Le Top 10 de Roland-Garros 2019

par Lionel Ladenburger
mardi 11 juin 2019

Et voilà, encore une fois c’est « Rafa » alias « Hercule Nadal », qui s’est imposé, complétant ainsi ses 12 travaux sur la terre-battue parisienne ! Après une quinzaine plutôt réussie malgré les aléas de la pluie, l’heure est maintenant au traditionnel bilan.

Retour sur les performances des principaux protagonistes de ce RG 2019, analyses et perspectives :

Mention spéciale :

Stefanos TSITSIPAS

(1/8e de finaliste, battu par Wawrinka)

Il ne figure pas dans le Top 10 mais il est sans l’ombre d’un doute celui qui aurait pu aller au moins en quart s’il n’avait pas croisé la route d’un Wawrinka ressuscité dès les 1/8es. Le duel entre le Grec et le Vaudois (5h de jeu) restera d’ailleurs comme le plus beau combat de la quinzaine. Une défaite cruelle pour l’espoir hellénique qui a manqué d’efficacité sur les nombreuses balles de break qu’il s’était procurées. Cruel donc mais certainement o combien utile pour la suite de sa prometteuse carrière.

10. Gaël MONFILS

(1/8e de finaliste, battu par Thiem)

Il l’avait annoncé haut et fort depuis quelques semaines, Gaël Monfils nourrissait de grosses ambitions quant à son parcours Porte d’Auteuil cette saison. Apres trois premiers tours bien maîtrisés face à Daniel, Mannarino et le surprenant Antoine Hoang (tombeur de Verdasco), le Francilien a hélas butté sur la muraille autrichienne en 1/8e de finale… Pas vraiment de regrets à avoir sur ce match, en revanche avec un tirage au sort plus clément, gageons que Gaël aurait sans doute été un peu plus loin…

9. Juan-Ignacio LONDERO

(1/8e de finaliste, battu par Nadal)

Vainqueur-surprise de son premier titre ATP à domicile en février dernier, ce spécialiste de la terre-battue a confirmé ses progrès en écartant Basilashvili, Gasquet et Moutet à l’occasion de ce RG. Impuissant (comme tant et tant d’autres) face à Nadal, on devrait le revoir régulièrement ces prochaines saisons à la même période de l’année. Nouveau 58e du classement mondial, on imagine en effet mal le voir briller ailleurs que sur la brique pilée.

8. Alexander ZVEREV

(Quart-de-finaliste battu par Djokovic)

Dans le brouillard depuis le début d’année suite à de nombreux soucis privés (séparation amoureuse, santé fragile de son père et embrouille judiciaire avec son ancien agent), le vainqueur du Masters 2018 a été chercher la confiance en remportant le tournoi de Genève à la veille du début des hostilités. Bien lui en aura pris puisque le jeune allemand aura finalement tenu son rang jusqu’en quart où il aurait même dû chiper un set à Djokovic avant que son mental ne le laisse à nouveau sur le carreau…

7. Stan WAWRINKA

(Quart-de-finaliste battu par Federer)

On le disait avant le début de la quinzaine (cf. article « Qui va gagner RG 2019 ? ») : « impossible d’écarter un tel joueur ». Incapable de retrouver son meilleur niveau depuis son opération du genou l’an dernier, le Lausannois a une fois de plus fait montre de son énorme caractère en s’offrant les scalps de Dimitrov et Tsitsipas au terme de deux somptueux bras de fer. Battu par son compère Federer, le lauréat de 2015 aura à cœur de confirmer ses sensations retrouvées d’ici la fin de l’année.

6. Karen KHACHANOV

(Quart-de-finaliste battu par Thiem)

Révélé par le biais de sa victoire face à Djokovic à Bercy fin 2018, l’artificier russe a mis du temps à digérer son succès parisien. Après un début de saison raté en grande partie dû à un changement de raquette inapproprié, ce cogneur d’origine arménienne a remis la machine en marche. Grand et extrêmement puissant, il manque encore de finesse technique et tactique pour aller plus loin. Ceci étant sa victoire pleine d’autorité contre Del Potro prouve qu’il fait désormais partie des prétendants.

