Seel, pourtant bel et bien homosexuel, avait été interné de mai à novembre 1941 au camp de Schirmeck sous cette étoile et non sous la rose. Longtemps il s'était tû, car il devait aussi son internement au fichier de la police française... "Le destin de ce jeune dandy élégant et raffiné de 17 ans bascule un jour de 1939. Pierre Seel se fait voler sa montre par un inconnu dans un lieu de drague de Mulhouse. Il dépose, alors, une plainte au commissariat de la ville, qui la classe dans le fichier "homosexuel". "Et surtout, comment imaginer que j’allais, à cause de cela, tomber dans les griffes des nazis ?" À 18 ans, quelques mois après l’invasion de l’Allemagne en Alsace et en France, il se fait arrêter et déporter par la Gestapo, grâce aux fichiers de la police française. Sa famille ignorait tout de son homosexualité. Avec une douzaine d’homosexuels, Pierre Seel est arrêté, le 2 mai 41. Il subit, alors, des tortures inimaginables pendant près de 13 jours et 13 nuits, ininterrompus : À l’aube du 13 mai 1941, il fut déporté au camp de concentration de Schirmeck, dans la vallée de la Bruche, à 30 km de Strasbourg. Pierre n’y porte pas le triangle rose, mais la barrette bleue, réservé aux religieux, du fait de son catholicisme, et aux asociaux". Ce cas, et celui d'autres, qui ont brisé le tabou de la parole, finit par interpeller des chercheurs, qui constatent le manque effarant de renseignements sur le sujet. Au point d'aboutir à un colloque d'historiens qui a clairement établi les faits. Voici ce qui a été dit, et ce qu'ignore donc complètement le député qui se targue soi-disant d'histoire, alors qu'il n'est en rien historien.

Un colloque organisé à Dijon en 2007 sous l’impulsion de Mickaël Bertrand, où l'on avait pu obtenir (enfin) des précisions importantes. "Arnaud Boulligny qui mène une recherche pour la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) dresse l’état actuel des connaissances pour la France. Les recherches sont menées depuis les années 1990 : « En 1997, sous la pression toujours plus forte des militants associatifs » et « afin de pacifier les tensions récurrentes qui s’exercent autour des cérémonies commémoratives » (p.13), le ministère des Anciens Combattants avait commandé une étude à la FMD dont les résultats furent rendus publics en 2001. La première recherche a été dirigée par Claude Mercier ; son rapport évoquait alors 210 hommes arrêtés et déportés. La recherche poursuivie par Arnaud Boulligny a affiné ces données. A l’heure actuelle, le bilan s’établit à 62 hommes de nationalité française, persécutés pour motif d’homosexualité durant la Seconde Guerre en France. Parmi les 210 hommes identifiés par la première recherche en 2001, seuls 14 étaient en fait de nationalité française, les autres, de nationalité allemande, avaient été envoyés d’Allemagne au camp de Natzweiler. Pour les 62 hommes français persécutés désormais identifiés, plusieurs situations sont à considérer en fonction du statut du territoire. Les peines varient entre emprisonnement, déportation/internement dans un camp – différence provenant ici du passage d’une frontière.

  • 2 Cette législation a survécu après la guerre : la RFA a gardé la version de 1935 jusqu’en 1969 ; la(...)

6-22 hommes furent arrêtés dans les provinces annexées (Alsace, Lorraine, Moselle). Dans ces régions, la législation allemande fut appliquée : le dispositif répressif est incarné par le « § 175 » qui datait de 1871 et qui fut renforcé par les nazis en 1935. 4 de ces 22 hommes ont été emprisonnés, les autres furent internés à Natzweiler ou Schirmeck, camps situés sur le territoire annexé.

7-32 Français furent arrêtés sur le territoire du Reich : il s’agit d’hommes jeunes qui travaillaient en Allemagne, la plupart dans le cadre du STO. 30 sont condamnés à la prison en Allemagne et 2 envoyés à Natzweiler.

8-A l’heure actuelle, on recense 7 Français arrêtés sur le territoire national. Parmi ces 7 cas, si l’homosexualité est un facteur mentionné dans l’arrestation, la plupart ne fut toutefois pas déportée exclusivement pour ce motif. 6 d’entre eux sont déportés à Buchenwald et Neuengamme.

9-1 Français fut arrêté dans un lieu qui reste indéterminé et transféré à Natzweiler.

