Benoît XVI en quête d’alliés religieux en Europe

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lundi 4 décembre 2006

Riche d’une expérience plus que millénaire, la politique internationale du Vatican a toujours eu une vision au long terme, et bien imprudent serait celui qui en sous-estimerait l’intelligence. Ainsi, conscient de l’inexorable perte d’audience de la religion catholique en Europe depuis les golden sixties, le Vatican cherche désespérément des solutions pour se maintenir sur le vieux continent.


En Belgique, par exemple, pays longtemps imprégné par la culture catholique en raison de son réseau d’enseignement chrétien aussi puissant que le réseau public, on assiste à une désertification saharienne des églises et à une raréfaction sans précédent des vocations (aucune en Flandre cette année, ce qui est une première).

C’est à ce point que les partis chrétiens, qui ont quasiment toujours été au pouvoir tout au long de leur existence, ont rayé la référence religieuse de leur logo, et le primat de Belgique a dégringolé de plusieurs rangs dans la hiérarchie protocolaire du Palais royal.
On observe en revanche, et simultanément, la montée en puissance de l’Eglise évangéliste et surtout de l’islam. Dans plusieurs communes bruxelloises, notamment, il y a déjà plus de mosquées que d’églises, et les premières sont remplies, contrairement aux dernières.

Jean-Paul II avait déjà essayé de faire insérer une référence au christianisme dans le défunt projet de constitution européenne, mais sans succès. Alors quelle serait la vision à long terme du Vatican, lorsque Benoît XVI se rend en Turquie les bras grands ouverts, multipliant les gestes symboliques de grande fraternité avec l’islam et soutenant l’adhésion de la Turquie à l’UE ?

La réponse est claire : la montée de l’islam en Europe redonne un certain poids sociopolitique au phénomène religieux dans nos démocraties laïques ouvertes à la liberté du culte, et le subsidiant même souvent. Or, pour le Vatican, ceci vaut toujours beaucoup mieux que l’athéïsation irréversible de la société. Bref, tant qu’il y a du Dieu, il y a de l’espoir, se dit pertinemment le pape.


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