YEMEN : pour une énorme goutte de pétrole *****

par SEPH
jeudi 1er mars 2018

 

   Depuis plus de deux ans, une guerre menée par les plus riches pays du Proche-Orient (voire du monde) contre le plus pauvre se poursuit, dans une large indifférence politique et médiatique.

   Le 26 mars 2015, l’Arabie saoudite suivie de dix pays lance une opération de bombardements contre le Yémen.
 
   

On a rarement vu une guerre qui tourne à ce point au génocide et qui laisse de marbre.

 

YÉMEN :

sous embargo, le génocide continue

Sanaa la capitale du Yémen : une des plus belle ville au monde

 

 

1 - RAPPEL HISTORIQUE

Le 22 mai 1990, le Yémen est unifié ( Nord et Sud) et Ali Abdallah Saleh, président du Yémen du Nord, devient président du nouvel État. 

La réunification du Yémen est très mal vécue par une organisation politique et théologique zaïdite : les Houthis (*). Ils ont été marginalisés par le gouvernement sur le plan politique, économique et religieux dans le cadre de cette réunification, et ils demandent le rétablissement du statut d’autonomie dont ils bénéficiaient auparavant.

De plus, les Houthis ont été la cible de six campagnes de répression, orchestrées par le pouvoir central de Saleh, entre 2004 et 2010.

Puis les Houthis ont joué un rôle actif dans la révolte de 2011 qui a conduit au départ négocié, en février 2012, du président Saleh à la suite de soulèvements populaires. C'est le vice-Président Abd Rabbo Mansour Hadi ( l’homme de paille des USA) qui est alors désigné pour reprendre le contrôle du pays. 

Les Houthis de nouveau persécutés, s’allient avec leur ancien opposant Ali Abdallah Saleh, ils obtiennent la démission de Hadi le 22 janvier 2015.

Placé en résidence surveillée, le président Hadi parvient à quitter Sanaa en mars 2015.

Il gagne d’abord le grand port d’Aden, dans le sud du pays, d’où il s’exile chez son allié saoudien, à Riyad après la prise d’Aden par les Houthis le 25 mars 2015.

 

 (*) Les Houthis tirent leur nom de leur guide spirituel, le chef religieux Badreddine al-Houthi et de son fils, Hussein, un influent prédicateur tué par l'armée yéménite en 2004 Ce mouvement, dont la branche politique porte le nom d’Ansarullah, appartient à la communauté zaïdite, issue du chiisme et concentrée dans les montagnes du nord-ouest du pays, à la frontière de l’Arabie saoudite.

Le mouvement Ansarullah est une coalition patriotique qui ne compte pas exclusivement des zaïdites chiites, mais comprend également de nombreuses personnalités sunnites. C'est ce mouvement qui a mené les combats que les médias attribuent a l'organisation religieuse Houthi qui est une composante d’Ansarullah.

Ansarullah est composé de Comités Populaires dans le but de défendre les gens de la misère et l'indépendance du pays. Ce grand mouvement est implanté dans tout le pays.

 

 

2 - L’INVASION DU YEMEN   : opération "Tempête décisive"

  Le 26 mars 2015, sous l’impulsion de l'impétueux Prince Mohamed Ben Salmane (dit :MSB) l'Arabie Saoudite avec 150 000 hommes envahit le Yémen.

Les buts affichés de guerre de Riyad sont de reprendre Sanaa et d'y rétablir le président Hadi en fuite.

Or, depuis sa naissance jusqu'ici, le régime saoudien a déclenché de nombreuses guerres contre le Yémen sous des prétextes quelconques . Or le vrai objectif est de faire main basse sur les ressources pétrolières du Yémen. : La guerre qu'ont déclenchée les Saoudiens et la coalition arabo-américaine contre les Yéménites s'explique dans ce sens.

 

1 - Les forces d'agression contre le Yémen

L'Arabie Saoudite a mis sur pied une coalition comprenant quatre pays du Conseil de coopération du golfe (Bahreïn, Koweït, Qatar et Émirats Arabes Unis) et quatre pays de la Ligue Arabe (Égypte, Jordanie, Maroc et Soudan) le tout sous le contrôle des USA.

Elle a mobilisé 150 000 militaires et 100 avions de combat, tandis que les Émirats arabes unis ont engagé 30 avions de combat, Bahreïn et Koweït 15 appareils chacun et le Qatar 10 (source : al-Arabiya).

Aussitôt la France, le Royaume-Uni et les États-Unis ont fourni les armements nécessaires pour cette nouvelle croisade du pétrole yéménite. Israël a fourni des pilotes supplétifs pour bombarder le Yémen ainsi que des armes !!!.

