Vive Trump

par Furax
vendredi 29 novembre 2019

L'élection de Trump en 2016 fut une belle surprise. J 'avais suivi ces présidentielles américaines avec beaucoup d'inquiétude. J'ignorais tout de Donald Trump mais je craignais comme la peste l'arrivée au pouvoir de madame Clinton.

Je n'étais certainement pas motivé par les analyses des « journalistes » français qui clamaient en chœur que « le milliardaire » n'avait pas la moindre chance d'être désigné comme candidat républicain, puis aucune de vaincre Hillary, et une fois gagnant, de réussir sa politique économique et enfin d'aller au terme de son mandat puisqu'il allait très rapidement être destitué etc... Les mêmes « experts » (Nicole Bacharan, Jean Bernard Cadier, Thomas Snegaroff, François Clémenceau etc.), encaissent sans la moindre honte les démentis que leur assènent les faits et continuent à monopoliser les plateaux de télé. Si Trump gagne encore cette fois, ils reviendront, imperturbables, radoter ensemble qu'il va échouer, que sa politique est un désastre... La ritournelle est la même dans toute la presse française. Ce n'est d'ailleurs que l'un des couplets d'une œuvre générale ne visant absolument pas à informer, ce qui serait le travail normal des journalistes mais à présenter un discours moral uniforme développant toujours les mêmes chapitres :

-Trump, Poutine, la Nation, le Brexit, le Protectionnisme, la Religion (chrétienne !), la famille traditionnelle c'est MAL !

-L'Union Européenne, le Mondialisme, les « Progressistes » (?), le Libre Marché, toutes les sexualités ou transsexualités, la famille recomposée, l'Avortement, l'Euthanasie, c'est FORMIDABLE ! D'ailleurs il faut en interdire la critique.

Heureusement, nous avons (pour le moment !) internet et quelques sites remarquables comme « DREUZ  » qui portent un regard différent sur la vie politique américaine et israélienne.

Autrement, je cherche systématiquement les articles du « Figaro ». Ils sont aussi nuls que ceux de « Libé » ou du « Monde », mais le courrier des lecteurs y est en accès libre et c'est réconfortant. J'ai trouvé hier, 22 novembre, ce post qui a trait aux élections élections de 2016 :

« CarloSolis le 22/11/2019 à 08:59

Sans être un un "fan", je préfère un Trump caricatural mais isolationniste à une va-t'en-guerre bien que propre sur elle comme Clinton.
.Le premier a toujours fustigé ces "guerres stupides et coûteuses" et veut faire "rentrer les Boys à la maison".
.La seconde à voté des deux mains la guerre en Irak de Bush, a poussé le président Obama en Lybie avec les brillants résultats que l'on connaît et l'a désapprouvé quand celui-ci a eu la sagesse de ne pas refaire la même erreur en Syrie. Au point que cette obsédée du canon massivement soutenue par le lobby militaro-industriel (comme par hasard...) criait sur tous les toits que déclencher une nouvelle guerre dans ce pays serait une "priorité " si par malheur elle venait à être élue.
.À moins d'être complètement inconscient, nous pouvons dire que nous l'avons échapp
é belle. »

Je ne saurais mieux dire...

Et pour en finir avec les citations, voici, cette fois à propos des élections de l'année prochaine, la conclusion d'un article remarquable sur Réseau International.

Titre « A propos de Trump » par Sylvain Laforest

«  Le monde changera radicalement entre 2020 et 2024. Le deuxième et dernier mandat de Trump coïncide avec le dernier mandat de Poutine en tant que Président de la Russie. Il se peut qu’il n’y ait jamais une autre coïncidence comme celle-ci avant longtemps, et les deux savent que c’est maintenant ou peut-être jamais. Ensemble, ils doivent mettre fin à l’OTAN, à Swift, et l’Union Européenne devrait s’effondrer. Le terrorisme et le réchauffement climatique anthropique sauteront dans le tourbillon et disparaîtront avec leurs créateurs. Trump devra drainer le marais de la CIA et du Pentagone et nationaliser la Réserve Fédérale. Avec Xi et Modi, ils pourraient mettre un terme définitif au banques privées dans les affaires publiques, en refusant de payer un seul sou de leurs dettes, et relancer l’économie mondiale en se tournant vers les monnaies nationales produites par les gouvernements, les banques privées tomberont comme des dominos, sans plus de serviteurs comme Obama pour les sauver à vos frais. Une fois cela fait, la paix et la prospérité insupportables pourraient errer sur la planète, car nos impôts paieraient pour le développement de nos pays au lieu d’acheter du matériel militaire inutile et payer des intérêts sur les prêts des banquiers qui n’avaient même pas l’argent en premier lieu. 

