Voici ce que nous avons : (4)

par Frimas
jeudi 27 mai 2021

Reposons nous donc sur la responsabilité chaotique d’être hors du monde afin de comprendre pourquoi on fait encore naître des enfants ici.

 

On était sorti du lit ensemble ! On y est sorti tous en même temps, à la même heure avec les mêmes débris de rêves restants aux espoirs soudains rappelant encore seulement quelques sensations excitées aux effluves d’ordures, avec les mêmes allures s’appairant à l’infirmité, titubant encore un peu au lever d’un soleil timide, légèrement estompés encore. La nuit est passée vite sur tous les continents. Les signaux électriques commencèrent à craquer et siffler et tous se rapprochèrent en silence sur des chemins concentriques pour arriver périmés de fatigue quelque part aussitôt aux rencontres des mêmes grondements ; sensations fortes d’endurcis. Dehors, le bruit hors de la nuit. J’avais pensé qu’un jour il devrait y avoir un point d’arrêt dehors pourtant, en sortant, un seuil peut être, un zénith contenant tout ce qui ne devrait plus accueillir un quelconque devoir de compréhension nécessaire à faire de ce monde ce qu’il est devenu mais le plus écrasant silence semble se rapprocher tout de même à vive allure et à songer aux lueurs familières de tous les souvenirs restants de tout le monde ici sur terre et qui commencent à s’effacer en songeant ici au bord d’un appui de fenêtre les volets relevés, articulés d’envie à s’imposer avec vivacité, gémissant au point de ne plus pouvoir sortir l’esprit clairvoyant, en étant malgré tout quelque peu conscient que la journée avait encore un relent d’énergie titillant quelques expressions faciales refoulées il y a quelques heures de là.

 

Une énergie éprouvée avec respect, agrémenté de son semblant de dignité obligatoire compte tenu de l’accomplissement réalisé. Un accomplissement sans pareille vacuité malgré tout, sans but, décontracté et aisé ; accomplissement accompagné d’une mort unanimement modélisée à ce quoi on croyait autrefois, rempli d’ambitions aux conséquences indiscutables mais qui est le nôtre, unièmement précipité et calculé ; à nous ce qui s’est accompli jusqu’à maintenant et maintenant il s’agit de chérir la substance en tant qu’éphiphanie sans moindres componctions. Maintenant que nous y sommes ; en devoir d’être perturbé de vivre et à échouer en se mélangeant les esprits, nous nous inquiétons sans même à devoir questionner le néant si envoûtant du Progrès. Maintenant est anticipable, demain est périssable, hier est devinable. "Maintenant" se trouve au centre de la bien réelle extraction...

 

Je me suis arrêté de geindre finalement sur ces moments repliés sur eux-mêmes qui continuent à polluer la circonférence des silhouettes avec lesquelles je passe des journées entières à m’homologuer et a essayer sans cesse de les faire réveiller tous les matins. Mais que dire : Je m’allonge, l’estomac vide de sens. Ici, une pièce sombre qui allonge une évidente ressemblance avec l’intérieur de tous les magazines de tout le monde que j’ai décoré de plantes en plastique colorées pendues à des crochets accrochés au mur et puis reste encore divers objets s’infectant de solitude hors de leur carton d’origine et quelques meubles qui me sont utiles comme repose-papier. Alors je ne recule plus devant tant d’absurdité, absurdité qui ne communique point mais qui est infailliblement chimérique et vide de sens. Je me perds quelque part dans la laideur parfaite parmi toutes ces frivolités se maintenant eux aussi en silence mais qui finiront par bavarder plus tard du prix de la ruine à me faire nier l’évidence que les cauchemars ont définitivement abandonné la vie sur terre.

 

& plus tard j'ai pensé, On y est, la silhouette s'éteint et dehors on est là, las à passer simplement des journées accroché à rien jusqu'à se détacher définitivement de l'Univers en titillant des plaintes classifiées sous codes de conduite. On y est, spectateurs de symptômes en quelque sorte, délivrés étourdis aux expressions souhaitées des affiches de ce chaos d'images animées envahissant tout dans ce vaste enfer à l'oeuvre, infectant chaque jour un peu plus notre basse atmosphère où nous nous entrecroisons rapidement et de s'y dépêcher quite à resté accroché aux signaux d'alerte à devoir porter son corps tous les jours d'une pareille façon.

 

Maintenant nous y sommes arrivés un peu partout dans le monde, sur tous les continents, ici, à allumer des lampes biodégradables ou mettre une capsule dans une cafetière connectée au téléphone intelligent animant d'avantage les névrosés à la hâte ou se délivrer de l'excédant d'une vieille humanité perfectible à perpétuité en l'immolant à participer à la vacuité du tintamarre en couleurs de la bonhommie accrochée aux processeurs des écrans qu'on regarde jusqu'au soleil couchant encastré derrière quatre murs, quelque part dans la pénombre d'une installation tout entièrement connectée au réseau réceptionnant des questions en tout genre "facilitant la vie de tous les jours et tellement pratique à utiliser" etc...

 

J’avais pensé par inadvertance que ce serait souhaitable d'être ici accroché à cette époque, sans même savoir sur quoi tout ceci déboucherait bientôt au final, d'y être présent avec ce qui existe sans rougir en m'y intégrant, d'y pouvoir grandir sans trop devoir à connaître des journées manquées, d'être dans l'attente d'avoir à préserver à souhaiter des lendemains comme des renversements désirés, comme un avenir dédié à l'entretien de l'âme et d'y contempler un aujourd'hui désiré, d'avoir à être vivant parmi "de quoi va parler le monde plus tard" sans trop toucher à l'existence tangible ou d'y renverser une quelconque calembredaine rationaliste tant chérie de ce qui est en train d'opérer actuellement.


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