Ainsi, depuis le printemps 2015, 70 à 80 chars Leclerc et des dizaines de chasseurs Mirage 2000-9 ont été déployés par l’armée émiratie, alliée de l’Arabie Saoudite, sur le champ de bataille yéménite afin de combattre les Houthis

 


 

2 - Les motifs personnels du Prince Mohamed Ben Salmane

 

En Arabie Saoudite, le Prince Mohamed Ben Salmane qui n'était pas encore désigné comme héritier, avait besoin personnellement de cette guerre pour sa conquête du pouvoir. Il a donc engagé son pays dans la guerre malgré les réserves d'une partie de la famille royale.

L'armée Saoudienne

 

Les bombardements saoudiens sont très violents et quotidiens, le Prince héritier Mohamed Ben Salmane ne fait pas que détruire par ses bombes, il impose un blocus inique terrestre, maritime et aérien.

Ainsi pour affamer la population yéménite. en 2015, les avions de combat de la coalition saoudienne ont anéanti les grues du port d’al-Hudaydah, le grand port de la mer Rouge, pour interdire tout déchargement.

 

3 - Situation au Yémen en décembre 2017, d'après une carte de Mark Monmonier

 

4 - La présence d'Al-Qaïda et de Daech !!!

Il est à noter la présence d'Al-Qaïda et de Daech sur la carte ci-dessus dans une région de réserves de pétrole et de gaz !!!. Une partie de ces terroristes sont venus de Syrie ou de Libye, ils ont été transportés par l'armée US !!!.

Chaque fois qu'il y a du pétrole on trouve les mercenaires d'Al-Qaïda et de Daech. Curieux !!!

Ils sont tout aussi barbares que ceux de Syrie, d'Irak ou de Libye, ils ont notamment brûlé l’église Saint-Joseph à Aden et bombardé la mosquée chiite d’Al Moayyad à Jarr.

La coalition ne les bombarde pas, ils sont les gardiens des puits de pétrole de l'Hadramaout comme en Syrie ils l'ont été dans la région de Deir-ez Zor avant de les remettre aux USA. De braves gens !!!!

 

 

3 - APRÈS AVOIR PERDU LA GUERRE, LES SAOUDIENS SE LIVRENT A UN GÉNOCIDE

L'Arabie Saoudite a subi de très lourdes pertes sur le terrain et cette guerre lui coûte de plus en plus chère. Alors, elle se venge en bombardant sans distinction.

 

1 - Après plus de 30 000 bombardements saoudiens :

Depuis le début de la guerre, qui a fait près de 13000 victimes depuis 2015, le Yémen vit au rythme des combats, des bombardements aériens et de la destruction de ses infrastructures. Cette guerre paraît impossible à résoudre de manière diplomatique et affecte de plus en plus les populations civiles, prises en tenailles par le conflit, frappées par la famine et les problèmes sanitaires.

 

 

 La communauté internationale s'inquiète aussi du nombre de bavures ou d'attaques intentionnelles de la part de la coalition saoudienne contre des civils. Fin 2015, au moins 131 personnes, dont des femmes et des enfants, sont tuées dans le bombardement d'une salle où était célébré un mariage. En octobre 2016, c'est une cérémonie funéraire qui est visée. Bilan : plus de 140 morts.

 

2 - le Yémen traverse la crise la plus tragique de l’histoire récente, selon l’ONU

L'ONU pointe le risque de famine. Selon l'organisation, 14 millions de personnes souffrent d'insécurité alimentaire, dont sept millions d'insécurité alimentaire sévère. Dans certains gouvernorats, 70% de la population luttent pour se nourrir. Les enfants sont particulièrement touchés.

Dans un rapport sur la situation humanitaire au Yémen, les Nations Unies accusent l’Arabie saoudite et la coalition militaire qu’elle dirige de violer les droits de l’homme dans ce pays :

L'ONU a enquêté sur dix frappes aériennes qui ont fait au total 170 morts parmi les civils, il s’est avéré que les avions de la coalition saoudienne avaient volontairement tiré sur des cibles civiles, à savoir des bateaux de pêche ou de transport, le marché des poissonniers, cinq bâtiments résidentiels, un hôtel et deux véhicules particuliers, indique le rapport de l'ONU basés sur des preuves avérées et des documents irréfutables.

L’ONU a envoyé une lettre au gouvernement saoudien, lui demandant de fournir des explications aux résultats de cette enquête.

Riyad n’a toujours pas répondu à la requête onusienne. !!!!!!!!

 

 Cette guerre tue donc de nombreux civils auquel s'ajoute le drame que 20 millions de Yéménites qui commencent de mourir de faim et de soif à cause de l’embargo saoudien.