 »Si vous ne comprenez toujours pas Donald Trump après avoir lu ce qui précède, vous êtes sans espoir. Ou vous êtes peut-être Trudeau, Macron, Guaido, ou tout autre idiot utile, ignorant que le tapis sous vos pieds a déjà glissé ».

Pour une fois, voilà une perspective fort encourageante.Je vous encourage vivement, bien sûr, à lire cet article au complet.

https://reseauinternational.net/a-propos-de-trump/

Mais, à la lumière du processus de destitution en cours, il faut s'interroger sur la puissance des résistances à ce Président régulièrement élu et à leur origine.

Trump est un personnage pour le moins original et décapant dans le paysage politique américain. Colérique et exhibitionniste, caractériel, mégalomane, il a mené une vie privée très chaotique, même pour un milliardaire américain. Comme il n'en cache rien, semble fidèle à son épouse depuis qu'il est élu, et a tenu sa promesse de donner une majorité conservatrice à la Cour Suprême, son électorat ne lui en tient pas rigueur.

A propos des promesses et c'est une très curieuse particularité de Trump, il tient celles qu'il a faites durant sa campagne. Même si on tente de le bloquer, comme ce fut longtemps la cas à pour son mur de séparation avec le Mexique. Tous les candidats promettent de transférer l'Ambassade US de Tel Aviv à Jérusalem. Et n'en font rien une fois élus. Trump le fait. Comme la protection de ses frontières vis à vis des importations étrangères. Comme la réindustrialisation de son pays.

Comme conséquence logique des points précédents, la chute spectaculaire du chômage 

Il a fait hurler de rire ou de colère tous ses ennemis -et ça fait du monde- en se proclamant champion de l' écologie et pourtant... la mondialisation est, et de très loin, la cause première du réchauffement climatique (les 40 plus gros porte containers consomment autant de carburant que toutes les voitures de la planète !) En relançant le protectionnisme et la consommation de proximité, Trump est beaucoup plus efficace que les comédiens bavards qui concluent des accords de libre-échange avec la Canada ou l'Amérique du Sud.

AMERICA FIRST !

Bien entendu, il est difficile d'aller le chercher sur son bilan. L'électeur du Kentucky se moque éperdument de savoir que les gens de l'Organisation Mondiale du Commerce sont en dépression nerveuse.

Mais il en est d'autres qui ne parviennent pas à se remettre de l'élection de Trump, de sa politique actuelle et surtout de celle qu'il pourrait mener s'il était réélu.

Ceux là feront tout pour se débarrasser de lui. Ils sont derrière la procédure de destitution actuelle, manipulant le Parti Démocrate et quelques républicains ainsi que la presque totalité de la presse et des grands médias (à l'exception notoire de « Fox News »).

Il s'agit de ce que l'on nomme l' « état profond » ou « le marécage » ou « deep state » c'est à dire le Département d’État, la CIA, le FBI, la Sécurité Nationale, le Pentagone, tout un personnel complice, issu souvent des mêmes formations, non élu, et qui détermine la politique extérieure des EU, crée des événements et manipule l'opinion, influence les autres administrations pour parvenir à ses fins dans le domaine de la politique étrangère.

Ils ont avec eux la puissance, la permanence et le secret. Une capacité de nuisance hors du commun : complots, coups fourrés, espionnage assassinats en tous genres. Les Présidents se plient le plus souvent à leur volonté (belle résistance d'Obama face à H. Clinton à propos de la Syrie), ils ont été élus avec leur accord. Ils « contrôlent » d'ailleurs tous les candidats sérieux et ceux qu'ils ne contrôlent pas n'ont aucune chance. Jusqu'à la petite surprise Trump !

Ils sont à l’œuvre depuis fort longtemps. Ils ont en veulent férocement à un ennemi principal : Moscou.

Depuis plus d'un siècle, ils combattent de toute leur énergie ceux qui ont commis le péché suprême, la faute impardonnable : PORTER ATTEINTE AU DROIT DE PROPRIETE .

Leur lutte est féroce. Après le bombardement de Tokyo, le Japon était prêt à capituler. Hiroshima et Nagasaki furent des « signaux » envoyés aux Russes qui arrivaient en Mandchourie. Que « Moscou » ait évolué, que la Chine soit plus dangereuse, ils s'en moquent. Leur logiciel est bloqué. Ils veulent la peau de Poutine.

Leur capacité d'influence est immense, à côté d'eux, la bonne vieille « Pravda » soviétique joue dans la même division que le « Journal de Mickey ». Ils menacent, corrompent, « forment » à travers de multiples institutions, nos journalistes et hommes politiques. Quelques éditorialistes allemands s'en sont émus et ont protesté lors des événements d'Ukraine. Trop c'est trop, même pour un « journaliste ». Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus. Le récit du Deep State doit être celui de tous les grands médias mondiaux. Je ne prétends pas que le employés des journaux et « chaînes » reçoivent des consignes de leur direction. C'est inutile. Le débutant le plus demeuré sait bien que, s'il sort un article favorable à Poutine, Trump, Orban, ne parlons même pas de Marine Le Pen, il est très mal parti. Quant aux vieux crabes, si ils ont survécu...

