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Les commentaires de easy



  • easy easy 18 août 2012 21:25



    «  »«  » wikipédia ??c’est plein d’erreurs....«  »« 

    Prouvez-le



  • easy easy 18 août 2012 20:23

    «  »«  » La vie ....est un cadeau précieux «  »«  »

    Ce n’est pas prouvé



  • easy easy 18 août 2012 20:17

     Correction ; résonner s’écrit avec 2 n, résonateur avec un seul n



  • easy easy 18 août 2012 20:14


    Il est très difficile d’aborder ce sujet apophatique alors que notre grammaire est cataphatique.
    Vous avez bien du mérite et vous en êtes fort bien sorti.


    Je propose à mon tour quelques pistes de réflexion en pas japonais

    A mon sens, ce que notre conscience dit cultiver en raisonnant sous le contrôle de notre nomos, notre inconscient cherche à l’hystériser en résonnant avec les inconscients d’autres personnes en toute anomie.
    Nous communiquons en conscience en procédant de dialectique et inconsciemment en procédant de frénésie qui vire à l’hystérie lorsque que la raison capitule.
    Le conscient raisonne seul, l’inconscient résonne avec les autres.
    Une réunion organisée sous le sceau de l’organisation sollicite la conscience de chacun.
    Un chahut sollicite les inconscients.
    Le respect de l’histoire intégrale incite à la sagesse, la compilation ou mise en avant de morceaux choisis incite à la résonnance.


    Exemple :

    Cinq amis conviennent de se réunir pour une plongée nocturne ou pour un casse. Chacun va à la réunion n considérant qu’il n’y sera question que de raisonnements. Que l’entreprise soit légale ou pas n’y change rien, chacun n’est attendu qu’en production de sang-froid, de méthode. Pas de résonnance, pas d’hystérie.

    Une semaine plus tard, ces cinq amis conviennent de se réunir pour aller voir un match de foot, un opéra, un concert de Johnny, pour aller en discothèque, pour draguer sur les champs. 
    Alors qu’ils se connaissent pour leur capacité à raisonner, ils se sentent invités sur ce coup là à résonner, à vivre une frénésie, voire une hystérie. Et on les verra s’emporter, s’enflammer, s’échauffer, perdre le sens de la mesure.

    Pendant le casse, si tout se passe comme ils l’avaient hyper calculé, ils restent dans le pur raisonnement. Mais comme il plane sur eux une menace importante, dès que ça part en couille, l’inconscient de chacun jusque là bridé explose. Les 5 inconscients vont se parler dans la grammaire des inconscients et vont résonner entre eux pour former une ambiance sans nomos, sans loi, complètement folle. Il va se passer du n’importe quoi. 

    Après coup, les 5 consciences vont essayer de reprendre le dessus sur les 5 inconscients et les 5 amis vont sembler parler avec un minimum de sens pour justifier leur comportement hystérique précédent mais ils ne parviendront jamais à le justifier correctement. 

    A force, le raisonnement calme de chacun ressortira à leurs yeux mutuels et croisés comme peu fiable, peu sûr. Ils sauront désormais que l’hystérie l’emporte.





    Un enfant démarre sa vie en constatant le raisonnement de ses parents et s’aligne dessus. Tout ça lui semble sûr. Si le père dit qu’en roulant deux heures on arrivera à la mer, c’est effectivement ce qui se produit. Il a confiance. 
    Puis un jour, les parents hystérisent devant l’enfant. Ils ne raisonnent plus, ils résonnent. Ils font n’importe quoi. Une fois calmés, ils tentent d’expliquer à leur enfant pourquoi ils ont cassé toute la vaisselle. Ce qu’ils disent avec un air raisonnable ne tient pas la route d’autant qu’ils n’admettent pas avoir résonné et même hystérisé (raison débordée, capitulée). L’enfant perd confiance même en ce qui semble être du raisonnement. 