 

Ainsi, selon les chiffres des sources yéménites, plus de 200.000 enfants yéménites ont perdu la vie en raison de la malnutrition due au blocus imposé depuis 3 ans par l’Arabie saoudite au Yémen.

 

C'est le blocus aérien, maritime et terrestre imposé par Riyad qui a suscité une crise humanitaire sans précédent dans la région.

Selon l’ONU, depuis le début de l’intervention des coalisés (de mars 2015 jusqu’à aujourd’hui), le conflit Yéménite a fait plus de 10.000 morts, majoritairement des civils, et plus de 45.000 blessés.

 

3 - Et la situation empire de jour en jour  :

récemment l'ONU vient d’avertir que 5 millions de personnes au Yémen sont à quelques semaines de mourir de faim. Les Saoudiens, les États-Unis et les Émirats bloquent toutes les routes, aéroports et les côtes du Yémen et aucune aide alimentaire n'entre dans le pays.

Il s'agit d'un énorme crime de guerre et, littéralement, d'un génocide. Mais les médias « occidentaux » semblent totalement indifférents. Peu, pour ne pas dire aucun, parlent du Yémen. Jamais ils n'ont montré leur hypocrisie aussi ouvertement.

 

La Coalition dirigée par l'Arabie saoudite a jusqu'ici passé le plus clair de son temps à larguer des bombes sur des civils yéménites non armés et innocents.


 

VIDEO :

1 enfant yéménite meurt toutes les 5 minutes – YouTube

 

Pour se rendre au Yémen il faut une autorisation Saoudienne. Alors qu'à cause de l'Arabie Saoudite 1 enfant yéménite meurt toutes les 5 minutes.. 

La réalisatrice yéménite Khadija Al-Salami témoigne de la guerre qui a lieu depuis 3 ans dans son pays et dont on ne parle pas.

https://www.youtube.com/watch?v=sC4Z2jxIDE8


 

"Envoyé spécial" :

la guerre au Yémen racontée par des enfants ...

 

 

8 févr. 2018 - Ajouté par francetvinfo

C’est un document exceptionnel, tourné dans un pays où aucune caméra ne peut plus pénétrer. Ahmed a 11 ans, Rima 8 ans, et Youssef 9 ans. Depuis trois ans, ils vivent au Yémen, sous les bombardements quotidiens de l’aviation saoudienne. La réalisatrice yéménite Khadija Al-Salami a confié sa caméra à Ahmed, Rima et Youssef. ..

www.dailymotion.com/video/x6ego20

 

 

4 - L’ARABIE SAOUDITE ATTAQUE-T-ELLE LE YÉMEN POUR SON PÉTROLE avec la complicité des ÉTATS-UNIS et de TOTAL ?

Le site Internet Arabi Presse explique : « L'objectif de l'Arabie saoudite dans son intervention militaire contre le Yémen est bien clair et c'est de s'emparer de l' Hadramaout, dans le Sud-yéménite » .

Ceci pour deux raisons principales : l'accès direct à la mer d'Arabie ce qui permet de shunter les détroits de Bab-el-Mandeb et d'Ormuz et les prometteuses ressources pétrolières de l' Hadramaout.

 

1 - Le pillage des réserves de pétrole du Yémén ?

Mohamad Abdel Rahman Sharafeddin, expert économique Yéménite, a révélé que Riyad volait les réserves de pétrole du Yémen :

" 63% du pétrole yéménite est détourné par L'Arabie saoudite qui se fait aider par le président en fuite Mansour Hadi et la compagnie pétrolière Total. L'argent tiré de la vente de ce pétrole est dépensé en achat d'armes qui sont utilisées contre le peuple yéménite ",

" A l'époque de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, les recettes pétrolières dépassaient tous les six mois les 36 millions de dollars. Les différents secteurs se débrouillaient tant bien que mal mais la guerre imposée par l'Arabie saoudite a provoqué l'effondrement de notre économie." 

 

 

En effet, l'Arabie saoudite exploite un site pétrolier en collaboration avec la société française Total dans la partie sud de la région de Kharkhir, près de la frontière avec le Yémen. Ce détournement est possible, rappelons-nous que l'Irak avait accusé le Koweït de lui volé son pétrole , on connaît la suite !!

Ceci est confirmé par un autre économiste, Hassan Ali al-Sanaeri, qui a évoqué lui aussi le rôle du pétrolier français Total dans le détournement des richesses pétrolières yéménites :

 

" L'Arabie saoudite a construit à l'aide de Total un site pétrolier dans le sud de la province d'Al Kharikhar, un district de Najran, juste sur les frontières avec le Yémen. C'est à partir de ce site pétrolier que Saoudiens et Français pompent le pétrole yéménite.