10-13 de ces 62 hommes sont morts en détention. Outre les peines de déportation, internement, emprisonnement, les nazis ont aussi « évacué » des homosexuels vers la France dite « libre ». D’une manière générale, il n’y a donc pas eu de persécution systématique. A noter qu’à ce jour, tous les dossiers de déportés ne sont pas dépouillés - 40000 des 68000 dossiers conservés au Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains (BAVCC) ont été ouverts. De nouveaux cas sont donc susceptibles d’apparaître. De n'avoir pas été "systématique" ne signifie donc pais que la traque n'a pas existébque n'a pas existé, même si en France elle à été limitée. Le chiffre de 62 (et de 13 morts en déportation) donné par les recherches historiques qu'on ne peut remettre en causée ruine donc totalement les propos de Christina Vanneste comme quoi aucun ne l'avait été, de déporté. C'est le propre du révisionnisme, qui, si on ne tâcle pas tout de suite, conduit invariablement au négationnisme. 

Lors de son décès, le dernier des survivants homosexuels français déporté avait reçu un hommage officiel du pays, "le 28 septembre dernier, un hommage placé sous le patronage de Marc Laffineur, secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, en présence des autorités, de représentants du corps diplomatique, d’associations mémorielles et du monde LGBT" avait-on appris. "Le ministre a tenu à rappeler que : « Cette cérémonie, que nous devons aux « Oublié-e-s » de la Mémoire, ne rend pas seulement hommage au combat d’un homme. Elle souligne la nécessité de toujours entretenir le souvenir de ces persécutions infâmantes pour l’humanité. Elle souligne également l’actualité de la lutte contre la discrimination et l’exclusion.

 

En honorant la mémoire de Rudolf Brazda, nous réaffirmons notre engagement à promouvoir les valeurs de respect et de tolérance qui sont le fondement même de notre démocratie. » (ici le message du Ministre)" Depuis quand la nation rend-t-elle les honneurs à une personne qui selon le député de Tourcoing n'a jamais existé ?

Mais il y a plus étonnant encore et beaucoup plus révélateur surtout : dans sa diatribe, Christian Vanneste a cité... Patrick Buisson comme source : c'est dans l'exemple d'Abel Bonnard, surnommé "gestapette", dont j'ai aussi déjà parlé aussi ici en ce qui concerne Roubaix ! (Bonnard, ici à gauche, en mai 1942, lors du discours inaugural pour l'ouverture de l'exposition Breker à l'Orangerie des Tuileries). L'exemple de Vanneste étant grotesque, puisque selon lui les allemands savaient que Bonnard était homosexuel et l'avaient toléré, oubliant au passage qu'un bon nombre de nazis avérés l'étaient aussi. Intuitivement, à son propos, j'avais déjà évoqué le nom de Vanneste en ce qu concerne le sculpteur Bouchard : "Mais Bouchard pose un autre problème, car il s’est impliqué davantage qu’on ne pense dans un mode de pensée fort nauséabond... La plus belle preuve étant un monument gigantesque, aujourd’hui disparu, et qui est extrêmement représentatif, en même temps d’une époque et d’une pensée pré-pétainniste qui va accueillir Hitler les bras ouverts. Ce monument a été taillé sur place à Boufarik, en Algérie, en 1930. Soixante-dix mètres de long, haut comme deux étages... avec en lettres gigantesques "AU GÉNIE COLONISATEUR FRANÇAIS" : il a été érigé en effet pour le centenaire de l’arrivée des premiers Français en Algérie. Voilà qui aurait bien plu à un député tourquennois, auteur d’une motion parlementaire sur un affligeant rappel dans les manuels scolaires de cette période. Une véritable provocation pour les autochtones, que ce monument, qui sera dynamité en 1962 par des Algériens accédant à l’indépendance. Le monument représentait tous les corps de métier des colonisateurs : le semeur, le faucheur, le moissonneur, les instituteurs, les médecins, les religieuses et les infirmières venus apporter la "civilisation occidentale" à ses "peuplades reculées". Mais représentait surtout le symbole de leur exploitation sans vergogne et la conquête militaire du pays". Etrange retour de bâton !

