@pemile
Je constate souvent cette tendance à finir ses phrases par « point », comme si par ce geste on soulignait que ce qu’on vient de dire est irréfutable et fait le tour de la question.
@Jeussey de Sourcesûre
@Jeussey de Sourcesûre
Je ne vois pas ce qu’il y a de péjoratif dans le terme « élever ». C’est un terme avec une connotation spatiale : on élève l’enfant vers le haut, c’est-à-dire qu’on accompagne sa croissance dans tous les domaines de son existence.
@Jeussey de Sourcesûre
Ce qui est naturel chez l’humain, c’est son patrimoine génétique, c’est tout.
Dire comme vous le faites qu’élever ses enfants dans une religion est contraire à la liberté de conscience est totalement abusif. Quand vous élevez vos enfants, vous ne faites pas que lui inculquer les gestes nécessaires à l’indépendance et le langage, mais vous l’élevez dans vos valeurs. Vous lui transmettez une certaine notion de ce qu’il faut faire et de ce qu’il ne faut pas faire, vous lui donnez des repères en lui apprenant que certaines choses sont plus importantes que d’autres dans la vie, et tout ça ce sont vos notions à vous, vos repères à vous. Les gens religieux, dont les valeurs sont inspirées par la religion, transmettront à leurs enfants ces valeurs, et il n’y a pas plus d’entrave à la liberté de conscience dans ce cas que dans l’autre. En réalité vous faites une distinction qui n’a pas lieu d’être chez les religieux, puisque chez ceux-ci, il n’y a pas de séparation entre les valeurs et la religion. En transmettant celles-ci ils inculquent le coeur de celle-là.
Il faut déjà définir ce qui est naturel chez l’être humain. Est-ce que le naturel est ce qui se manifeste en l’être humain dès la naissance ? Dans ce cas ni le langage, ni la culture, ni même la bipédie ne sont naturelles, car elles résultent toutes d’un certain conditionnement social, d’un apprentissage qui passe par l’imitation. On ne peut donc pas définir le naturel de l’être humain à partir de la considération du nouveau-né.Est-ce que le naturel réside dans le lointain passé, dans l’humanité primitive, faiblement, voire pas du tout sociabilisée ? On serait bien en peine de savoir positivement quoi que ce soit d’une telle humanité, étant donné qu’aussi loin qu’on remonte dans le temps, on retrouve toujours des traces de société. Il est même douteux que l’être humain ait un jour existé indépendamment de tout contact avec ses semblables, ce dont même Rousseau, qui fonde sa pensée politique sur cette hypothèse, avait conscience. Ou alors faut-il plutôt chercher le naturel dans les grandes tendances invariantes de l’humanité, dans les motifs qui se répètent au cours des âges et des civilisations ? Dans ce cas, il faut admettre que l’humanité est naturellement religieuse, tant le fait religieux s’observe avec constance.Donc non, l’être humain n’est pas naturellement athée, il est naturellement religieux. L’athéisme, tel qu’on l’entend aujourd’hui, et qui désigne une opposition, soit réfléchie, soit due à l’indifférence, aux principales formes de théisme, ne peut exister que dans des cultures façonnées par le théisme. Les confucéens chinois, qui ne croient pas en une divinité transcendante personnelle, ne sont pas théistes, mais ils ne sont pas non plus athées, car ils restent religieux, de par leurs rites. L’athéisme, en tant que posture métaphysique réfléchie, est donc une construction culturelle. En revanche, l’athéisme d’indifférence, qu’on appelle généralement impiété ou incroyance, existe quant à lui depuis aussi longtemps que le phénomène religieux. L’Ancien Testament parle en effet souvent des hommes infidèles, oublieux de Dieu, qui « se disent dans leur coeur que Dieu n’existe pas ». On peut donc reconnaître une certaine naturalité à cet athéisme, mais dans ce cas la religion est aussi naturelle que lui.
Et en plus il dit « chocolatine », rien que pour capter les voix de ces hérétiques du sud-ouest. Au bûcher !
Votre point de vue rejoint certaines des réflexions que je me suis faites. Il est tout à fait vrai que le problème de la souffrance est celui qui pose le plus de difficultés pour le monothéisme, car si Dieu est bon, alors on se demande forcément comment il peut permettre les atrocités qui sont monnaie courante en ce bas monde. Peut-être ne peut-il pas les empêcher ? Mais alors il n’est pas tout puissant, ce qui est encore un sérieux problème.
