Y a-t-il une menace de pandémie d’attaques terroristes ?

par Bernard Dugué
mercredi 29 septembre 2010

La France, l’Angleterre et l’Allemagne évitent de peu une série d’attaques terroristes préparées au Pakistan. La plupart des journaux font un titre de cet événement non advenu. RMC tente de se démarquer avec cette présentation « une grande attaque contre des villes d’Europe « déjoué » » Pour France Info c’est un vaste projet d’attentat qui a été déjoué mais sur son site, pas de guillemets au mot « déjoué » contrairement au confrère monégasque. En règle générale, les médias s’accordent à écrire qu’un attentat a été déjoué mais sans donner plus de précision que la chaîne Sky News dont émane ce scoop. Les fuites, sans doute organisées, émanent des services secrets britanniques, américains, allemands et français, et comme ces gens pratiquent le secret, on ne saura rien, ni du lieu où ces attentats ont été préparés, ni des villes visées. Un Européen habitant Liverpool, Lyon ou Munich pourra alors penser qu’il a échappé à un attentat. Qui selon cette source, était en voie de préparation mais pas imminent. On se demande alors pourquoi l’usage de ce mot, « déjoué », employé sans aucune précision informative mais dont l’impact médiatique est avéré, entretenant de ce fait une inquiétude dans un contexte où la tour Eiffel et la gare Saint Lazare ont subi à plusieurs reprises une évacuation suite à une alerte à la bombe.


La chaîne Sky News, c’est comme un CNN anglais, un média qui diffuse des dépêches, récompensé plusieurs fois pour son innovation. Grâce à cet « attentat déjoué » les médias reprennent l’info tout en ne manquant pas de citer les confrères britanniques à l’origine de ce scoop dont on vient d’apprendre qu’il n’a pas été confirmée par l’Elysée et que de plus, les services secrets français n’étaient même pas au courant. Qui croire alors ? On notera que cette information vient à point pour justifier l’engagement de l’Otan au Pakistan. Des drones, des avions, des blindés parcourent les zones tribales pakistanaises, tuant régulièrement des activistes dont on sait maintenant qu’ils préparent des attentats. Enfin, c’est eux qui le disent et comme la guerre se fait aussi sur le terrain médiatique, avec toutes les tactiques manipulatoires connues, on ne saura rien de cet attentat sauf si une prochaine dépêche vient donner quelques précisions.


L’année dernière, les médias ont affolé les gens avec le virus H1N1, livrant des informations obtenues auprès des services de santé qui normalement sont soumis au secret médical. Mais qui ont pour ordre de faire une déclaration officielle quand un cas se présente. Officiel, cela signifie pour les autorités compétentes mais pas forcément adressée au médias. Combien de projets d’attentats que nous ignorons ? Des dizaines, ou aucun en vérité, sauf celui annoncé en ce jour de la saint Michel ? Risque pandémique ? Il semble que oui, puisque la branche Aqmi aurait déclaré ses intentions de faire sauter quelques bombes en France. Mais pour l’instant, ce sont nos cinq otages qui sont les plus menacés. Au bout du compte, les populations sont une fois de plus coincées par le maillage médiatique. Si les médias en font trop, les critiquent pleuvent, s’ils n’en font pas assez, c’est qu’on nous cache tout. Cette époque n’est pas franchement intéressante. Dépourvue de pensée profonde mais bien lotie en agitations émotives. Cette vague d’attentats virtuels, ça fait oublier la crise disent les gens de gauche. Même que les plus radicaux pensent que ces annonces sont bidonnées par le pouvoir afin de faire peur et de dissuader les travailleurs de foutre le boxon dans la rue à l’occasion du combat pour les retraites. Toujours est-il que cet attentat pakistanais déjoué vient à point nommé pour s’insérer dans le contexte d’un niveau d’alerte rouge (plus ou moins foncé) diffusé par les autorités en prévention d’un plan vigipirate déployé dans les semaines ou mois à venir. Le niveau rouge correspond-il au seuil numéro cinq de pandémie virale ?


Allez triquons, Marcel, tu prends quoi ? Un p’ti rouge foncé ? Ha ha, sacré blagueur notre Marcel !


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