Zemmour en Correctionnelle
par Phileas
mercredi 12 janvier 2011
Eric Zemmour en correctionnelle : jamais la Correctionnelle n’a aussi bien porté son nom
Eric Zemmour en correctionnelle ; c’est assez savoureux. Cela en ferait presque un petit délinquant. La Correctionnelle n’a jamais aussi bien porté son nom.
Je voudrais en ce début d’année de pré-campagne présidentielle mettre l’accent sur certains dangers politiques qui menacent notre pays.
Des dangers qui sont véhiculés par des hommes, tous très brillants pamphlétaires qui véhiculent des idées qui trouvent une résonnance dans des couches ciblées de la population française et qui fonctionnent et fonctionneront comme des poisons au cours de ces prochains mois.
Car la crise qui nous fait face n’est pas simplement bancaire ou économique. Elle est protéiforme et soulève aussi les problèmes d’une société française qui s’est réveillée un matin, multi culturaliste et multiethnique.
Qu’ils s’appellent ALAIN SORAL, ERIC ZEMMOUR, ou KEMI SEBA, leur système argumentaire est toujours le même : C’est un système construit sur l’exclusion, la stigmatisation, le nationalisme, le sexisme et l’homophobie.
En arrivant au pouvoir, le sans tabou et le discours décomplexé de Nicolas Sarkozy qui voulait avec cela, chasser sur les terres frontistes, a matérialisé leurs visibilités et a cristallisé leurs points de vue.
Sa campagne promouvant une politique de libéralisme dure (au moment même où la réalité économique donnait tort à ses arguments de campagne) conjugué à l’absence d’un parti d’opposition fort, a d’autre part offert à ces nouveaux démagogues un véritable boulevard.
Mais ne nous y trompons pas, l’engouement de l’extrême gauche ou d’une gauche extrême par les français est aussi inquiétant, car s’il se concrétisait au niveau des urnes, il pourrait laisser les partis classiques de gauche à la porte du pouvoir pendant de nombreuses années et empêcher l’alternance (comme le Front National et le Parti Communiste ont empêché la gauche puis la droite classique d'accéder au pouvoir chacune à leur tour). La nature ayant horreur du vide, les oppositions se reconstruiraient dans les extrêmes.
En ciblant leurs discours contre des communautés, ces nouveaux penseurs de droite attisent des haines de toutes sortes.
La force de leur argumentaire fonctionne toujours par un système d’accumulations et d’exclusions : Chacun peut objectivement se retrouver dans leur analyse qui pourrait être reprise par des démocrates de bonne foi.
Mais leurs idées sont toujours mises au service du rejet de l’autre, en promouvant la théorie du complot et du conspirationnisme, fondées à la fois sur des préjugés qui se mêlent au bon sens et servent à distiller le mythe des peurs modernes.
C’est la raison qui nous ramène à Zemmour aujourd’hui qui est obligé de s’expliquer devant la justice, mais qui continue d’affirmer devant les micros tendus que « Quand on décrit la réalité, on est criminalisé ».
C’est donc en préambule, un « je persiste et signe » pour justifier les affirmations qu’il avait faites sur Canal + le 6 mars 2010 et puis sur France Ô lorsqu’il disait que la plupart des trafiquants étaient « noirs et arabes », pour justifier le contrôle policier au faciès.
Si on veut entendre le tout Zemmour, il n’y a qu’à se servir sur Youtube ou Dailymotion, la compile vaut le détour.
C’est la raison pour laquelle Zemmour ne sera jamais un véritable journaliste. C’est un type d’extrême droite perdu dans ses convictions pour d’obscures raisons qui lui sont propres.
Et le genre de propos qu’il tient en permanence, n'a rien de courageux. C'est au contraire un discours très convenu, ponctué par des moments de pure lâcheté.
Car il est toujours très facile d'aller toucher la corde sensible des gens qui ont peur de l'étranger notamment, et Zemmour est sans doute le roi des peureux et ces déclarations font de lui un vulgaire populiste... qu'il assume certainement.
Cet homme qui se voudrait historien et un parangon d’une grandeur française fantasmée est au fond très ignorant de l’histoire.
Cet homme n'a rien d'intelligent. Au plus est-il doué d’une certaine répartie, mais tellement centrée sur ses idées et ses peurs que finalement, il aboutit toujours aux même conclusions et ne surprend plus personne.