Voleurs de poule et voleurs de foule : un rap pour notre président...

par Denis Robert
jeudi 13 décembre 2007

Ce clip a été bricolé cet été avec mon copain Yves Lespagnard, un Belge. On l’a balancé un peu tôt sur la toile sans réfléchir à une stratégie quelconque. C’était la semaine dernière. En quelques jours, près de vingt mille connexions. Depuis, je ne compte plus.

D’autres clips, slams et chansons sont en préparation. Mais on y va tranquillement, on reste des amateurs.

Les voix ne sont pas synchrones. On va refaire une version plus travaillée de Voleur de foule. En l’état laissons faire les internautes. Les paroles ont été écrites quelques jours avant le concert de soutien à la Cigale en avril dernier. Il n’était pas prévu que je slame. J’ai bouché un trou. La bande son est l’œuvre de deux amis musiciens qu’on voit à l’image faire les méchants Djengo (le chauve barbu) et Benoit Delbecq (le chevelu imberbe). L’idée de départ était de voir des centaines de personnes ouvrir des frigo vides (et pillés par les voleurs de foule). Ça tenait autant du film expérimental que de la vidéo arty. Ceux que vous voyez à l’image sont mes potes du comité de soutien. Et nos enfants. On a eu la flemme de continuer.

Le petit garçon qui chante est le fils d’Yves. Son père lui a signé une autorisation.

Je ne cherche pas du tout dans ce clip à régler des comptes avec Clearstream ou des banques. S’il doit s’adresser à quelqu’un ce slam s’adresserait plutôt à Nicolas Sarkozy et au nouveau gouvernement qui est très clément avec les voleurs de foule et de plus en plus méchant avec les voleurs de poule (je n’en reviens pas de la lourdeur des peines infligées aux petits casseurs de Villers-le-Bel et du peu d’émoi que cela a suscité).

Puisque, par ailleurs, vous me demandez souvent comment ça va... Ça va.

Je termine un livre qui sortira chez Flammarion en avril et qui s’appellera Une affaire personnelle. Je travaille à un gros projet de bande dessinée en trois tomes chez Dargaud. J’essaie de monter un film basée sur mon roman La Domination du monde. Je travaille à l’écriture de deux projets de série télé. Et à deux expositions d’art contemporain pour mai et juin à Montpellier et Nancy.

Je gère mes emmerdements judiciaires. Je viens de gagner deux procès au Luxembourg contre la Banque générale et Fortis. Et un en France, contre Imad Lahoud qui me poursuivait pour « atteinte à la présomption d’innocence ». Cette plainte avait provoqué en juin 2006 l’interdiction de mon dernier essai Clearstream l’enquête.

Il me reste une vingtaine de procédures sur le dos. Principalement des plaintes en diffamation déposées par mes amis Clearstream qui montre toujours leurs dents en m’envoyant des huissiers avec des airs de plus en plus compatissants.

- Désolé Msieu encore nous...

Le comité de soutien m’aide à rester zen. A coups d’appel et de pourvoi en cassation, j’ai intégré l’idée que j’en aurais au moins jusqu’en 2013. Le prix à payer pour ne pas courber l’échine. On a réussi sans presse à remplir une salle de 450 places en novembre à Florange (Moselle) avec Guy Bedos en amicale vedette. Notre vente aux enchères de dessins et de toiles le week-end dernier a été un gros succès. Et les tee-shirts de Lefred (« Travailler plus ») s’arrachent.

Cet impressionnant mouvement semble ennuyer la multinationale luxembourgeoise et leur avocat, l’inénarrable Richard Malka, qui, continuent à me bastonner d’assignations de plus en plus délirantes. Je serais, selon leur prose, conspirationniste, gauchiste, falsificateur de fichiers. Ils s’énervent du fait que, grâce aux dons et au comité et à mes succès de rappeur, je ne paierais plus mes amendes et frais de justice. C’est ce qu’ils m’écrivent dans les conclusions arrivées cette semaine (un procès contre une itv à Sud-Ouest et un autre suite à un passage dans une émission d’Ardisson).

Au fil du temps, je me sens suis rendu compte de deux grandes différences entre eux (les voleurs de foule) et moi (le voleur de poule), qui font que quoi qu’il advienne, j’ai gagné la partie. J’ai beaucoup d’amis. Eux, pas du tout. Et je ne manque pas d’humour.

A la prochaine les agoravoxiens.

Denis Robert


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