Une petite anecdote personnelle. J'ai rencontré en Afrique, un monsieur fort agréable avec lequel nous envisagions une production audio-visuelle. Nous avons sympathisé et il s'est laissé aller à quelques confidences. Il avait été un des rares français très proches de Thomas Sankara. C'était un ami d'Edgar Pisani, fin connaisseur du continent africain puisque, avant de partir à Ouagadougou, il était journaliste au service Afrique du journal « Libération ». En fait, ils étaient deux dans ce service, lui et un américain nommé Stephen Smith (qui vient de publier « La ruée vers l'Europe »). Il a démissionné de « Libé » quand il a découvert que son collègue émargeait à la CIA et surtout que la direction du journal le savait et approuvait. Et nous parlons d'un temps où il existait une presse d'opinion ! Aujourd'hui tous les journaux chantent la même chanson. !

La doctrine du « marécage » n'est pas secrète. Elle a été clairement développée par celui qui en est le maître à penser depuis la présidence Jimmy Carter, Zbigniew Brzezinski. Il l'a publiée dans un livre publié en 1997 que connaissent tous les candidats à « Sciences Po » intitulé « Le Grand Échiquier ».

Il y explique comment confirmer la domination de l'Empire Américain sur le monde durant le siècle à venir. Tout simplement. Les nations à surveiller, les conflits à entretenir pour éviter, surtout, l'émergence d'une puissance rivale sur le continent Eurasien. Bien sûr la Russie est dans le collimateur. Brzezinski a lancé en Afghanistan, l'utilisation des Moudjahidins pour déstabiliser les Russes. Après eux viendront les Talibans, Al Qaïda et enfin Daesch. Ben Laden était au départ recruté par la CIA.

Brzezinski a fait des adeptes comme Madeleine Albright qui a travaillé avec lui avant de lui succéder au Département d'Etat sous Bill Clinton. Et, comme Condoleeza Rice a eu comme professeur le père de Madeleine Hallbright et succède à cette dernière au service de Georges Bush... ça tourne rond, sous tous les Présidents.

Arrive Obama. Hillary s'installe au Département et reprend la même ligne de conduite en Libye, en Syrie, et surtout en Ukraine où l'on tient une formidable opportunité de nuire au Kremlin. Mais elle commet quelques couacs qui lui vaudront d'être ainsi interpellée par la candidate démocrate à la présidence pour 2020 Tulsi Gabbard :

« Vous, la reine des va-t-en-guerre, l'incarnation de la corruption et la personnification de la pourriture qui a rendu malade depuis tant de temps le parti démocrate »

Habillée pour l'hiver, madame Clinton ...

Arrive donc Trump.

Déjà, l'idée de lui donner un ordre ... un rêve !. Il n'en fait qu'à sa tête depuis toujours. D'où la valse des « conseillers ».

Ensuite, la domination de l'Empire est le dernier de ses soucis. Il veut une Amérique et des Américains riches, sans perdre beaucoup d'argent et d' hommes en des conflits insolubles aux quatre coins de le planète Il est préférable de faire du commerce, comme on en fait avec la Chine en essayant d'imposer des règles plus favorables. Réaliste. Souverainiste.

Rien de bien répréhensible pour le Deep State, qui approuve vivement la forte hausse des budgets militaires, l'importance donnée à la militarisation de l'espace, le soutien inconditionnel à Israël, la fermeté face à l'Iran.

Le problème, c'est la Russie. Trump veut faire des affaires, pas la guerre... Il avait promis, durant sa campagne, le rapprochement avec la Russie Mais l'opinion du « marécage » est tellement ancrée dans les gènes du renseignement US et de sa politique étrangère, qu'une révision de sa politique imposée par Trump semble impossible. Jusqu'ici, ils ont bloqué toutes les tentatives de coopération du milliardaire avec Poutine, un chef d'état pour lequel il a de l'estime. Il a vécu ce premier mandat sous la menace permanente de l'enquête Muller, puis de la destitution.

Une réélection lui donnerait de l'oxygène et ouvrirait peut être une période de vraie « détente », comme celle que Nixon avait inaugurée (ce qui lui a peut-être valu ses ennuis ultérieurs ?). Nous serions dans l’hypothèse heureuse évoquée par Sylvain Laforest pour « Réseau International ».

Pour conclure, il faut prendre le titre de cet article au premier degré ? Pour qu'advienne une possible période de paix telle que nous l'avons envisagée, il faut que Trump soit VIVANT. Or, nous savons qu'Outre Atlantique, on a des manières expéditives de destituer...

 

Furax

 


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