Woke Around the Clock : An Interview (imaginaire)

par Jacques-Robert SIMON
mercredi 12 mars 2025

Nous avons pu rencontrer l'une des organisatrices de la manifestation regroupant féministes et militants des droits de l'Homme qui s'est tenue récemment à Paris. La teneur des propos a été reportée ci-dessous.

+ Pourriez-vous définir en quelques mots le mouvement Woke ?

Le mouvement se propose de délivrer les minorités des chaînes qui les empêchent de vivre pleinement leur Liberté, leurs libertés... et particulièrement les femmes les premières à être affectées.

+ Les minorités forment donc une majorité ;

C'est exact. Les minorités s'agrègent et la majorité ainsi formée a le droit d'accéder à la même notoriété, les mêmes pouvoirs, la même fortune que tous les autres avec ses spécificités.propres.

+ Chaque groupe a ses buts propres.

En effet ! La lutte des femmes, des blacks, des hispanos, des homosexuels, des trans-, et de tous les autres permettra de libérer l'ensemble de la population des préjugés et de l'arriération mentale qui l'asservit jusqu'à présent.

+ Concrètement comment allez-vous faire ?

Il faut sacraliser chacune de nos minorités, l'atteinte d'un des membres constitue une agression pour toutes… tous.

+ Donc un méfait est autre chose qu'un méfait, c'est un fait de société.

Parfaitement. Bien entendu, la justice conventionnelle reste fidèle à ses principes premiers mais nous installons une justice parallèle bien plus impitoyable qu"elle, celle des médias, des réseaux sociaux, des on-dit-que, des rumeurs électroniques...

+ Mais la densité de bruits malfaisants sur les réseaux sociaux est telle que votre message de libération risque d'être brouillé.

Une méthode s'impose : utiliser la notoriété de quelques uns pour mettre en avant nos revendications devenues maintenant des exigences : un acteur agresse, tous les hommes doivent être punis.

+ Les forces de l'ordre y suffiront-elles ?

Nous avons créé un réseau "Les Vigilantes" qui prend soin de traquer chaque manquement même infime à la féminité. Il y a un quadrillage au niveau international, national, municipal, par quartier, par îlot, par immeuble, par étage même quelquefois. Rien ne peut plus nous échapper.

+ La Justice suppose un principe insurpassable : l'individualité de la peine. Peut-on concevoir de créer des groupes de pression pour l'influencer même pour une noble cause ?

La Justice est en effet indépendante mais elle applique les lois que d'autres votent. Les élus doivent par définition être élus et eux sont sensibles à des manifestations où s'expriment des sensibilités enterrées jusqu'à maintenant. Nous sensibilisons les médias à nos revendications par tous les évènements fâcheux ou criminels qui émaillent notre société. Les 'grands hommes", ou du moins ceux qui se prétendent grands, les institutions religieuses, les partis dominants et conservateurs (qui rechignent à voter les lois sociétales) sont nos principales cibles. Les législations doivent être adaptées, les comportements doivent être déconstruits, un nouveau code moral, un nouveau genre doivent naître.

+ Les relations intimes entre hommes et femmes vont devenir difficiles voire périlleuses.

Les femmes ne sont pas le réconfort des hommes. Le plaisir doit être partagé et accepté au préalable avec un plein consentement sans aucune autre pression que la recherche d'un plaisir partagé. Vous allez me dire et les enfants dans tout cela ? Les femmes ne sont pas des poules pondeuses, il y a de nos jours maintes façons d'avoir des enfants en faisant abstraction de cette domination masculine omniprésente, nous pouvons nous passer d'eux même dans ce cas là.

+ Je comprends vos propositions mais la Nature a doté l'homme d'une sexualité plus exigeante que pour les femmes.

Vous plaisantez. Les instincts se répriment par l"éducation et si besoin est par la coercition. Le surmoi se développera chez le nouvel homme jusqu'à ce que ses besoins bestiaux soient domestiqués. Cette déconstruction sera longue mais elle est déjà en cours.

+ Les femmes ont toujours eu un grand rôle en France comme ailleurs ; la France peut-elle être qualifiée de sexiste ?

Le caractère sexiste des sociétés occidentales et de la France, apparaît à l'évidence dès la création de la République. Au coeur de la Révolution, en 1791, seuls les hommes de plus de 25 ans payant un impôt direct égal à la valeur de trois journées de travail, avaient le droit de voter. Ceux-ci élisaient des personnalités disposant de revenus encore plus élevés, qui,à leur tour, élisaient les députés à l’Assemblée nationale législative. Les femmes et les domestiques ne pouvaient pas voter, pas plus que les citoyens en état d’accusation ou d’insolvabilité. La suite des politiques menées ne fit que très partiellement gommer cette assise destinée à laisser les femmes et ses coreligionnaires en marge de la vie. Les accommodements ne nous suffisent plus, nous voulons changer le système dans son essence ; faire émerger un être non-genré.