C'est un site construit secrètement et sous supervision d'Aramco. La politique de Total au Yémen relève de la pure hypocrisie. Cette société a annoncé le 29 septembre 2015 la fin de ses travaux à Hadramaout et elle a dit avoir remis le tout au ministère yéménite du Pétrole et des Mines. À peine quelques heures après cette annonce-spectacle, Total a signé un contrat avec Riyad pour construire le site pétrolier précité et détourner le pétrole du sud du Yémen."

 

Al-Sanaeri a appelé le gouvernement de Salut national à réagir à ce "pillage éhonté du pétrole yéménite". 


 

2 - Des réserves d’hydrocarbures fabuleuses ?

Le Yémen, notamment ses provinces M'arib, Jawf et Hadramaout sont riches en gisements pétroliers. En 1979, une compagnie pétrolière italienne a commencé ses activités dans l'Est du Yémen, plus précisément au Hadramaout et elle a annoncé en 1982 avoir découvert des gisements pétroliers prometteurs dans les différentes régions du Yémen. .

Fin de l'année 2016, un autre économiste, Hassan Ali al-Sanaeri, avait déclaré :

« L'Arabie saoudite a signé un accord secret avec les Etats-Unis pour empêcher le Yémen d'exploiter ses réserves de pétrole au cours des 30 dernières années »,

Alors même que la recherche scientifique et les évaluations effectuées par les sociétés de forage internationales montrent, selon lui, que les réserves de pétrole yéménites sont parmi les plus importantes de toute la région du golfe Persique.

 

Al-Sanaeri a ajouté que les réserves les plus abondantes de pétrole yéménite se trouvaient dans les régions de Ma'rib (ouest), al-Jawf (nord), Shabwah (sud) et L'Hadramaout (centre-est).

 
Plus tard Al-Sanaeri a précisé que de nouvelles réserves de pétrole avaient été découvertes dans la province yéménite de al-Jawf, ce qui pourrait potentiellement faire du Yémen l'un des plus grands exportateurs de pétrole de la région et du monde.

 

Al-Sanaeri en a conclu :

" L'une des raisons qui a poussé l'Arabie saoudite à attaquer le Yémen a été justement cette obsession de ravager le secteur économique du pays. L'Arabie saoudite le sait mieux que quiconque à quel point le sous-sol de Hadramaout est riche en pétrole et que l'occupation du sud du Yémen revient à grossir les caisses de l'État saoudien.

Et ce fut après la découverte de gros gisements pétroliers dans le sud que les Émirats se sont, eux aussi, engagés militairement au Yémen.

Le sud de notre pays est aujourd'hui le théâtre d'un conflit sans merci entre les deux frères ennemis que sont Riyad et Abou Dhabi ".

 

 Source Médiapart : https://blogs.mediapart.fr/semcheddine/blog/250317/les-yemenites-en-perdition-guerre-de-religion-ou-guerre-pour-le-petrole

 

 

5 – LA SITUATION ACTUELLE

1 - L'enlisement saoudien au yémen

Sur le terrain, pour compenser leurs lourdes pertes, les Saoudiens sont obligés de faire appel à de plus en plus de mercenaires : des Sud américains, des Soudanais,..

L'Arabie Saoudite croit vraiment qu'elle peut acheter tout et tout le monde et que cela lui permettra d’arriver à ses fins.

Mais aucun des pots de vin versés à telle ou telle tribu yéménite pour se battre contre le mouvement Ansarullah n’a changé les positions sur le terrain.

Toutes leurs armes de haute technologie ne parviennent pas à faire la différence, ni à mettre fin au conflit. Aucune de leurs troupes mercenaire.

Les Yéménites sont foncièrement contre toutes les interventions étrangères surtout celle de l'Arabie Saoudite.

2 - Ses derniers mois : deux faits marquants :

- La mort de l' ex-président Ali Abdallah Saleh, le 4 décembre 2017 , il est tué par les forces du mouvement Ansarullah pour trahison. Ce président renversé en 2012 avait gouverné le pays pendant trente-trois ans et fait six guerres aux Houtistes. Cependant son fils héritera de 60 milliards de dollars !!!

 - La fissure de la coalition arabe  : force est de constater la versatilité des alliances et les profondes divisions qui minent cette coalition menée par l'Arabie Saoudite. Puisque le début de l'année 2018 marque l'ouverture d'une confrontation entre l’Arabie Saoudite qui soutient Hadi et les Émirats Arabes Unis qui soutiennent les indépendantistes du Sud.

3 - La nouvelle stratégie d'Ansarullah

De son côté, le chef Houtiste Abdelmalek Al Houti annonce une évolution de sa stratégie par l'utilisation de missiles balistiques qui vont viser les centres névralgiques de ces deux pays coalisés mais fragiles à tous les points de vue.

