Zero Rama

par LM
mercredi 9 juin 2010

Rama Yade n’a pas attendu le début de la Coupe du Monde pour démontrer qu’elle ne connaissait rien au foot.

On nous dit qu’elle est jolie, Rama. Certes, elle est plus belle à regarder que Roselyne, par exemple, que Fadela ou que François. Certes, elle porte bien, et élégant, le verbe français. Elle minaude juste ce qu’il faut, mais quand elle parle vraiment, alors là, ça se gâte. Cette jeune femme a déjà tout appris de la langue de bois, dont on fait les arbres, et occasionnellement les pipes, elle possède à merveille l’art de ne rien dire, mais avec le sourire, sur un visage sans traits, lisse, qu’on dirait constamment dissimulé derrière un lourd fond de teint. Yade n’exprime pas grand-chose, que des platitudes. Sinon, des bourdes. Des casseroles, des catastrophes. Comme cette sortie débile contre le train de vie de la bande à Raymond en Afsud. D’après Rama, les récents résultats des Bleus, ajoutés à la crise mondiale, aurait justifié qu’ils séjournassent dans un Ibis de Soweto ou dans un Formule 1 de Roissy, rien de plus. Pauvre Rama ! Que n’a-t-elle pas poussé son maigre gémissement de jeune fille outragée au moment du choix de cet hôtel, il y a bien des mois de cela ? Que n’est elle alors allée voir Raymond, qu’elle a soutenu, prétend-elle, pour lui expliquer qu’il ne pouvait pas faire ça ? Non, rien, que dalle, elle attend que les Bleus posent leur valise à la réception pour les allumer et leur demander un peu de décence. Du foutage de gueule comme rarement. Qui incite à réciter cet axiome, rarement utilisé : quand un politique n’a rien à dire, il peut aussi fermer sa gueule. Surtout si c’est pour s’excuser de demander pardon après coup et prétendre que ce qu’elle a dit a été déformé.


Les Bleus dans un hôtel de luxe, et alors ? Ils vivent toute l’année dans le luxe, pourquoi les en priver au sommet de leur carrière ? Pourquoi, au moment le plus important devraient-ils donc enfiler quelques guenilles pour compatir au malheur du Monde ? Eux, qui regardent passer la crise comme les vaches le train, en ruminant. Eux qui ne connaissent pas la crise et parlent Vuitton et Gucci, Rolex et Dolce Gabanna. Pourquoi devraient-ils donc subitement, arrivés en Afrique du Sud, pays de la langouste, se mettre à bouffer des nouilles dans une assiette en carton ? Qu’ils en profitent à mort, encore une fois, surtout que ça risque d’être court ! Et puis, qui est Rama Yade pour donner des leçons ? Elle dort dans une tente Canal Saint Martin, elle, depuis que la crise a éclaté ? Elle pleure tous les soirs devant Notre Dame en mémoire des pauvres qui ont froid et qui ont faim ? Elle va venir en classe éco en Afrique du Sud, pour rencontrer les Bleus dimanche ? Elle n’aura pas de gardes du corps, peut-être, pas de bijoux prêtés, pas de vêtements de luxe ? Alors ? C’est quoi cette manière de donner des leçons quand on est à l’abri ? Pour qui se prend Rama Yade ? Elle qui ne doit son poste, sa célébrité, sa naissance qu’au plus bling bling de tous nos Présidents, elle qui sans Sarkozy ne serait même pas candidate aux primaires socialistes, sans doute même pas draguée par François Bayrou, encore moins par les Verts ! Quoique, les Verts…


Chère Rama, le foot c’est le fric, il serait temps de vous réveiller. Et puis, on s’en tape, c’est la FIFA qui paie, intégralement. Zéro pour les contribuables. Alors, don’t break our balls, comme dirait l’autre, et quand tout cela sera fini, il sera bien temps de jeter Domenech aux fauves, aux vautours, et aux faux lions, et peut-être même sera-t-il temps pour vous de quitter vos fonctions, vous en avez assez fait comme ça, c’est trop facile de n’exister que par de vaines polémiques pour le reste du temps, ne servir qu’à pas grand-chose. Je n’ai pas dit à rien : c’est vrai, vous êtes jolie.


Lire l'article complet, et les commentaires