+ Un Homme nouveau en quelque sorte !

Un genre nouveau. Toute invite à la notion d'homme est superflue et nuisible.

+ C'est la raison pour laquelle vous alliez vos efforts avec les homosexuels et les transgenres.

L'homosexualité n'a été dépénalisée définitivement qu'en 1982, c'est donc bien une minorité elle aussi opprimée non pas par ce qu'elle fait mais par ce qu’elle est. Une libéralisation intervint sous la Révolution mais le régime de Vichy 'avait rétabli des sanctions ce qui démontre, si besoin était, les caractères corrélés du fascisme et de l'homophobie. L'analogie avec l'antisémitisme s'impose également à l'esprit.

+ Les Nazis eux-aussi voulaient créer un Homme nouveau.

Ceci n'a rien à voir, nous nous voulons créer une Femme nouvelle, débarrassée des instincts de domination, débarrassée du mépris associé au sentiment de supériorité. La Femme est la Vie, l'homme c'est la mort, pensez aux camps, aux prisons, aux tortures, aux morts engendrés par les guerres entre puissance : toutes choses associées aux hommes.

+ L'homme est-il toujours aussi barbare : Descartes, Flaubert, Einstein, Primo Levi...

Les célébrités ne faisaient que recueillir le travail d'une multitude et se l'accaparer. Le Monde des femmes sera strictement égalitaire et tout se décidera en groupe, en assemblée, par consensus.

+ Des hommes furent aussi victimes de l'esclavage.

Je vous l'accorde. L'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises date bien de 1794 et la loi fut abrogée en 1802 par Napoléon. Il faudra attendre 1848 pour que l'abolition soit effective. Le mal n'était que partiellement éradiqué car au début du XXe siècle, l'esclavage était largement répandu en particulier en Afrique et au Moyen-Orient. Tout cela est vrai ! Mais ce sont d'autres hommes qui faisaient ces exactions pas des femmes.

+ La Lutte des classes n'existe donc plus, il n'y a aucune différence entre une fille de bonne famille qui fait sa scolarité à Stanislas et qui devient journaliste-animatrice sur une chaîne d'information en continu et une caissière au Prisunic qui prend chaque main le RER pour venir de sa banlieue.

La justice sociale ne concerne-t-elle que les blancs dominants juchés sur leurs idéologies pour exploiter les forces vives représentées par l'immense majorité. Doit-on se satisfaire d'une notion de mérite forgée par cettes même minorité dominatrice pour continuer à satisfaire sa soif de domination selon des critères qu'elle a elle-même crées ? Il y a tout lieu de retenir au premier chef la relation incontournable entre l'art de gouverner ou de légiférer et l'argent. Des pauvres accédant à des responsabilités importantes seront d'autant plus facilement corrompus qu'ils seront misérables. L'Homme aisé sera protégé par sa fortune personnelle et il ne devra rien aux processus électoraux, il pourra beaucoup plus aisément rester digne et ne pas céder aux tentations. L'Homme riche n'est de plus pas devenu riche par hasard, sa sagacité, son talent à saisir les opportunités le distinguent des gens nonchalants qui recherchent souvent subsides et aides diverses. L'art de commander ne s'apprend pas, il faut que la Nature y pourvoit et dans ce domaine les femmes n'ont rien à envier aux hommes. Ceux qui vivent de leur labeur ne peuvent pas posséder ce pouvoir d'abstraction pourtant fondamental pour dominer. Un être humain est bien entendu un être sensible et même quelquefois sensé, mais le voir autrement qu'une force de production et de profit est un considérable préjudice qui nuit fatalement à une optimisation de la productivité. L'Homme plongé dans son travail bien souvent harassant est incapable d'agencer les pions sur l'échiquier du secteur productif, il ne sait pas faire rêver ses subordonnés. Par contre, l'Homme riche, je veux dire la femme aisée, a tout le temps d'échafauder des théories économiques pour justifier le fait que faire produire à des gens pauvres pour vendre à des riches est le principe premier pour faire fortune. Les autres sciences peuvent inventer mais de façon économiquement stérile. La culture est un excellent moyen de maintenir les prolétaires dans leur état. Les pauvres s'adonnent aux plaisirs vulgaires en délaissant tout ce qui fait la richesse d'une civilisation. lIs s'ébaubissent en écoutant du rap ou de la musique Heavy Metal en délaissant les trésors de notre civilisation.

+ Mais le Monde s'emplit de nouveau de violences, vous suivez des principes, ne craignez vous pas d'être écrasée par tous ceux qui ne les respectent pas.

Le problème se pose en effet mais nous réagissons. Nous avons créé un site LGBT-Task-Force-for-Ukraine et nous avons déjà recensé de très nombreux sympathisants.

+ Pour combattre ?

Pour l"instant non, mais nous faisons parvenir des livres, des DVD, des engins domestiques aux Ukrainiens

 


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