Le mouvement Ansarullah a repoussé toutes les attaques de la coalition. Il est prêt à tourner la lourde page du conflit avec les Saoudiens et opter pour la paix afin de mettre fin aux bombardements systématiques des zones civiles. À cette fin, le président du Conseil politique suprême du Yémen Saleh al-Samad. a déclaré " être prêt à cesser ses attaques de missiles sur les positions des agresseurs", lors d’une rencontre mercredi 21 février 2018 avec diverses autorités du pays dont les gouverneurs des provinces.

Par ailleurs, le ministère yéménite des Finances a annoncé que le déficit du gouvernement sur ces 3 ans de guerre dépassait les deux trillions de rials yéménites, soit plus de 6 billions d’euros. Une catastrophe sur tous les plans pour le Yémen qui n'a attaqué personne.

 

 

6 - LE SOUTIEN SANS RÉSERVE DES ETATS-UNIS ET D'ISRAËL A L'AGRESSION SAOUDIENNE

Le 21 mai dernier, le président US Trump était en visite à Ryad, il a exprimé avec cynisme un soutien sans réserve à son allié Saoudien dans la guerre qu’il mène contre le mouvement Ansarullah .

 

Les USA mènent aujourd'hui des opérations de plus en plus meurtrières sous prétexte de la lutte contre le terrorisme comme ils l'ont fait en Syrie en détruisant systématiquement les infra-structures du pays.

Ainsi, un drone américain a mené des opérations, le 15 janvier 2018, au sud du Yémen dans la ville de Zanzibar, plusieurs personnes ont été tuées et quelques autres blessées dans cette attaque.

Pour aider l'Arabie Saoudite à sortir du bourbier yéménite, les USA engagent eux aussi des mercenaires, mais de haute volée : des sources de renseignement à Sanaa ont révélé que « États-Unis avaient envoyé un grand nombre de mercenaires qu'ils avaient embauchés à des salaires élevés dans les régions du sud du Yémen pour aider les troupes saoudiennes contre les forces yéménites  ».

Les États-Unis paieraient chaque mercenaire 1 500 dollars par jour. !!!

(cf : https://ahtribune.com/world/north-africa-south-west-asia/war-on-yemen/1505-us-mercenaries-yemen.html)

 

Par ailleurs, on assiste non seulement à la normalisation des relations entre Israël et les Saoudiens, mais aussi à une alliance politique et militaires avec des réunions et des contacts plus fréquents. 

La preuve de ce rapprochement entre les deux pays est l’annonce du début des travaux de construction de l’ambassade saoudienne en Israël, probablement la plus grande et la plus importante du pays !!!!!

De plus, il est nécessaire de rappeler que la coalition USA-Israël a construit ses propres bases militaires à Djibouti et au nord de la Somalie, après avoir démantelé l’État somalien et découpé ce qu’ils appellent le « Somaliland » où se trouve, justement, une base israélienne.

Ainsi, la largeur du détroit de Bab el-Mandeb, c’est-à-dire la distance entre la côte yéménite et la côte somalienne, étant d’une trentaine de kilomètres, cela facilite le blocus maritime et les interventions contre le Yemen .

Ce sont bien les intérêts liés à l’importance stratégique que revêtent la mer Rouge et le détroit de Bab el-Mandeb, qui explique l’hostilité d’Israël et de l’Arabie Saoudite envers Ansarallah »

 

 

Tout le soutien que les États-Unis et Israël donnent aux Saoudiens engendre seulement plus de morts, de destructions et de misère.

 

 

CONCLUSION

L’agression saoudienne contre le Yémen revêt une dimension unique. C’est la tragédie du pays arabe le plus pauvre du monde subissant une guerre par le pays arabe le plus riche du monde.

Cette guerre n'est pas un conflit religieux.

Le Roi Salmane a fabriqué de toutes pièces une guerre sunnite/chiite au Yémen alors que la plupart des musulmans du Yémen prient ensemble dans des mosquées dépourvues d’étiquette confessionnelle.

Le mouvement Ansarullah est diabolisé en le qualifiant de "chiite" ou de "houthi" , alors qu’Ansarullah est une coalition patriotique qui compte de nombreuses personnalités sunnites comme le mufti Saad Ibn Aqeel ou des formations non religieuses comme le parti Baath arabe socialiste du Yémen.

Le Yémen aux 26 millions d'âmes : environ 10 000 morts dont une large partie de civils, trois millions de déplacés et 200 000 exilés, 14 millions nécessitant une aide alimentaire. Si le délire schizophrénique et belliciste du Royaume saoudien et de ses alliés est hautement critiquable, c'est surtout l'insupportable laissez-faire de la « communauté internationale » qui révolte ! Celui de la France en particulier, qui ménage honteusement une bienveillance à l'égard de son partenaire commercial saoudien !!!

