Violence ordinaire : terreur dans les bus de Ouest Provence

par LE CHAT
lundi 8 octobre 2007

Bus brûlé à Châlons-sur-Saône, police et pompiers attaqués à Saint-Dizier, on oserait croire que Fos-sur-mer, petite ville des BDR de 15 000 habitants était à l’abri des violences urbaines médiatisées des grandes citées ! Il n’en est rien, et loin des statistiques toujours avantageuses du ministère de l’Intérieur, cette violence est maintenant bien présente dans l’ouest de la Provence, gagnant inexorablement du terrain sur fond d’impuissance des autorités, de démission parentale, de jeunesse égoïste ayant perdu toutes notions de respect et des valeurs.

Depuis quelques semaines, les usagers des transports en commun utilisant les bus de la société Trigone, devenue depuis 2005 Ouest Provence le bus (gpe Véolia transports), desservant les lignes sur Fos, Istres et Miramas ont pu le constater, la situation devient de plus en plus incontrôlable. Des groupes d’adolescents empruntant les mêmes bus pour se rendre aux collèges et lycées du coin ont peu à peu transformé la vie des chauffeurs de cars en véritable cauchemar.

Plus une journée sans que l’un d’entre eux soit agressé verbalement par ces ados à qui certains voudraient donner des cartes bancaires pour rendre leurs parents jaloux, mais qui ne font en réalité qu’étaler au jour leur manque total de maturité et de civilité. Et pourtant ils ne font que tenter de calmer leurs débordements et leur agressivité.

A chaque fois, le même scénario se répète, des groupes d’ados fument au fond des bus et jettent leurs mégots encore incandescents sur les plus petits, certains braillent des chansons d’une totale vulgarité, d’autres empêchent les plus faibles de monter dans le bus et entament des chahuts et des bousculades !

Il y a bien des hôtesses d’accompagnement dans les bus, mais qui n’ont ni le gabarit ni l’autorité pour réussir à se faire respecter par ces "sauvageons", comme disait JP Chevènement. Aux arrêts de bus, des gamins donnent des grands coups de pieds dans le bas des autocars, ou encore tapent dans les vitres.

Moi qui suis tant que possible les recommandations du pacte écologique, emprunte régulièrement les cars pour me rendre sur mon lieu de travail, mes enfants et mon épouse également et avons régulièrement les échos de ce qui se dit dans le milieu des chauffeurs de cars avec qui nous avons toujours de bons contacts.

La plupart d’entre eux sont excédés, démoralisées, certains au bord de la dépression, tant ils sont las de cette situation. Mardi 2 octobre, un bus a été immobilisé devant le collège André Malraux de Fos et la police municipale appelée en renfort pour remettre de l’ordre. On fait de plus en plus appel à ses services, tant les débordements deviennent nombreux. J’ai appris ce matin que les agressions verbales des chauffeurs étaient quasi quotidiennes lors de la désserte du Lycée Latécoère de Istres, et on ne compte même plus Miramas où cela semble faire partie des mœurs depuis bien longtemps.

Déjà, l’année scolaire précédente le bus dans lequel je me trouvais avait été caillassée et une vitre à l’arrière explosée sans que ne soient inquiétés les coupables ! En punition, la ligne de bus avait été suspendue toute une journée. Mais là, la révolte gronde, les rumeurs les plus folles circulent, on aurait dit de ne pas faire de vagues et de laisser couler en raison des élections municipales proches ou alors le responsable à la mairie aurait envie de changer de prestataire et ne ferait rien pour celui actuel. Sûre de son impunité, la petite fille d’un élu municipal de Fos-sur-Mer aurait dit à plusieurs reprise à une conductrice d’aller se faire... et il est certain que les délégués syndicaux ne vont pas tarder à monter au créneau devant une telle dégradation de leurs conditions de travail. Ils sont de plus en plus à cran et répriment toute la journée leur envie d’intervenir physiquement pour rétablir l’ordre.

Mon petit dernier a désormais peur de prendre le car scolaire seul, et mon épouse, pourtant pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, surtout par des "minots" ayant encore du lait au bout du nez ne s’y sent plus guère en sécurité. De plus en plus nombreux sont les personnes âgées préférant se déplacer à pied ou limitant leurs déplacement tellement elles ont peur de prendre désormais les bus Ouest Provence.

Tout cela intervient dans une situation de plus en plus dégradée, comment peut-on avoir fermé la gendarmerie à Fos-sur-Mer, la police nationale n’y a une permanence qu’aux heures de bureau et seule la BAC de Martigues intervient en cas de coups durs à Fos ; reste la police municipale que bien peu tiennent en respect, les gens de plus en plus inciviques n’hésitant plus à garer leurs véhicules sur l’arrêt de bus situé devant leurs bureaux.

La fameuse peur du gendarme n’existe plus chez les jeunes et les vocations de petits caïds sont nombreuses.

Je ne connais pas la situation dans toutes les villes de Ouest Provence, mais ici à Fos nombreuses sont les dégradations subies par le mobilier urbain dont les abris-bus, de plus en plus nombreux sont les conteneurs à ordures qui brûlent, on a également brûlé des voitures dont deux contre les bureaux de Ouest Provence.

Les quads et mini motos circulent en toute impunité, tout comme les rottweilers sans muselières qui ici aussi s’en sont pris aux joggeurs courant autour de l’étang de l’Estomac.

Faudra-t-il confisquer les cartes de bus des perturbateurs, et faire payer les parents pour qui c’est toujours les rejetons des autres qui sèment le trouble, et qui s’en foutent parce que c’est gratuit, pour voir le calme rétabli ?

Faudra-t-il qu’ici aussi un autobus flambe pour avoir une réaction vigoureuse des autorités ? En fait, un chauffeur m’a raconté que cela s’est déjà produit, mais l’incendie heureusement a été maîtrisé assez vite.

Il est grand temps d’agir avant que ne survienne un drame comme il s’en est produit l’an passé à Marseille !

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