     
    L’enfant vient donc de découvrir qu’il y a les raisonnements et aussi les mises en résonnances de pensées bizarres, surgies des prodondeurs du cerveau, qui ne sont pas sages du tout et qui aboutissent à des violences. 
    Il voit bien qu’il existe des résonnances joyeuses. Il voit bien qu’à Noël, au départ des vacances, il existe une fièvre, une frénésie, une hystérie joyeuse. Ca aboutit à quelque dévoration tout de même mais bon, c’est considéré comme étant heureux. 
    Hélas, il voit aussi qu’à l’occasion de ces hystéries joyeuses, plein de diables surgissent de la boîte à Pandore et qu’il y a des gifles qui volent pour un oui ou pour un non, surtout à Noël, surtout pendant les vacances. 

     

    Certains enfants auront connu les hystéries joyeuses avant les hystéries violentes et seront donc des déçus de la résonnance. Ils éviteront les messes et les foules.

    D’autres auront connu d’abord les résonnances violentes et en auront fait leur pain ordinaire, leur normalité. Pas du tout choqués, ils ne seront jamais déçus du Monde.
    Ils vont pratiquer eux-mêmes et très tôt ces frénésies en piquant des colères dans les magasins, les avions. Ils n’apprécient pas les ambiances calmes et foutent le boxon en classe. Un enfant qui hurle sait très bien, surtout à notre époque puériliste, que tous les tambours de ceux qui sont autour se mettent à vibrer à la même cadence que lui. Il sait qu’il aliène tout le monde à sa colère, à son anomie. 

    Grandissant en ne voyant que des avantages à frénétiser leur entourage, les enfants grands résonateurs seront comblés par le monde actuel. Jeux vidéos, soldes, concerts, championnats de foot, seront leurs utilitaires idéaux. Ils ne déprimeront pas car échoués sur un Amplificateur, ils en trouveront un autre où s’accomplir. Ils peuvent évidemment devenir bandits et finir pendus mais ils ne seront jamais dépressifs. Il est très dommage qu’aucune espitémologie n’ait remarqué ce fait.






    Raisonnements et résonnances ne relèvent pas que du foyer parental.

    J’ai vécu quelque chose de spécial et de suffisamment spécial pour avoir été lisible (Bien d’autres situations sont spéciales mais pas suffisamment pour qu’on puisse s’en apercevoir)


    Ma mère est Française, mon père Viet. Ils se sont connus à Paris en 1950. Ma mère était une citoyenne française, mon père un sujet indochinois. Je nais donc au sein d’un couple qui transgresse les deux doctrines endogamiques de leur peuple respectif. Ils s’aiment par-dessus les lois.
    Nous arrivons à Saigon en 56, deux ans après la défaite française de Dien Bien Phu
    A l’école, dans la rue, parce que ça se voyait sur mon visage que j’étais eurasien, j’ai subi des frénésies en « sale fils de traître ». J’ai été lapidé par les petits Viets. A la maison, je vivais la résonnance amoureuse exceptionnellement forte ou impertinente de mes parents, mais dehors, je subissais de la violence à cause d’elle. 

    Je peux donc apprécier la frénésie amoureuse mais je ne peux que redouter la frénésie de la rue. Le tout sans jamais savoir quelle est celle de ces deux frénésies qui a raison.


    Les enfants des Pussy Riots pourraient se retrouver dans une situation similaire. Leurs mères vivaient entre elles, à la maison, une frénésie joyeuse, impertinente mais la rue réagit par une frénésie allant à les tuer. Leurs enfants se retrouveront à avoir toujours peur des grandes fêtes et se sentiront seuls.





    Le rayon vert de Rohmer essaye de nous montrer le cas de gens qui semblent se méfier des fêtes. Ces timides qui ne peuvent envisager de tenir un microphone, ont besoin, comme tout le monde, de libérer leur inconscient constamment bridé par la raison et son nomos en lui permettant de résonner avec un miroir. Mais ils visent alors à ne résonner qu’en duo et dans un petit coin isolé.
    Ce sont des petits résonateurs, des bi-résonateurs

    Si les di-résonateurs ne trouvent pas leur moitié, ils se sentent mal dans le monde actuel. Ils se sentent dépassés par les gamins qui font les pitres sur scène en enflammant les salles.