Or ce fameux Patrick Buisson, qui parlait sans masque des frasques homosexuelles d'un Abel Bonnard est l'auteur d'un livre, dont est extrait la citation de Ch.Vanneste : c'est "1940-1945. Années érotiques", paru en deux tomes. Notre obsédé de l'homosexualité (refoulée) a de biens étranges lectures ! Car ce Buisson là est plutôt du genre ardent : il a dirigé successivement les rédactions de Minute et du Crapouillot, avant d'atterrir au très droitier Valeurs actuelles. Or qui est exactement aujourd'hui ce fameux Patrick Buisson qu'aime tant Vanneste à en arriver à le citer en exemple ? C'est cela : "membre de groupuscules d’extrême droite dans sa jeunesse et journaliste à Minute dans les années 1980, M. Buisson est un proche conseiller de M. Nicolas Sarkozy, dont il a inspiré la stratégie de récupération de l’électorat du Front national. Il est également, depuis 2007, le directeur général de la chaîne Histoire. Son livre apporte peu de connaissances sérieuses sur la période dont il traite, mais il offre en revanche un point de vue saisissant sur la France de M. Sarkozy, sa curieuse vision de l’histoire, et surtout la manière dont le virilisme s’y trouve érigé à la fois en grille de lecture du monde et en mode de gouvernement". Ah tiens, voilà qu'apparaît l'idée sous-jacente sur l'homosexualité vilipendée : le virilisme ! 

En fait, comme le note fort justement la pertinente sociologue Sylvie Tissot dans le Monde Diplomatique, "s’il fallait à ce propos conseiller un chapitre de ces (trop) longs livres, on recommanderait celui que l’auteur consacre à Philippe Pétain dans le premier tome. Le chef de l’Etat français, celui qui a fait entrer le pays dans la collaboration avec les Allemands, qui a organisé la déportation des Juifs, est présenté ici comme un libertin bonhomme, un coureur de jupons infatigable, bien éloigné du moralisme de Vichy. On en veut pour preuve le fait que, loin de sa femme « revêche » (encore une !) car précocement vieillie, Pétain aurait « encore sacrifié aux plaisirs de la chair en 1942, soit à l’âge de 86 ans », et, ajoute l’auteur avec une pointe d’admiration à peine voilée, en compagnie d’« une jeune fille qui se serait déclarée vivement satisfaite de cette “nuit d’amour” en compagnie du grand homme » (p. 120). Ce portrait ahurissant vient nourrir la thèse du livre, déroulée, nous l’avons vu, sur la base de présupposés violemment misogynes : Vichy est un régime qui, loin de l’idéologie d’extrême droite, n’est jamais vraiment parvenu à restaurer l’ordre moral". Soyons clair, là encore, c'est pur révisionnisme, car l'ordre et la morale n'étaient pas un vain mot sous Pétain ! Le vieiilard présenté en fougueux satyre, jusqu'où va donc aller Buisson pour tenter d'installer sa thèse révisionniste ?
 
La sortie de Vanneste n'est donc pas si fortuite que ça en ce sens , et encore moins son appartenance à l'UMP d'un président dont le conseiller principal parle aussi comme un charretier et écrit deux tomes pour célébrer la virilité française sous les nazis. "Le livre de M. Buisson fait de la défaite de 1940 l’origine d’une désorganisation qui opère en premier lieu au niveau physiologique et plus précisément sexuel, celle-ci devenant le facteur explicatif de la désorganisation sociale. Plutôt que d’analyser comment le pouvoir se construit à partir des questions sexuelles, M. Buisson rabat le politique sur des pulsions naturelles. La construction sociale du biologisme politique disparaît au profit d’une réduction biologiste du monde social, contre laquelle, rappelons-le, les disciplines sociologiques et historiques se sont constituées depuis plus d’un siècle : le directeur de la chaîne Histoire l’ignore sans doute". C'est toujours une relecture et encore davantage du révisionnisme ! 

Une vision biaisée et faussée qui est celle d'un machiste bien ordinaire, pour qui la femme n'est rien et les homosexuels encore moins  : "Comme il se doit, la « nature et ses lois » (p. 209) renvoient à une vision essentialiste des deux sexes : aux femmes, ces êtres faibles qui, au fond, aiment les hommes, les vrais, les brutes et les vainqueurs, s’opposent des hommes avant tout définis par leur virilité, qu’elle soit pleinement satisfaite ou frustrée en période de crise. Cette vision du social ne cesse de se dire à travers un vocabulaire organiciste : les faits sociaux s’expliquent par le « trop-plein, [le] flux séminal » (p. 34), ou encore le« prurit de jeunes mâles à la sève bouillonnante » (p. 108). La société apparaît comme un corps, fonctionnant sur la base de pulsions naturelles : la faiblesse féminine mais surtout la virilité, confondue avec la force belliqueuse et la figure du chef, dans une rhétorique typique de l’extrême droite" ajoute la sociologue. De la baise sous l'occupation aurait donc été un titre plus naturel pour les deux tomes.