En plus de deux ans de guerre, la situation sanitaire s’est fortement dégradée au Yémen. Les infrastructures sont fortement endommagées et désorganisées, et seules quelques antennes médicales sont encore opérationnelles. L'agression Saoudienne a développé une épidémie de choléra, qui ne cesse de prendre de l’ampleur depuis avril 2017.

En plus, du choléra, le Yémen est également frappé par « la plus grande crise alimentaire au monde  », selon les mots du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Environ 17 millions de personnes souffrent de la faim et le sort des enfants est plus que préoccupant : « Un enfant de moins de 5 ans meurt au Yémen toutes les dix minutes de causes évitables », a-t-il déploré en avril 2017.

Face a cette tragédie humanitaire plusieurs États, comme la Hollande, la Belgique, le Canada, la Norvège et la Finlande, ont décidé d’arrêter de fournir des armes à la coalition formée par l'Arabie Saoudite, afin d’éviter d’être complices de « crimes de guerre ».

En revanche la France, « patrie des droits de l’Homme », continue, quant à elle, à soutenir l’Arabie Saoudite et ses alliés locaux dans leur massacre du peuple yéménite.

« Depuis le second semestre de l’année 2014, les Français ont accordé pas moins de 1989 licences d’exportation de matériel militaire aux différents pays engagés dans la coalition menée par Riyad ! Depuis 2007, l’Arabie Saoudite, le Qatar et l’Egypte sont les trois principaux clients de la France, après l’Inde. Sur la seule année 2016, plus d’un milliard d’euros d’équipement militaire a été livré à l’Arabie Saoudite », affirme Anne-Sophie Simpre, spécialiste des conflits, dans un article publié cette semaine dans Basta.

 

De son coté, le président du Comité révolutionnaire yéménite, Mohammed Ali al-Houthi, a envoyé mercredi 21 février 2018 une lettre au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans laquelle il a demandé la constitution d’une commission en vue de faire cesser les crimes saoudiens contre le peuple yéménite.

Le plan d’Ansarallah pour mettre fin à la crise yéménite consiste entre autres à former un comité de réconciliation et à organiser des élections pour élire le nouveau président du Yémen et le président du Parlement, de manière à ce que tout le monde, partis politiques et forces militaires inclus, puisse participer à ce suffrage universel.

C'est au peuple yéménite de choisir son destin. Or l'Arabie Saoudite veut imposer son homme de paille Hadi, voire plus annexer les régions riches en pétrole dans le cadre du dépeçage du Yémen.

 

Le Yémen ne veut pas être l’arrière-cour du Roi Salmane alors que cette nation rêvait d’indépendance. C'est le combat des Houthis et du mouvement Ansarullah.

Une seule solution à cette tragédie : l’arrêt de l'agression Saoudienne et de ses alliés.

 

Manifestation à Sanaa de soutien à Ansarallah contre l'invasion du Yémen - 5 décembre 2017

 

REFERENCES :

- La France complice d’un crime de masse au Yémen par Bruno Guigue  : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-france-complice-d-un-crime-de-199081

 

Malgré « des preuves accablantes de crimes de guerre », la France continue de vendre des armes par Anne-Sophie Simpere 27 février 2018 : https://www.bastamag.net/Malgre-des-preuves-accablantes-de-crimes-de-guerre-la-France-continue-de-vendre

 

Mirages 2000, chars Leclerc, canons Caesar : la France fournisseuse officielle du carnage yéménite :par Anne-Sophie Simpere 6 février 2018 https://www.bastamag.net/Mirages-2000-chars-Leclerc-canons-Caesar-la-France-fournisseuse-officielle-du

 

- Yémen, le pays martyr par Jérôme HENRIQUES : https://arretsurinfo.ch/yemen-le-pays-martyr/

 

- Le Pentagone réfléchit à déployer davantage de renforts au Yémen : http://www.presstv.com/DetailFr/2017/08/08/531058/Le-Pentagone-rflchit—un-dploiement-de-renforts-au-Ymen

 

- Yémen : Pour une gorgée d’or noir : https://www.legrandsoir.info/yemen-pour-une-gorgee-d-or-noir.html

 

- 1000 jours d’offensive saoudienne au Yémen : https://arretsurinfo.ch/1000-jours-doffensive-saoudienne-au-yemen/

 

- Yémen, le Guernica d’aujourd’hui : https://arretsurinfo.ch/yemen-le-guernica-daujourdhui/

 