    Les plus importants outils de mise en résonnance c’est l’amour (mais c’est faible en puissance puisque ça ne rassemble que deux personnes) ; c’est la musique ; c’est l’iconographie et c’est bien entendu la possibilité de se rassembler en masse (Manifs, concerts, bals...)
    Or notre époque se caractérise par un développement inédit des outils produisant de la mise en résonnance de masse. Tam-tam vidéo réseaux

    Les réseaux Net semblent une bonne opportunité pour ceux qui ont peur des foules de résonner avec du monde sans danger, a priori.
    Hélas, il y a des dangers, même sur le Net. Il y a des violences, même sur le Net.
    Il est probable que les intimidés essayent le Net mais il est tout aussi probable qu’ils finissent par comprendre que ce n’est pas avec cet utilitaire qu’ils pourront vivre une bi-résonance tendre.


    La résonance tendre, qui ne peut se réaliser qu’à deux, est la seule qui aurait pu échapper aux Systèmes d’Amplification. Mais ces systèmes, les media donc, vont dénicher les résonances tendres dans leurs planques, ce qui fait le paparazzi. Et quand des amoureux voient leur résonance intime étalée, utilisée par la masse et en toute violence « Pffff, t’as vu le tas qu’il se traîne », ils sont ruinés.

    Utiliser les réseaux, la scène ou les projecteurs, pour trouver sa moitié avec qui résoner tendrement aboutit trop souvent à la ruine de cette frénésie amoureuse qui fait la vitalité, le feu, la libido du couple.

    Les intimidés se voient bien moins de solutions qu’autrefois





    Le film La chèvre avec Pierre Richard, sous ses allures légères, montre les difficultés qu’ont les sensibles pour se rencontrer

    La problématique des sensibles est extrême.
    Si un sensible rencontre un autre sensible, il supportera très mal de le voir un jour, pratiquer ne serait-ce que Facebook.
    Deux sensibles ensemble seront très jaloux des réseaux, des contacts.

    Or, à moins de vivre en autarcie sur une île déserte, quel couple peut de nos jours se passer des Amplificateurs ? Comment le couple du Rayon vert peut-il contourner la SMSite ?

    Arrivent alors les solutions paradoxales.
    Celles où le couple, se voyant cerné par un contexte tout en Amplifications, essaye de s’en servir en miroir de lui-même, en s’exhibant (pipolisation, partouzes, échangisme...)
    Ca finit encore en ouroboros puisque ce couple doit finir par admettre que son propre ampli naturel ne fait pas le poids et que c’est encore et toujours le grand Tambour, le même qui hystérise autour d’un feu d’artifice un jour, autour d’un massacre le lendemain, qui est le plus fort, qui fait la loi.


    C’est l’hystérie collective qui par sa puissance fait la raison absolue.
    Plus rien ne semble possible au niveau individuel ou conjugal. Le couple est ridiculisé




  • easy easy 17 août 2012 11:03


    Un gamin qui pique une crise dans un magasin ou un avion, sait qu’il mobilise et aliène toutes les pensées.
    Il y a des gamins qui ont grandi sans jamais avoir eu besoin de criser. On les trouvera sans exception aucune dans les sociétés qui ignorent la puériculture et le puériculturisme (Massaï, Dogon, Inuit, Guarani, Moï, Aborigènes....)

    Et dans les sociétés qui ont inventé la puériculture il y a un siècle, on en trouvera énormément de ces enfants qui piquent des crises. De trois manières en fonction de leur âge : Très jeunes c’est la crise à hurler et se rouler par terre. A l’adolescence c’est déjà plus insaisissable et ça commence à se collectiviser. Et devenu adulte, c’est protéiforme et ça utilise les moyens les plus amplificateurs, dont le moyen roi qu’est la médiatisation. Puérilisme et technologisme vont de paire.


    Tous les protagonistes des JO sont des technologistes. Ils veulent tous tirer de la technologie médiatique un moyen pour aliéner les autres à leurs désirs et se mettre alors en avant. Il se forme alors deux scènes principales. L’une devant la caméra, l’autre derrière. Chacune possédant ses amplificateurs et caisses de résonnance. 