Une sociologue qui écrit très bien, et qui relie ce révisionnisme constant au pouvoir sarkozien actuel : "Cette vision du monde, loin d’être cantonnée à un mauvais essai, est malheureusement au fondement de la radicalisation de la droite à laquelle on assiste ces dernières années. Le parcours politique de M. Buisson — de M. Jean-Marie Le Pen à l’Elysée — et le révisionnisme soft de ses ouvrages sont symptomatiques. Tout aussi inquiétant, on voit aujourd’hui plébiscités par les médias des livres qui expriment d’une manière radicale la collusion entre une certaine vision des rapports de sexe et une conception de la nation : l’affirmation de la virilité et la bonne régulation sociale y sont tout à la fois valorisées et confondues. Le regard mi-choqué, mi-fasciné de M. Buisson sur les débordements sexuels et les exploits masculins fait écho au conservatisme sexiste qui s’exprime, chez le président de la République divorcé, sur un mode plus égrillard que prude, machiste plutôt que moralisateur — on se souvient des confidences présidentielles à propos de sa relation surmédiatisée avec Mme Carla Bruni, rapportées l’an dernier par Le Canard enchaîné : « Les Français vont devoir s’y habituer : il y a à l’Elysée un homme qui en a, et qui s’en sert. » Surtout, la mise en place d’un ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire, idée que l’on attribue à M. Buisson, renvoie à une vision organiciste de la nation : la nation, comme un corps, doit voir ses pulsions bien régulées, mais aussi se défendre contre tout corps étranger."

Voilà qui est absolument lumineux comme analyse, car elle nous donne à la fois la clé du discours vannestien (la virilité et l'homosexualité) et celle d'un pouvoir en place réduit à aller draguer de plus en plus profond chez les anciens lecteurs de Minute et du Crapouillot, machistes d'extrême droite, pour assurer un semblant d'assentiment à la politique actuelle qui ne fait qu'exclure. "Catholique pratiquant sans être intégriste, amateur de chants grégoriens et polyphoniques, Buisson a le nationalisme dans la peau et l’anticommunisme comme marque de fabrique. Il n’a jamais renié ses idées d'alors. Des idées qui ont d’ailleurs fait de lui l’homme qui murmure à l’oreille du président" nous dit IL Foglio qui ajoute : "car c’est bien lui qui suggéra à Sarkozy, à l’hiver 2007, de dramatiser la question de l’insécurité en profitant des échauffourées à la gare du Nord [à Paris] entre forces de l’ordre et jeunes d’origine maghrébine (***). C’est lui encore, et non son pendant républicain Henri Guaino, qui aurait soufflé au candidat UMP d'envisager de créer un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale en mars 2007. "Pour ma gauche, j’ai Guaino, pour ma droite, j’ai Buisson", résumait fièrement Sarkozy". En ce sens, la saillie (c'est bien le nom !) de Vanneste révèle davantage l'état d'esprit de l'Elysée qu'on ne pense !!! La pensée "libérée" d'un Vanneste sort bien d'une vanne largement ouverte depuis cinq ans par l'Elysée en personne !!! Sarkozy a son Karl Rove il peut entamer une campagne que le Canard Enchaîné nous présente ce jour comme ayant pour modèle celle de Bush de 2004 ! Selon l'hebdomadaire, et d'après une phrase de JM Bockel, l'un des baisés de l'ère Sarko, "Sarkozy ne chasse pas sur les terres du FN, il chasse le FN de ses terres !" 


Nous en sommes là aujourd'hui, avec ce propos qui est une insulte directement adressée à des personnes dont la vie ne fait aucun mystère : il y a huit mois encore à peine,, on pouvait croiser une des personnes dont le député homophobe nie aujourd'hui l'existence même : c'est plus que scandaleux, et cela mérite une condamnation exemplaire, que je réclame ici officiellement au sein du site qui a pu héberger un temps les propos de cet individu (toujours présenté comme "député UMP") , qui est un véritable récidiviste (****) de la réécriture de l'histoire, car ayant également réussi à entraîner ses collègues députés de droite jusqu'à faire voter une loi demandant d'inscrire sans les ouvrages d'écolier que la colonisation avait été un bienfait pour les peuples qui l'avaient subie (cf "le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord"), oubliant les massacres d'un Bugeaud par exemple (jugés aujourd'hui comme crimes contre l'humanité !). Demain, si l'on ne force pas Chistian Vanneste à arrêter de nuire (*****), par une condamnation pénale ferme, nos enfants apprendront que les nazis ne s'en étaient pas pris aux homosexuels, et après demain que le nazisme n'avait même pas existé. De quoi ravir Patrick Buisson.

