Viols inventés : deux jugements, deux sentences

par hommelibre
mardi 5 janvier 2016

On sait que ce genre d’invention est difficile à déceler. Et difficile donc à chiffrer. Il arrive cependant de plus en plus souvent que la police fasse correctement son travail d’investigation. Et que la justice sanctionne.

Dublin

Le premier cas est celui d’une brésilienne, prénommée Thais, vivant en Irlande, à Dublin. Elle a 21 ans. Elle habite avec son copain et d’autres co-locataires. Il semblerait qu’elle ait rencontré des difficultés pour payer sa part des charges. Elle a alors prétendu avoir trouvé un job. 

Pendant plusieurs jours elle partait au travail. Un jour elle est revenue plus vite que prévu. Elle était en partie déshabillée. Elle a affirmé avoir été attrapée par des hommes qui l’auraient violée. Ses amis ont appelé la police. Dans sa déclaration elle a donné une description précise des violeurs.

La police a enquêté, un portrait-robot a même été diffusé dans la presse. Au bout de douze jours, l’enquête serrée ne donnant aucun résultats, elle a reconnu avoir inventé le viol et n’avoir aucun travail.

Elle vient d’être condamnée à trois mois de prison avec sursis et 600 euros d’amende. Le juge a affirmé que son crime était signe de dépravation, de haine et de méchanceté, et qu’il était de nature à dissuader les vraies victimes de déposer plainte.

Certes, mais on se demande alors pourquoi la sentence est si légère. Et surtout on parle des victimes qui seraient découragées de déposer plainte, mais on ne mentionne pas les vraies victimes de cette accusation inventée : l’ensemble des hommes.

 

Edinburgh

L’autre cas vient d’Angleterre, précisément de la ville d’Edinburgh. Une jeune femme de 21 ans, au prénom de Naima, a affirmée avoir été violée à deux reprises par le même homme dans un parc entre 2012 et 2013.

La police locale a passé des centaines d’heures en investigations serrées. Elle a finalement accusé nommément un homme qui, à ce moment, purgeait une peine de prison. La police a également découvert un journal intime dans lequel Naima raconte son imaginaire et ses fantasmes de viol, ainsi que les noms de délinquants sexuels en Ecosse. Elle a par la suite avoué avoir inventé ces viols pour tenter d’excuser un échec universitaire.

Un jury composé de douze femmes et trois hommes l’a récemment condamnée à deux ans de prison ferme. Le juge a considéré son comportement comme déviant et persistant à un degré remarquable. Il a également fait remarquer que cette accusation d’un viol imaginaire détournait les ressources des vrais crimes.

Il n’a pourtant, comme le juge de Dublin, pas mentionné qui sont les vraies victimes : l’ensemble des hommes.

 

Facile

Il y a un progrès dans le fait que de telles accusations inventées fassent l’objet de véritables enquêtes, soient reconnues comme telles et que les auteures soient sanctionnées pénalement.

On peut regretter la légèreté des sentences. La peine pourrait être la même que la peine maximale encourue par un vrai coupable : ce serait dissuasif. On peut surtout constater la facilité avec laquelle des femmes inventent une telle accusation. Le viol ne semble donc pas si dramatique ni si difficile à inventer, et mettre l’entourage dans l’affaire semble également d’une facilité déconcertante. 

On sait malheureusement que c'est possible. Il y a quelques années une assurance britannique couvrait les viols pour les vacancières des Baléares. Il suffisait d'une déclaration à la police (jamais vérifiée). Les déclarations avaient augmenté de manière spectaculaire...

Et l’imaginaire collectif est aujourd’hui bien conditionné à voir des monstres violeurs à chaque coin de rue, prêts à sauter sur leurs proies. 

On en est rendus là dans l’image des hommes véhiculée par la société.


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