    Pendant des années, sportifs, sponsors et entraîneurs ont tout fait pour se faire remarquer à terme devant les caméras et la masse des spectateurs de ces compétitions entre champions se régale du moindre évènement qui lui permettra, en tant que masse, de se faire remarquer d’une autre manière. 

    Se faire remarquer est devenu essentiel à l’homme né dans le puérilisme et l’ampli.
    Se faire reparquer par ses performances physiques est déjà un excellent biais pour parvenir à aliéner les autres à soi.

    Mais lors de JO, il y a tant de champions, tant de premières marches, que la performance purement sportive ne suffit plus pour occuper la une. Il faut, si l’on est vainqueur d’une épreuve, fait quelque chose de plus. Les champions sympathisants des Black Panthers ont ouvert le bal de la compétition off en 1968.
    Mithrisatisation faisant, le public devient insensible aux répétitions des mêmes coups off. Il faut toujours le surprendre par un coup encore plus fort et exploiter à fond le off du off du off.

    Parmi les coups à faire, il y a les contre coups.
    Il était possible de s’inspirer du coup de 1968, pour concevoir le coup inverse, celui qu’on vient de voir

    Le monde pouvait autrefois se comparer à une mare connaissant des moments calmes, des nuits sans vents, et des moments agités où des chutes de pierres en secouaient la surface en produisant des ondes de choc au loin. 
    Le monde serait aujourd’hui une mare où des millions de gens jettent leurs pierres 24h/24, chacun jetant la plus grosse possible pour que ses vagues dominent celles des autres.


    Tous les enfants qui ont connu la piscine dont ils ont pu voir les bords débordés ont très vite intégré ce principe.
    Se baigner dans un fleuve, dans la mer, sous une cascade, n’enseigne pas ce principe et tend au contraire à démontrer à l’enfant que les agitations naturelles de l’eau lui sont supérieures. 

    Ce sont donc surtout les étendues d’eau artificielles et de dimensions réduites, la baignoire, la pataugeoire, la piscine, qui ont enseigné aux enfants le principe très excitant et motivant du plus gros pavé possible.


    Les jeux d’eau auraient toujours énormément enseigné l’enfant sur les effets de sa puissance et sur la nécessité de frapper continuellement pour agiter continuellement. Ce sont des centaines de leçons qu’apprend un enfant dans une baignoire. Or c’est une invention récente corrélée au puérilisme-ludisme-congé-payisme.


    Sur le plan technologique, nous sommes certes des enfants du mégaphone, de l’amplificateur et de la télé. Nous les utilisons à fond.
    Mais c’est dans les baignoires que nous avons appris à faire des vagues et des tempêtes.
     
     



  • easy easy 15 août 2012 21:59

    Je me rectifierais sur le point des premières industries (avant 1789).

    Il en existait tout de même quelques unes qui fournissaient des produits de base. Il s’agissait par exemple de celles fournissant le tabac et le sel. Cela parce que l’Etat (disons à la Richelieu-Colbert) voulait se faire du blé avec.
    A part donc quelques exceptions de ce genre, il n’y avait pas d’industrie se consacrant aux produits de base de la gueusaille. Même les clous étaient faits par les artisans qui les utilisaient.
    Il s’en utilisait beaucoup des clous, mais chacun se les faisait de sorte qu’un fin connaisseur pouvait reconnaître, en examinant les clous d’un meuble, qui l’avait fait.

    Il s’en utilisait beaucoup mais pas suffisamment pour justifier de monter une usine de clous.

    Et on ne s’est mis à fabriquer du clou industriel qu’à partir du jour où il a fallu produire des millions de chaises recouvertes non plus de paille mais de tissu, comme chez les aristos.





  • easy easy 15 août 2012 21:46

    Je ne veux pas entrer dans le débat sur ce qui a poussé les gueux à réclamer TOUT comme les aristos mais en plus cheap.
    Je n’en parlerai pas à moins qu’on ouvre carrément un chapitre spécifique.

