Vélib’ : des PV exagérés !

par sofsky
vendredi 31 août 2007

Je tiens par ce court résumé à vous faire part de mon dépit, de ma colère et de mon incompréhension quant à la « justesse de la justice » française.

Vendredi, 20h00, après une dure semaine de travail, je pars en Velib’, accompagnée d’une amie pour rejoindre d’autres amis sur l’île Saint-Louis. A une heure où la circulation piétonne n’est pas importante, nous empruntons, à une allure très modérée et en l’absence de piste cyclable, le trottoir d’un pont, pour traverser la Seine.

Au bout du pont... Surprise ! :

« Stoppez les vélos s’il vous plaît. »

Nous tentons d’expliquer calmement aux agents, que nous sommes désolées, qu’en l’absence de piste cyclable nous avons il est vrai préféré circuler sur le trottoir, mais qu’ils devaient reconnaître que nous allions à la même allure que les rares piétons sur ce trottoir et que nous ne représentions aucun danger...

Les agents n’ont rien voulu savoir, ils sont donc partis dans leur véhicule rédiger nos procès-verbaux, nous patientons calmement, et lorsqu’ils ressortent de la voiture ils nous tendent à chacune un PV de 90 € ! Et nous demandent si nous reconnaissons l’infraction ! Sous l’effet de la surprise et surtout sous le choc des 90 €, les larmes me montent, je le regarde, il sourit...

Ma collègue demande à l’agent quelles seraient les conséquences si elle ne reconnaissait pas le PV :

« Je n’en sais rien » lui a-t-elle répondu.

« Comment ça vous n’en savez rien, vous êtes agent de police, et vous ne pouvez même pas répondre à une personne que vous verbalisez lorsqu’elle vous demande un renseignement de ce genre ! »

« Vous ne voulez pas reconnaître l’infraction ? »

« Je n’ai jamais dit que je ne voulais pas reconnaître l’infraction, je voudrais juste savoir quelles seraient le conséquence si je ne la reconnaissais pas ! »

Folle furieuse, l’agent se précipite dans sa voiture, commence à griffonner quelques mots sur une feuille. Mon amie se rend vers la voiture, et demande à l’agent de lui présenter le procès-verbal, qu’elle puisse le signer.

« C’est trop tard ! » lui répond-elle.

Complètement hallucinée par ce qui vient de se produire, je signe mon infraction, et demande à l’agent qui s’occupait de moi s’il se rendait bien compte qu’il venait de me mettre une amende de 90 € pour avoir circulé en vélo sur un trottoir... Il ne répond pas...

Avant de nous séparer, les agents nous précise que nous avons trois jours pour payer les contraventions sinon elles passeront à 135 €.

Nous nous séparons enfin, mon amie n’ayant pas eu le droit de reconnaître son infraction.

Pressée par les trois jours pour régler l’amende, j’ai payé mon dû, j’appelle mon amie pour savoir où elle en était, elle a aussi payé...

Voilà, l’histoire pourrait s’arrêter là, seulement je commence à en avoir marre de cette justice qui punit de façon totalement démesurée les très petites infractions d’un côté, et qui relâche de l’autre des pédophiles multirécidivistes dans la nature à tout bout de champ (pour ne citer que ces exemples révoltants).

Je suis aussi complètement dépassée par le ton avec lequel ces deux agents (et surtout elle) nous ont verbalisées, pendant une dizaine de minutes, nous n’étions plus des jeunes femmes, mais un moyen facile pour un agent de police de prouver sa supériorité, son autorité et son pouvoir d’intimidation et de domination...

Parfois je regrette vraiment d’être si faible et toujours coopérante, les personnes justes et honnêtes ne sont pas récompensées...

Parfois je me demande comment ces deux agents de police ont pu dormir cette nuit-là... moi en tout cas je n’ai pas dormi, je me suis repassée la scène des dizaines et des dizaines de fois en essayant de trouver un sens à leur geste...

Alors, oui, je reconnais avoir circulé en Velib’ sur un trottoir (en l’absence de piste cyclable), je reconnais « mon crime », mais je n’explique pas le comportement des agents de police, employés de la fonction publique ; je n’arrive pas à relativiser la dureté de la sanction (90 €) par rapport à mon infraction...

Expliquez-moi comment fonctionne la justice française s’il vous plaît, parce que personnellement, j’ai beaucoup de mal à lui trouver une cohérence.

Une citoyenne honnête et dépitée.


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