Nouvelles frappes de l’Arabie saoudite au Yémen : https://www.les-crises.fr/2-poids-2-mesures-nouvelles-frappes-de-larabie-saoudite-au-yemen/

- « Crimes de guerre » au Yémen ? Le dernier rapport de l'ONU accable l'Arabie saoudite : https://francais.rt.com/international/33209-yemen-crimes-guerre-dernier-rapport-onu-accable-arabie-saoudite

 

ANNEXES

 

A1 - LES PRINCIPALES DATES :

- Le départ de Saleh et l'arrivée de Hadi au pouvoir

Le 27 janvier 2011 marque début d'une contestation des Houthis qui va mobiliser des dizaines de milliers de manifestants pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh. D'importantes tribus se joignent au mouvement, suivies par des officiers de l'armée.

Le 23 novembre, Ali Abdallah Saleh signe à Ryad avec l'opposition parlementaire un accord de transition parrainé par les monarchies arabes du Golfe, en vertu duquel il doit remettre le pouvoir à son vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, en échange de l'immunité pour lui-même et ses proches.

L'ancien président Ali Abdallah Saleh. © Archives AFP

Le 27 février 2012, il cède officiellement le pouvoir à Abd Rabbo Mansour Hadi, après 33 ans de règne.

 

- La chute de Sanaa

Pendant l'été 2014, les Houthis, s'estimant marginalisés après l'insurrection, lancent une offensive depuis leur fief de Saada (nord). Issus de la minorité zaïdite (branche du chiisme), les Houthis contestent depuis une décennie le pouvoir central. Ils sont soutenus par l'Iran, qui dément toute implication militaire.

Le 21 septembre, les rebelles, alliés à de puissantes unités militaires restées fidèles à Ali Abdallah Saleh, entrent dans Sanaa et s'emparent du siège du gouvernement après plusieurs jours de combats. En octobre, les Houthis prennent le port de Hodeida (ouest) puis progressent vers le centre du pays.

Le 20 janvier 2015, ils s'emparent du palais présidentiel à Sanaa.

Le 21 février, le président Hadi fuit Sanaa pour Aden (sud), qu'il proclame capitale "provisoire".

Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi. © Archives AFP

En mars, les Houthis avancent vers le sud et s'emparent d'Aden. Leur chef, Abdel Malek al-Houthi, justifie l'offensive par la lutte contre les extrémistes sunnites d'Al-Qaïda et du groupe État islamique (EI).

 

- L'offensive saoudienne

Le 26 mars 2015, neuf pays dirigés par l'Arabie saoudite lancent l'opération aérienne "Tempête décisive" (puis "Restaurer l'espoir") pour contrer l'avancée des Houthis vers le sud. Le président Hadi se réfugie à Riyad.

Le 17 juillet, le gouvernement annonce la "libération" de la province d'Aden, premier succès des forces loyalistes appuyées par la coalition arabe sous commandement saoudien.

Jusqu'à mi-août, les forces loyalistes parachèvent la reprise de cinq provinces du sud, mais peinent à les sécuriser face à Al-Qaïda et l'EI.

En octobre, les forces loyalistes reprennent le contrôle du détroit de Bab al-Mandeb, par où transite une bonne partie du trafic maritime mondial.

En janvier 2017, les forces gouvernementales appuyées par l'aviation et la marine de la coalition déclenchent une opération dans l'ouest. Le but est de reprendre les zones longeant la mer Rouge.

 

- La fin de l'alliance entre les Houthis et Saleh...

Le 15 mai 2017 : Les rebelles houthistes déclarent l’état d’urgence sanitaire après la recrudescence des cas de choléra causé par les bombardements saoudiens .

Le 23 août 2017, la direction des Houthis qualifie de "traître" l'ex-président Saleh pour les avoir présentés comme des "miliciens". Le 29 novembre, la crise entre Ali Abdallah Saleh et les Houthis dégénère à Sanaa, où de violents combats éclatent entre les deux alliés.

Le 2 décembre, Ali Abdallah Saleh propose à l'Arabie saoudite de "tourner la page", à condition qu'elle lève le blocus renforcé un mois plus tôt après un tir de missile par les Houthis au-dessus de Riyad.

Le 4 décembre, Ali Abdallah Saleh est tué par des rebelles houthis, qui renforcent leur emprise à Sanaa.

Fin avril 2017, l'ex-gouverneur d'Aden, Aidarous al-Zoubaidi, est limogé par le président Hadi. Le 11 mai, Aidarous al-Zoubaidi annonce la mise en place d'un "Conseil de transition du Sud", une autorité parallèle dominée par des séparatistes.