    Je ne parle ici que d’une seule chose. Le principe de la concentration des moyens, de l’investissement lourd allant au-delà de quelques graines jetées sur un champ labouré, remonte à Midas. Et ce n’est qu’après que les gueux se soient mis en tête de TOUT avoir comme les aristos que ce principe industriel s’est imposé dans TOUS les secteurs.


    Ensuite, ce qu’est un libéral, vraiment, je n’en ai rien à faire.

    En discuter me semble plus que vain

    Je vois que pour l’instant, 98% des gens veulent encore TOUT et qu’il n’y a qu’un seul moyen de répondre à cette demande qui est l’hyper industrialisation donc l’hyper concentration des moyens donc l’hyper capilatisme.


    J’en connais un qui ne veut pas TOUT, un seul. Alors je le cite. Il s’appelle Odon Vallet. Il est le seul à avoir repoussé des millions et à se contenter de ce qu’il a déjà, (qui n’est pas rien)

    Tous les autres veulent plus, quoi qu’ils en disent. Tous les autres, si on leur dit qu’ils ont gagné 100 millions, ils vont tout acheter

    Il n’y a qu’un point sur lequel beaucoup de gens se freinent vraiment c’est sur le volume de bouffe qu’ils avalent. Compte tenu de leurs moyens, on devrait voir mille fois plus d’obèses si les gens ne se freinaient pas.


    Alors faire le procès de qui ? Des capitalistes, des libéraux ?
    Foutaise








  • easy easy 15 août 2012 21:19

    Même si nous étions d’accord sur ces 3 points nous ne le serions pas leur leur ordre, pour autant que cette ordre figure le cycle cause effet.

    Comme votre papier tend à indiquer un chronologique cause effet, je considère avec gravité l’ordre dans lequel vous placez ces trois points.

    Mon avis est que

    1 En toute époque, la demande a toujours fait l’offre qui a toujours fait la demande qui a toujours fait l’offre. Des gens demandent du pain. Un boulanger leur en fournit. Très bien. Un jour s’amène un type avec des pommes de terre. Des curieux essayent, le marché se développe, le boulanger vend moins de pains et se convertit à la pizza. Dans chacune de ces opérations modestes au départ, se trouvent déjà des principes capitalistiques larvés et que personne ne pense à nommer au départ 

    2 En toute époque, toute demande plus massive provoque une réponse plus massive de l’offre qui ne peut s’obtenir que par une logistique plus lourde où les principes capitalistes commencent à sauter aux yeux
     
    3 Avant 1789, du fait de la féodalité, les besoins massifs de 98% des gens étaient seulement alimentaires et très simples. La France comptait 600 fromages mais chaque gueux n’en connaissait qu’un. Alors chaque gueux plantait sa ligne de carottes, taillait ses sabots, confectionnait son panier et il n’était pas nécessaire de monter une usine à carottes. Les seules structures préindustrielles ne fournissant que l’aristocratie (manufacture de Sèvres, manufacture des Gobelins, chantiers navals pour la guerre, manufactures d’armes), elles avaient déjà tout du capitalisme mais ne servaient ni l’alimentaire de base, ni l’habillement de base, ni le logement de base, ni la culture de base, ni les loisirs de base, ni la santé de base, ni l’éducation de base, ni l’hygiène de base.

    4 Après 1789 du fait de l’égalitarisme, chacun a voulu sa chaumière, ses chaussures, sa culture, ses loisirs, son robinet, son école, son caddie en tissu écossais avec roulettes, ses vaccins et de la viande de boeuf, et des fruits variés et des légumes variés, et des bijoux, et des montres et des carrosses devenus voitures. Et des voyages et des thermes et du cinéma et des photos.
    Tout comme les aristocrates d’avant mais en plus cheap.
    Alors tout est passé en version industrielle. Industrie du chapeau, industrie de la chaussure, industrie de la fermeture éclair, industrie du papier, industrie de la montre, industrie de la viande, ...TOUT
    Alors seulement, le très vieux principe de la concentration des moyens nous a sauté complètement à la figure. Soudain il n’y avait plus que ce procédé industriel, soudain les petites productions perdirent leur place. Soudain il n’y eut plus que le capitalisme. Soudain 98% des gens se sont retrouvés employés d’usines 


    Ainsi, il ne s’est rien passé de nouveau à part le virage égalitariste de 1789 qui a fait exploser les très vieux principes de concentration des moyens.

