Violences contre les femmes : des chiffres toujours inquiétants...
par rosemar
vendredi 25 novembre 2016
223 000 femmes sont victimes de violences conjugales, et 84 000 sont victimes de viol ou tentative de viol. Une femme meurt tous les trois jours, sous les coups de son conjoint...
Non, ces faits ne se déroulent pas dans un pays lointain, mais chez nous, en France.
Les violences faites aux femmes se perpétuent, au sein même de notre société : comment peut-on le concevoir ?
Alors que des plans de prévention sont mis en place, cette violence perdure et les femmes subissent des violences morales, verbales, psychologiques, physiques intolérables.
Cette journée du 25 novembre est consacrée à la lutte contre les violences faites aux femmes... Une seule journée, c'est peu devant l'ampleur du problème.
C'est trop peu : souvent, quand une femme vient déposer plainte pour violences, on ne prend pas en considération ses souffrances.
On les banalise, on les admet, parfois même on va jusqu'à considérer que les femmes sont elles-mêmes coupables des violences qu'elle subissent...
Il faudrait multiplier les campagnes contre ces abominations dont sont victimes les femmes, il faudrait, aussi, que les femmes soient mieux soutenues dans cette lutte contre les sévices qu'elles affrontent dans leur couple ou ailleurs.
La parole se libère pour dénoncer ces violences, les témoignages sont importants, car ils permettent aux femmes de ne plus se sentir isolées.
Ainsi, Rachel Jouvet a publié un livre pour raconter le calvaire qu'elle a vécu : mariée à un homme tyrannique, elle est parvenue à échapper à son bourreau, après deux années de violences.
Cette violence s'était installée peu à peu dans le couple : et la jeune femme s'est retrouvée prise au piège, quand elle a su qu'elle attendait un enfant.
Ce qui est terrible, c'est que Rachel Jouvet n'a pas su réagir immédiatement face aux coups, aux brimades, aux vexations de toutes sortes. Elle éprouvait, comme c'est souvent le cas, un sentiment de culpabilité, alors qu'elle n'était qu'une victime.
A plusieurs reprises, elle a tout de même porté plainte, mais aucune mesure n'a été prise pour la protéger et empêcher son compagnon de nuire.
Un drame terrible s'est, alors, produit puisque cet homme est venu dans la maison de ses parents où elle s'était réfugiée et a commis l'irréparable : il a tué le père de Rachel Jouvet...
Depuis, la jeune femme s'est reconstruite et son témoignage révèle une réalité terrifiante.
On a appris, aussi, hier, que Jacqueline Sauvage a vu sa demande de libération conditionnelle rejetée par la cour d'appel de Paris.
On se souvient qu'elle avait été condamnée en décembre 2015 à dix ans de prison pour avoir tué son mari violent.
Le 10 septembre 2012, après plusieurs décennies de violences conjugales, coups, viols répétés, y compris sur les enfants du couple, Jacqueline Sauvage avait tué son époux de 65 ans, à leur domicile.
A travers le cas de Jacqueline Sauvage, on voit que la femme battue, martyrisée, violentée est jugée coupable, alors même qu'elle abat son bourreau.
Devait-elle se laisser anéantir sous les coups de son mari violent ?
Les femmes seront-elles, donc, toujours, jugées responsables de la violence des hommes ? Qui est coupable ? Le bourreau ou la victime ?
"La loi vous protège, l'état vous protège"... peut-on lire sur la plaquette de prévention contre les violences faites aux femmes. On aimerait que ce soit vraiment une réalité...
Le blog :
Le témoignage de Rachel Jouvet :
http://pluzz.francetv.fr/videos/mille_et_une_vies.html