@Christian Labrune
La douleur liée au fait de fournir un effort soutenu pendant plusieurs années pour un résultat incertain est une chose. On s’en remet généralement assez bien, et si on n’a pas forcément acquis de compétences utiles, on a au moins exercé sa cervelle et on apprend également que rien ne s’obtient sans travail. Plus tôt on comprend cette règle fondamentale de la vie, mieux c’est. Mais le problème dont l’auteur a souhaité nous faire part ici ne me semble pas concerner la difficulté qu’il y a à recevoir cette dure leçon, mais plutôt l’absurdité morale qu’on ressent à étudier dans l’unique but de préparer un concours, et où la curiosité intellectuelle, le pur plaisir d’apprendre est accessoire, voire inexistant. Dans ces filières, on peut très vite avoir l’impression qu’on ingurgite des connaissances pour les ingurgiter, qu’on est formé non pas pour apprendre, mais pour passer un concours, et qu’à l’issue de ce concours on sera formé pour passer l’agrégation, encore un concours, pour devenir enseignant et former des élèves à passer des concours. Et même si on ne rentre pas dans l’enseignement on ira en entreprise où on s’échinera pour gravir les échelons et obtenir des promotions. Bien sûr, il y a des moyens de sortir d’une telle logique, mais quand on est pris dans le tumulte des révisions, on échoue à percevoir le sens de tout ça. En règle générale, ceux qui se portent le mieux sont ceux qui ne se posent même pas la question et qui foncent, quitte à reporter leur crise existentielle à la quarantaine. Cependant, il y aurait quelque mauvaise foi à condamner intégralement ce système. En y entrant, on sait pourquoi on y va. Il est également possible de trouver du sens et le plaisir de l’apprentissage en arpentant ces voies, mais cela demande un recul et une maturité qu’il est rare d’avoir entre 18 et 20 ans.
@leypanou
Et a contrario il y a beaucoup d’élèves qui passent deux ans en prépa à souffrir sans jamais décoller et qui finissent dans une petite école, alors qu’un parcours à la fac leur aurait permis, vu leur profil intellectuel, d’obtenir quelque chose de beaucoup mieux.
Ce qui est critiquable dans la prépa, ce n’est pas tant l’exigence d’excellence que le rythme d’apprentissage qui empêche de rien traiter en profondeur et qui nuit à l’apprentissage de certains. Je n’ai fait qu’un an de prépa, puis je suis allé à la fac. Alors que ma prépa a été douloureuse et peu brillante, mon année de fac s’est passée facilement et avec de très bons résultats. C’est qu’à l’université personne ne vous dit ce que vous devez réviser pour le lendemain. Tout ce qui est demandé est d’être prêt pour la fin du semestre, mais si on a envie de faire uniquement des maths pendant une semaine, il n’y a rien qui l’empêche. J’ai découvert que c’est en organisant moi-même mes révisions et en faisant des recherches personnelles, choses impossibles en prépa, que j’apprenais le mieux.
Les classes prépa ne sont pas faites pour aider à s’épanouir intellectuellement les élèves, mais pour en faire des chevaux de course qui parviendront autant que possible à se hisser aux premières places dans les concours. Ça n’a pas d’autre finalité. Et ceux qui sont dans les meilleurs et qui atterrissent à l’ENS vont à nouveau être transformés en chevaux de course pour l’agrégation. On comprend que ce système, s’il permet de sélectionner les éléments qui apprennent vite et bien, participe assez peu à la formation d’esprits originaux et profonds. Mais la société considère sans doute qu’elle peut se dispenser de tels esprits, et qu’une armée de gens aptes à rentrer dans le moule et à obéir est bien plus utile.
@Ronny
@Le p’tit Charles
Vous au moins, vous ne cachez rien.
@Le Gaïagénaire
Pourquoi ne le désirerait-il pas ?
On se demande si vous faites exprès d’écrire des sottises.
@njama
Je ne vois toujours pas de raison de séparer plusieurs plans de la morale. Si nos actes se font toujours effectivement par rapport à quelque chose, je ne vois pas pourquoi la règle dont procède notre conduite devrait différer en fonction de la chose par rapport à laquelle on agit.
Si je dis que la morale religieuse l’emporte forcément sur les autres, c’est dans l’hypothèse où on admet qu’il existe des devoirs envers Dieu. Un athée ne reconnaît pas l’existence de ces devoirs, et considère donc qu’il n’y a pas de morale religieuse, que ce n’est qu’une construction arbitraire établie à partir d’une chimère. Mais si on admet qu’il existe un être absolu, infini, alors on doit aussi admettre que les devoirs envers cet être conditionnent notre vie éternelle, qui est incommensurable par rapport à notre vie terrestre, et par conséquent ce sont forcément ces devoirs qui sont les plus importants, quand bien même leur accomplissement nous vaudrait des désagréments dans la vie temporelle.
Mais si nous revenons à l’avortement, remarquons que la désapprobation morale de cet acte ne vient pas directement de l’Eglise, mais de la morale évangélique elle-même, comme je l’ai dit dans l’article. Qu’on soit d’accord ou pas avec la légitimité de l’Eglise, il n’en reste pas moins qu’éviter d’avorter pour accueillir un enfant est dans l’immense majorité des cas la voie chrétienne.
@Kenou et @Gaïagénaire
Vous placez toujours le débat sur le plan de la légalité : selon vous, on ne doit pas interdire l’avortement. Mais oncle archibald dit la même chose que vous. Simplement, lui et moi sommes d’accord pour dire que l’avortement consiste à tuer un être humain, et donc que c’est un acte moralement grave, qu’on peut envisager dans certains cas, mais qu’il est impossible de comparer avec une opération neutre, telle que retirer une tumeur ou une carie.
@Kenou
Un foestus n’est pas un être humain.
Comme je l’ai dit plus haut, je pense exactement le contraire.
@Le Gaïagénaire
Ah ben en fait on n’était pas encore au summum dans votre dernier message. Vous vous êtes surpassé.
@Kenou
Bon, pour vous un foetus n’est pas un enfant. Pour moi, je ne vois décidément pas comment on peut penser une telle chose (bien que ce fût mon cas il y a bien longtemps). Mais bon, brisons ici.
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