    Accomplir l’égalitarisme sans le capitalisme total aurait été impossible

    Sont dans le déni total ceux qui dissocient l’égalitarisme absolu du capitalisme absolu



  • easy easy 14 août 2012 19:31

     «  »«  » le capitalisme est un système économique et social axé sur la maximisation des profits par le biais de la libre concurrence des entreprises, de la concentration des capitaux ainsi que de la propriété privée des moyens de production et d’échanges «  »«  »

    Parce qu’il me semble que le mot capitalisme est récent et qu’il a été dès son apparition connoté négativement et que votre définition me semble trop valable pour Obélix, je le rédéfinirais d’une manière à le caractériser davantage XIXème siècle.

    Ce qu’Obélix n’a pas pu faire, c’est vendre en masse.

    Il aurait pu produire en masse. Demandez lui de livrer 100 000 pierres taillées par mois payées cash no problémo et en quoi, 6 mois de temps, il aura inventé la machine à vapeur et la CAO pour répondre à cette demande.

    J’aborde ici un point régulièrement négligé par occidentalo centrisme et par cataphatisme. Beaucoup de gens, depuis l’âge des cavernes, ont eu sous la main, à leur portée, la possiblité de développer un bidule, par exemple la roue. Et va savoir pourquoi, ils ne l’ont pas fait. Tiens, monter sur un cheval. Ca peut tomber sous le sens. Si je vois un type monter dessus et que je chope un cheval, je vais moi aussi monter dessus. Bin non. Il y a eu un peuple, dans le nord de l’Europe, qui avait monté les chevaux pendant des siècles sans que leurs voisins n’aient encvie d’en faire autant de sorte qu’à Babylone la splendide on ne montait pas les chevaux. Tiens, la prison. Attacher quelqu’un, qui n’a pas pensé à ça ! Qui n’a pas pensé à enfermer quelqu’un dans une grotte, dans un trou. Tout le monde y a pensé. Mais des milliers d’ethnies ont refusé ça.
    Même le carcan, même le pilori, il y a des gens qui n’en ont pas voulu.

    La propriété du sol. Ca fait des siècles que les Roms savent ce que c’est et qu’ils en bavent de nos barbelés et clôtures. Mais ils n’en veulent pas et très peu se sédentarisent.


    Alors, si on avait demandé à Obélix de livrer 100 000 menhirs par mois, il les aurait livrés, après un temps d’adaptation, ça va de soi.
    Dans l’antiquité, il y avait, ici et là des mines, de fer, d’étain, de plomb...Là, il y avait une forte demande. Là il fallait produire beaucoup, à une toute autre échelle que celle d’Obélix selon Uderzo. Alors ces mines, la manière dont elles étaient gérées, ressemblait beaucoup à la manière d’aujourd’hui. Là, il y avait tout un système complexe beaucoup plus organisé et centralisé que ce que font les garimperos actuels opérant en solo. Il y avait des routes, des charrettes, des animaux de trait, donc des étables, du foin, des personnels par centaines, un port, des navires, des soldats armés et du capital, évidemment du capital.
    Et là encore, si on avait demandé aux proprios de ces mines de fournir 100 fois plus vite, ils auraient développé la machine. Inéluctablement.



    Avant 1789, il ne venait pas à l’idée d’un cultivateur d’être propriétaire. Il en connaissait le concept mais comme la terre était au seigneur et qu’il ne la vendait pas, il valait mieux ne pas y penser. Toute la manière de vivre du cultivateur était donc dans le refus de considérer la propriété et il pouvait en être heureux, pas frustré du tout si le seigneur ne le pompait pas trop (Ce cultivateur disposait de 100 j fériés par an. Mais qu’il devait alors en services à l’Eglise)

    Après 1789, les marxistes qui fulminent contre le capitalisme refusent de le voir, après 1789, chacun a commencé à vouloir devenir proprio, donc acheter. Acheter acheter acheter les gens n’avaient bientôt plus que ce mot à la bouche.

