Zemmour à Villepinte : sur les traces de Donald Trump ?

par Beauceron
mardi 7 décembre 2021

Ce sont les médias qui vous le disaient : Eric Zemmour serait en perte de vitesse dans les sondages. Ce personnage "d'extrême-droite" comme le qualifient les journalistes perdrait son temps, sèmerait la haine, serait excessif et non crédible. Il a déserté le Zénith ? Ce serait pour fuir les antifas, car il serait incapable de déplacer des foules, son histoire de réservations serait du baratin...

Et pan ! Le meeting de Villepinte de ce dimanche 5 décembre 2021 est arrivé. Quand votre narrateur a allumé sa TV pour suivre l'évènement, il n'en a pas cru ses yeux. Une salle comble, dix mille personnes, une ambiance de feu. Zemmour aurait pu remplir un stade entier, comme Le Pen à Marseille dans les années 1980. 

Le pauvre Mélenchon et ses deux mille spectateurs à la Défense ainsi que les antifas et leur petit millier de manifestants ont été surclassés. Il y a effectivement un engouement du peuple de droite pour la candidature d'Eric. Les incidents inévitables au pays des droits de l'homme gauchiste ont égayé le meeting dont une tentative d'étranglement du présidentiable par un repris de justice, acte odieux qui n'a pas scandalisé la classe politique plus préoccupée par l'esclandre entre des provocateurs de sos racisme et le service d'ordre :

Indignation ! Scandale ! Horreur face à la violence ! C'est bien connu, quand des intrus s'introduisent chez vous pour vous cracher dessus, vous devez les recevoir avec des fleurs et l'humour de circonstance. Il ne manquait d'ailleurs que les femens, peut-être touchées par le covid et laissées au repos. 

Quand on cherche les coups, on finit par les recevoir, même au pays des mougeons. SOS racisme n'était pas convié à ce rassemblement, et si certains approuvent leur coup d'éclat, alors il faudra autoriser ces actions pour tout le monde. En clair, il sera possible de s'incruster dans les manifs de gauche avec des t-shirts à la gloire de Zemmour ou de Marine sans être inquiété. Un conseil, si vous tenez à votre dentition ne tentez pas l'expérience, d'autant plus que personne ne viendra vous défendre ; on se souvient de la banderole contre le racisme anti-blanc lors d'une manif d'ultra-gauche place de la république à Paris. Génération identitaire a été dissous depuis, jurisprudence oblige fera-t-on la même chose avec SOS racisme ?

Pour en revenir à la prestation d'Eric Zemmour, on ne peut que saluer la performance. Discours clair et percutant, patriote, très conservateur certes, avec du Donald Trump dans le ton comme dans les contenus. Une salle en fusion, pleins de jeunes enthousiastes, une vraie claque pour les autres présidentiables. 

Ordre républicain, arrêt de l'immigration, fiscalisme etc. les grandes lignes ont été passées au crible avec un rappel. Le colloque du RPR trente ans auparavant sur les thèmes de l'identité et de l'immigration justement. Entre 1990 et 2021, on ne peut pas dire que la droite au pouvoir a arrangé les choses. Sarkozy promettait le karcher, nous avons le Kouchner : une attaque en règle contre Pécresse, contre le président Macron sans idées ni perspectives.

Et la création d'un nouveau parti Reconquête, qui devrait attirer des militants d'Eric Ciotti, des déçus du RN et des apolitiques. Zemmour a le vent en poupe, et il sera incontournable dans les années à venir. Pour l'heure, il a déposé plainte suite à une fracture du poignet après son agression, les messages de soutien de ses opposants se font attendre.

Un Donald Trump à la française, moqué et rabaissé comme son modèle, qui n'est toutefois pas un véritable populiste. Ses ex-employeurs (Bolloré), son train de vie, ne font pas de lui un défenseur du pouvoir d'achat des travailleurs. Il s'adresse surtout aux classes aisées patriotes et aux classes moyennes déclassées, un électorat plus rural qu'urbain. Face à des adversaires qui n'ont rien à dire, sinon présenter leurs excuses pour le triste état de notre société après quarante ans de politiques libérales, Zemmour a un boulevard devant lui, avec Marine Le Pen dans son sillage.

C'est surtout le parti pris des journalistes qui interroge encore. Le droit pour la gauche de saboter une manifestation de droite, l'absence de compassion pour la candidat agressé, la diabolisation de son discours (le journaliste d'extrême-droite). Un climat particulier hérité des années Mitterrand. On attend avec impatience le soir des élections d'avril 2022, pour savourer les tronches de ces permanents syndicaux, rentiers de gauche, gosses de profs et autres bobos qui iront hurler dans la rue au nom de l'antifascisme. Zemmour a le mérite de porter un discours et de faire réagir le peuple, ce qui nous garantit une campagne électorale vivante et passionnée.

 


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