5. Kei NISHIKORI

(Quart-de-finaliste battu par Nadal)

Avec lui c’est un peu toujours la même rengaine. Véritable métronome du fond de court, le protégé de Michael Chang a passé ses premiers tours à l’expérience et au courage pour se défaire notamment de Djere et Benoît Paire. Mais à l’instar de son parcours à l’Open d’Australie, il a ensuite payé cash ses précédentes débauches d’énergie. Balayé par Nadal en à peine un peu plus d’une heure et demie, le Japonais semble hélas inexorablement voué à plafonner à l’approche du dernier carré.

4. Novak DJOKOVIC

(Demi-finaliste battu par Thiem)

Impérial jusqu’en demi-finale, le N.1 mondial avait à cœur de réaliser le second « Djoko Slam » (4 GC d’affilée non-calendaire) de sa carrière. Pour se faire, le Djoker avait bien préparé son affaire avec une jolie montée en puissance observée entre son entame (poussive) à Monte-Carlo et ses deux finales (une gagnée, une perdue) à Madrid et à Rome. Perturbé par le vent, le Serbe n’a malheureusement pas réussi à trouver la parade en demie face à un Thiem visiblement moins gêné que lui.

3. Roger FEDERER

(Demi-finaliste battu par Nadal)

Après pas moins de 4 ans d’absence à Roland, le Maestro a quand même réussi à se hisser dans le dernier carré du Grand Chelem le plus compliqué pour lui. Sorti du piège Wawrinka en 4 sets, l’homme aux 20 GC a ensuite logiquement (et comme d’habitude) courbé l’échine face à celui qu’il ne battra probablement jamais à Paris sur la surface orangée. Qu’importe, à quasiment 38 ans, c’est avec un bain de jouvence et le plein de confiance que le Suisse peut désormais se tourner vers son gazon adoré.

2. Dominic THIEM

(Finaliste battu par Nadal)

Depuis 4 ans, il est le seul à s’être hissé dans le dernier carré à Paris (deux demies et deux finales). De surcroît, il est également le seul à avoir battu 4 fois Nadal sur terre-battue dans le même laps de temps. En finale, il a en outre pris un set à Rafa, avec la manière, et ce pour la première fois sur les terres du roi, mais ça ne suffit toujours pas... La question pourtant n’est désormais plus de savoir si Thiem s’imposera un jour à Paris (il le fera), mais plutôt s’il y parviendra tant que Nadal sera là !

1. Rafael NADAL

(Vainqueur pour la 12e fois)

Moribond à Monte-Carlo, puis dominé par Thiem et Tsitsipas à Barcelone et Madrid, l’ogre de l’ocre avait remis les pendules à l’heure à Rome en infligeant notamment le premier 6-0 de sa carrière au Djoker. En bénéficiant en outre d’un tableau totalement à sa mesure, le Majorquin a récité son tennis de terrien de bout en bout, ne doutant finalement que l’espace d’un petit set face à son héritier autrichien. Un 12e titre herculéen qui replace Nadal à seulement deux unités de Federer en GC. Phénoménal.

Et maintenant, place au gazon !

Bis repetita, dans un mois les trois galactiques (Federer, Nadal et Djokovic) ont rendez-vous du côté de Londres. Sur sa lancée, Nadal pourra surfer sur la confiance accumulée à RG. Rassuré, Federer visera pour sa part un 9e succès sur le gazon anglais. Quant à Djokovic, revanchard annoncé, il sera le favori N.1 pour conserver son trophée. A moins qu’un jeune ne vienne s’interposer ? Peu probable, car (rappelons-le) depuis 2016 les trois ogres ont remportés les 10 derniers tournois du Grand Chelem disputés.

Lionel Ladenburger

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