 

(*) visiblement, je ne suis pas le seul à parler de refoulement : chez Slate, c'est une descente en flèche carabinée :

http://www.marianne2.fr/Alliance-avec-le-FN-un-tiers-des-sympathisants-UMP-confortent-Vanneste_a199018.htm

L'auteur y attaque en prime Vanneste sur son propre révisionnisme de carrière, selon lui revue... et fortement corrigée.

(**) Comme par hasard, la campagne est venue de ce site "dont le directeur est Julien Landfried, fondateur du groupe chevénementiste Génération République et Frédéric Beck (directeur du site internet « Revue républicaine » et vice-président de l'association des jeunes gaullistes Appel d'R), réputé proche de Nicolas Dupont-Aignan, et François Devoucoux du Boysson (directeur du « Perroquet Libéré » et auteur de l'ouvrage « Les Khmers roses : Essai sur l'idéologie homosexuelle »). Cet observatoire se veut indépendant de tout groupe politique. Il s'est fait remarquer par son opposition au mariage homosexuel et des articles sur des personnalités controversées telles qu'Alain Soral ou le député Christian Vanneste." Le deuxième fondateur du Canard est aussi Max Dupré, traducteur de "Moeurs sexuelles exotiques", l'adaptation française du livre "Ferne Laender, fremde Sitten", du Dr Herbert Lewandowski : on a affaire à de sacrés tourmentés du tuyau d'arrosage, là. En somme, cet "observatoire" a donc largement préparé le terrain pour Ch.Vanneste, car il le publiait régulièrement. Comme par hasard aussi, du Buysson à un parent (on suppose qu'i s'agît de la même famille, peut-être son frère ?) qui est fervent catholique et qui est plutôt lui aussi bizarrement hanté par la religion et le sexe en général, au point d'écrire un "Dialogues avec Marie-Madeleine", où l'on peut lire en exergue : "Marie Madeleine demeure un personnage profondément énigmatique. Était-elle une prostituée ou, plus simplement, une femme “libérée” et indépendante ? A-t-elle été l’amante du Christ ? " . Le gag ultime étant que ce Philippe est un "Frère", mais d'abbaye, celui-là !

(***) j'ai une autre interprétation sur comment "dramatiser" je vous en ferai part bientôt !

(****) pas plus tard qu'en juin dernier encore, Vanneste avait entendu ceci à son égard lors du procès l"apposant à un des leaders des verts  : "Concernant les propos homophobes, le tribunal a estimé que Jean-Vincent Placé « disposait d'une base factuelle suffisante » car, rappelle-t-il, M. Vanneste a tenu à ce sujet en 2005 « des propos qui avaient choqué de nombreuses personnes ». En 2005, il avait affirmé que "les homosexuels sont nuisibles à l'intérêt général". Pour Vanneste également, "les enfants détectés homosexuels" doivent être "soignés" ! On frôle les thèses eugénistes là !

(*****) selon Thierry Mariani, du mouvement où est inscrit Vanneste, ce dernier est donc bien négationniste : "le ministre des Transports Thierry Mariani a, lui, publié, mercredi matin, plusieurs tweets sur son compte. "J’ai mené avec Christian Vanneste bien des combats et nos points de vue se rejoignent sur bien des sujets". "Pour autant, je ne peux me résoudre à le laisser continuer à s’engager sur le terrain de la provocation et sur celui du négationnisme", écrit le co-fondateur et chef de file de la Droite populaire. "S'en prendre aux homosexuels est injustifiable et incompatible avec les valeurs de notre famille politique", conclut-il dans un dernier tweet." Selon la loi Gayssot, il encourt donc pour "contestation de l'existence de crimes contre l'humanité définis par le statut du tribunal international de Nuremberg de 1945" un peine d'emprisonnement de 1 an, et une amende de 45 000 €.

PS : la photo de l'hommage à Rudolf Brazda est de Quentin-Luc Lecomte.


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