    Alors les Obélix de 1800 se sont mis à produire de plus en plus massivement. Avec tout ce que ça implique et qu’il est inutile d’expliciter.




    Dans votre récit de l’histoire du business, vous vous appensentissez sur le fait que des entrepreneurs proposent un marché un gadget dont personne n’avait besoin au départ. Le Coca cola en serait un bon exemple. 

    Mais ce faisant, vous biaisez faussement.

    Prenons la Ford T
    Etait-ce comme le Coca cola ?
    Peut-on, quand on a 200 client à qui livrer du lait sur les collines de San Francisco, se passer de l’engin idéal pour faire ça ? NON.

    On ne peut pas se passer de bottes quand on travaille la vache dans le marché du Far West. On ne peut pas se passer d’un gros couteau, d’un fusil, d’une selle, d’un chapeau, d’un lasso. On ne le peut pas.

    Alors on achète. Alors il faut produire par milliers. Alors il faut organiser une logistique ad hoc, faire des routes, amener plus d’électricité, creuser des canaux....

    C’est la demande massive qui a fait surgir ce qui existait du temps des Romains de façon massive. Et tout devenant massif, les productions artisanales qui n’ont pas pu suivre (parfois pour des raisons de chute de la demande) ont souffert et provoqué bien des drames et chocs culturels. 
    C’est allé soudain très vite.

    Bien entendu que cette frénésie d’achats a conduit à des manufactures énormes, y compris de produits non indispensables comme le chocolat ou le café. 
    Bien entendu que les malins qui ont tout de suite compris le truc ont accumulé des fortunes et concentré des moyens de production. Mais comment aurait-il pu en être autrement face à une telle demande (qui a connu bien des effondrement de saturation et des faillites) ?

    Mais rien de tout cela ne serait arrivé si on n’avait pas dit, à partir de 1789, que chacun avait le droit de porter des bijoux (c’était interdit aux gueux jusque là) et de devenir proprios de leur lopin, de leur chaumière. 

    La concentration des moyens ? 

    C’est quoi un lycée sinon une concentration de moyens ?
    C’est quoi un hôpital, une prison, une armée sinon une concentration de moyens ? 


    L’Etat alors ? 
    C’est l’Etat qui aurait dû garder le contrôle de tout ?
    Bon, alors exit nos Sam’suffit, tout le monde en HLM. 
    Tout le monde au même salaire.
    Même plus besoin d’écoles.

    « 1984 » alors



  • easy easy 14 août 2012 14:36

    «  »«  »Et puis vaut il mieux qu’un enfant soit dans un orphelinat ou adopté par un couple de gay ?«  »«  »

    Si cet enfant était un autre que moi, je n’oserais répondre à cette question.

    Si cet enfant c’est moi, ma réponse, maintenant que je connais l’Humanité, serait : De grâce, confiez-le plutôt à un couple d’orang-outan qui vient de perdre son petit ; faites-en autant avec une fille orpheline ; laissez ce petit monde dans la jungle et ne vous en mêlez plus jamais.



  • easy easy 13 août 2012 21:44

    Même consternation que vous sur le Monument de la renaissance africaine

    Même enthousiasme que vous pour Ousmane Saw

    Je me casse la tête pour essayer de comprendre pourquoi ses oeuvres me touchent (en me laissant une forte impression qu’elles ne peuvent pas plaire à Toulemonde)
    D’abord le moyen.
    J’aime certes voir le burin du tailleur de pierre mais plus encore la trace des doigts sur la glaise

    C’est alors l’eccéité qui fonctionne.
    « Ici, il a mis sa main » fébrile, sa main mentale.

