Vers une vraie démocratie... comme la Chine

par Pierre JC Allard
vendredi 30 novembre 2012

Ce titre semble provocateur ? La Chine démocratique, quelle blague ! En fai ce titre est voulu ambigu. Je dis que je souhaiterais que nous voulions aller vers une véritable démocratie... comme je crois que la Chine veut aller vers une véritable démocratie....

Cette ambiguïté n'est pas gratuite : elle veut montrer ce qu’on peut faire à la vérité quand on crée des amabiguïtes....

Par exemple, tout le discours que nous tenons en Occident sur la démocratie est ambigü ... et la vérité en prend pour ses frais. C'est que, lorsque nous parlons de démocratie, nous n'y voyons que le droit pour tous de décider des grands principes à suivre, l'obligation inhérente à notre démocratie de laisser la majorité choisir. Nous négligeons le droit, au moins implicite dans un Etat de droit, que nous du peuple avons de réaliser ensemble les choses que nous voulons accomplir ensemble sans en être empêchés sans raison.

Quand on escamote ce second droit, il en sort le préjugé que nous en Occident sommes démocrates... et les Chinois, non. Or c'est au mieux une demi-vérité et ce n’est pas innocent.
Quand on parle de démocratie en Occident, on parle exclusivemt d’un droit de choisir les options qui seront appliquées au palier des grande dossiers poltiques, économiques, sociaux... Joli, mais c’est une arnaque. Une fumisterie, car il est évident que Quidam Lambda n’a pas les connaissances nécessaire pour comprendre ces grands dossiers, ni pour prendre les décisions pointues qu'il faut prendre dans cesdossiers etqui font la différence entre être bien ou mal gouverné.

Quand disant "démocratie" on reste au palier des "grands principes", on ne dit que des paroles creuses. Sur la justice, la liberté ou autres choses sur quoi on est tous d’accord. Le peuple décide... mais Il n’y a rien à décider. Est-ce ça la démocratie ?

Quidam Lambda sait très bien qu’il n’y comprend rien et il ne touche pas a ces grands dossiers autrement qu’en échangeant des poncifs au Café du Commerce ou sur le web. Il opine, comme lui disent d’opiner les médias partisans qu’il choisit par atavisme, comme il s’identifie au Russe ou au Tchàque de son équipe de hockey, au Marocain ou au Suédois du PSG ou des Verts. En politique comme en sport, Quidam Lambda est partisan : il joue à la démocratie par identification.

Il y joue parfois avec ferveur, mais il sait très bien que sa vie quotidienne ne dépend pas de ses choix démocratiques, que tout ce qui est important en politique est décidé par d'autres. Par des gens qui en savent plus que lui.... Des gens qui ont aussi, souvent, d’autres intérets que les siens. Il n’ira pas plus loin que de s’en plaindre.

Cette démocratie peut être amère. Comment pourrait-il apporter des solutions ? Comment pourrait-il VIVRE la démocratie ? Question académique. On ne lui en donne pas l’occasion et il n’en a même pas le goût.. il n’y a sans doute pas plus de 3% de la population qui s’intéressent aux grands dossiers. Les autres veulent seulement qu’on leur donne plus d'argent, plus de services, qu’on assure leur sécurié et qu’on ne les embête pas trop.

La démocratie que nous avons est un emballage vide. On nous demande de mettre le titre et la photo sur les dossiers : d’autres y mettent le contenu... L’emballage de la démocratie sort de chez Hermes, mais il ne contient que du papier froissé, couvert de mots creux et déja lus.

Cette démocratie des grandes options n’existe pas vraiment ; en fait, elle est impossible. Si on voulait la faire naître au-dela d’un certain seuil, assez bas, le résultat en serait catastrophique, comme l’ont prouvé les Athéniens, il y a plus de 2000 ans. La démocratie est là pour cacher le pouvoir que n’ont pas ceux qui ne savent pas.

La démocratie "qui choisit les grandes options" est un leurre. On a dit ad nauseam que nombre ne faisait pas raison, que la démocratie était la tyrannie de la majorité, et même Churchill, qui s’y connaissait en ambiguités, a eu cette phrase-poison bien connue, pour dire que "la démocratie était la pire forme de gouvernement... sauf les autres formes que l’on avait essayées.".. Se gardant bien d'ajouter, toutefois, qu’on ferait tout pour que jamais ne soit essayée une meilleure forme de gouvernement qui pourrait fonctionner...

Se pourrait-il qu'existât une meilleure forme de gouvernement que la chimérique démocratie que nous avons. ? Que ce soit justement une démocratie dans ce sens escamoté en Occident du "pouvoir d'agir ensemble" ? Le Empowerment de Saul Alinsky et la pensée qui en découle ?

Est-ce qu'une VRAIE démocratie ne devrait rester EN DEÇA de ce « certain seuil » au-dela duquel l’individuu ordinaire perd pied, et où la démocratie comme nous l’avons bâtie en Occident devient une mystification ? Il faudrait voir, car c'est précisément ce que l'on fait en Chine.

La Chine démocratique n'est pas une blague. C'est une chose qui grandit. Nous avons en Occident une pseudo démocratie mise de l’avant au niveau étatique - là où elle ne peut PAS s’appliquer - alors que la démocratie au niveau local, celle qui pourrait jouer son rôle, est perfidement mise sous tutelle par cette pseudo démocratie au palier de l’État ! En Chine la démocratie est bien présente. EN DEÇA DU SEUIL.

Surtout, ne pas croire que ce qui est en deça de ce seuil soit anodin. En fait, l’essentiel du RÉEL est là. Le réel, c'est ce puit qu’il faut savoir où creuser, cette route dont on fera le tracé, les vigiles qu’on mettra pour que l’ordre règne... Il y a beaucoup de décisions à prendre au palier où le peuple a la compérence de les prendre. On évite en Occiodent d’en parler trop, pour deux (2) raisons.

La première est que ces décisions portent sur le quotidien et, pour la gouvernance, sont de ces "détails" dont on dit souvent que le Diable y loge... parce qu'ils ne s'ajustent pas toujours bien avec les grands principes dont ont décidé les "autorités supérieures". La deuxième, c'est que ce domaine recèle un énorme potentiel d’argent et de pouvoir. Trop pour que ceux qui ont fait main basse sur le contrôle des États en en faisant un jeu de symboles en abandonnent sans lutte la gestion au monde ordinaire.

Tout ce qui est local, muncipal, proche du peuple et de ses besoins ET DONT LE PEUPLE POURRAIT EFFICACEMENT DÉCIDER est donc, en Occident, soigneusement soustrait à l'influence directe de celui-ci. Le fonctionnement en est astrent aux règles de la « démocratie » représentative qui prévaut au niveau de l’État, avec ses Partis pour encadrer toute liberté de pensée, ses caisses occultes pour que toute conscience puisse être louée, ses médias menteurs pour que l’imagination ne soit JAMAIS au pouvoir

En Chine, au contraire on a commencé la démocratie pas là. En bas. La démocratie monte vers le pouvoir, poussant devant elle ce seuil dont nous avons parlé et qui est mobile. C'est peut-tre le modèle à suivre. Nous en reparlerons.

Pierre JC Allard


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