Le 4 novembre 2017 : un missile est tiré par les Houthis en direction de l’aéroport de Riyad. Le missile s'écrase à proximité. Ceci marque une évolution dans le rapport de force avec l'Arabie Saoudite

 

- Aden aux mains des séparatistes

Le 28 janvier 2018, des forces séparatistes s'emparent du siège transitoire du gouvernement à Aden après des affrontements meurtriers avec l'armée loyaliste. Le Premier ministre dénonce un "coup de force" séparatiste et demande à la coalition d'intervenir.

Le 29 janvier 2018, la ville d'Aden est de nouveau le théâtre de violents combats entre forces séparatistes et militaires gouvernementaux, qui utilisent des chars et de l'artillerie lourde. Le lendemain, la ville passe sous le contrôle des séparatistes, plongeant encore un peu plus le pays dans le chaos.

 

 

 

A2 - Le Washington Post s’indigne de la guerre contre le Yémen en dissimulant le rôle qu’y jouent les États-Unis

VOUS DEVRIEZ VOUS EN INDIGNER, dit le Washington Post de fin décembre 2017. Mais s’indigner contre qui ? Aucun mot du texte ne mentionne que les États-Unis dirigent la guerre contre le Yémen et fournissent aux Saoudiens tout ce dont ils ont besoin pour commettre leurs crimes de guerre.

Les États-Unis fournissent les bombes, ils fournissent les renseignements et, depuis le début de l’année, ils ont doublé leurs vols de ravitaillement pour les bombardements saoudiens. (L’armée s’efforce maintenant de dissimuler ces faits.) 

Les attaques saoudiennes avec des bombes américaines, basées sur les renseignements que les États-Unis fournissent, et rendues possibles par le ravitaillement américain, ciblent intentionnellement l’eau, l’approvisionnement alimentaire et les infrastructures pour affamer la population :

1000 jours de guerre saoudienne sur Yemen :
12 000 civils tués.
21 000 civils blessés.
Infrastructure détruites :
Écoles et instituts : 763
Marchés et centres commerciaux populaires : 576
Réseaux ou infrastructures d’eau et d’assainissement : 524
Installations publiques : 1.654
Ponts et chaussées : 1.941
Ports : 15
Aéroports : 14
Nous sommes dévastés

 

Rien qu’au cours des dernières semaines, les frappes aériennes américano-saoudiennes ont tué au moins 130 civils :

REF : https://www.legrandsoir.info/le-washington-post-s-indigne-de-la-guerre-contre-le-yemen-en-dissimulant-le-role-qu-y-jouent-les-etats-unis.html

 

 

A3 - Mohammad Ben Salmane (MBS).

Hier, un prince bouffon de la famille al-Saud a remplacé un autre prince bouffon de la famille al-Saoud pour prendre la succession du vieux roi de la famille al-Saoud qui va bientôt être débarqué. Ceci, dans un pays qui porte le nom de la famille al-Saoud. On est quasiment certain que cela va se passer ainsi.

Le prochain dictateur-roi Mouhammad Ben Salmane ben Abdulaziz Al Saoud, le gars qui a une dette publique, est porté aux nues dans les médias américains. Ce n’est pas étonnant. Il a beaucoup d’argent et aucune idée de sa valeur. Il a payé 500 millions d’euros un navire usagé qui n’avait coûté, neuf, que 300 millions d’euros, il y a six ans. Il va distribuer son argent ici ou là chaque fois qu’un journaliste écrira un bel article sur lui. Si le ou la journaliste est vraiment bon(ne), il ou elle touchera un pot de vin à la faveur d’un contrat d’armement garanti par la CIA avec les cheiks du Golfe. Ben Salmane n’est pas très intelligent. Il est allé en Israël et est en contact permanent avec les responsables israéliens. Son programme de développement pour l’Arabie saoudite, basé sur l’austérité, a été élaboré par des consultants de McKinsey et a donc de grandes chances d’échouer. Avec son positionnement anti-iranien extrémiste, il fait l’effet d’une simple marionnette américano-israélienne.

 

Les 26 millions de personnes sur lesquelles il règne n’apprécieront pas non plus. Beaucoup de citoyens de la péninsule arabe voudront voir sa tête au bout d’une pique. La Maison Saoud n’est plus qu’un château de cartes qui va s’écrouler.......

Les dirigeants saoudiens ont encouragé et financé, avec le Qatar, la prise de contrôle de l’État Islamique sur l’Irak et des pans de la Syrie. Ils ont également contribué au financement de la campagne de Clinton. Les terroristes d’État islamique viennent de faire exploser, à Mossoul, la mosquée d’al-Nuri vieille de 845 ans.

Source : http://lesakerfrancophone.fr/la-torture-etasunienne-le-coup-saoudien-et-les-crimes-de-lei

 


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