    Je suis sa pensée en suivant les traces de ses mains. Je piste sa pensée manuelle. (ça me fait également cet effet quand je regarde de près les gravures de Rembrandt qui corrige, améliore, estompe, masque) .
    J’ai l’impression qu’il se glaise, qu’il se Pygmalion lui-même (en tous ses états, en toutes ses projections introjections), qu’il se Adam lui-même, qu’il se Eve lui-même, qu’il se démiurge


    Car dans Apollon et Daphné je ne vois pas où est passé le corps de Le Bernin qui s’est pourtant arraché à cette performance. Alors que je perçois déjà mieux le corps de Rodin ainsi que de Camille dans leurs oeuvres. Je vois le corps de Van Gogh. Je ne vois pas le corps de Buren non plus
    Je préfère les objets faits mains, irréguliers, où je vois la fatigue, l’usure, l’épuisement, la patience, l’abnégation




    Et puis la taille qui est supérieure à la normale. Je me sens petit, dominé par ces créatures en pleine action qui m’ignorent. Comme des dieux qui guerroient sans un regard pour les hommes. 
    Positions extraordinaires, très éloignées des poses esthétiques de Michel Ange ou même Rodin

    Et l’ambiance que forme le groupe sur la passerelle des Arts, l’ambiance Ousmane domine le pont.

    Une telle sauvagerie, une telle africanité, là, en plein Paris, 120 ans après les expositions coloniales, le Buffalo Show, les zoos humain, quel flash back !

    Le cheval en centaure sacrifié dans cette capitale qu’il a tellement servie et qui ne veut plus de lui

    L’odeur 
    Une odeur difficile à capter dans ce courant d’air sur tirant d’air mais de très près oui une odeur de terre qui sue le pétrissage des pieds, des corps, des bêtes, des crottes de lions, des sangs écoulés et qui vibre encore des tam-tam. 


    La fragilité
    Donc la confiance.
    Oui Ousmane, tu nous as fait confiance
    Tu es l’artiste qui m’a fait le plus confiance.

    Et puis ça ne peut pas durer éternellement une sculpture aussi fragile.
    Ce n’est donc pas fait pour traverser les siècles, pour s’imposer éternellement,
    Ca admet de devoir s’effacer, de redevenir poussière.

    C’est une oeuvre qui accepte de mourir
    De redevenir terre
    De repasser sous les pieds, les griffes et les sabots
    D’être remodelée, autrement
    Par un autre

    Enrichie

     
    Merci Ousmane ! 



  • easy easy 13 août 2012 16:45

    Fondamentalement, le Rom (et associés) ne veut ni de la propriété foncière ni du travail selon notre acception.
    Obligation de vocabulaire oblige, il dira volontiers qu’il travaille lorsqu’il récolte les raisins pour un exploitant mais ce mot ne veut pas dire la même chose que pour nous (qui considérons qu’un écrivain travaille, qu’un politicien travaille)

    Le travail selon notre acception entend « régulier » et « au même endroit ». Notre travail est bancable. Les Roms refusent cette acception et ne veulent que romvailler. Ca peut être au moins aussi dur et pénible que le plus dur et pénible de nos métiers mais ils ne veulent pas de la marchandisation du travail, ils ne veulent pas se sentir machinés. Ils veulent savoir à qui ils ont affaire dans le travail. Ils ont une vision qui tient plus du lion que du termite.

    Si les Etat européens ne prétendaient pas tout réglementer, ils n’auraient pas à se soucier que les nomades aient accès à des romvaux. Ce ne serait pas leurs oignons.
    Or les états se mêlent de tout et prétendent encarter les Roms. Du coup, l’état se retrouve forcément responsable du romvail. L’Europe se retrouve interpelée sur le romvail et répond par le travail.
    Chômage ou pas, crise ou pas, ça n’a aucune chance d’aboutir.
    Les Roms ne voudront jamais de notre travail.


    Toujours parce qu’il prétend se mêler de tout, l’Etat impose aussi la scolarisation. Alors que les Roms ne veulent que la romanisation. Et l’Etat se retrouve à devoir leur fournir des allocations. Les Roms, pas cons, veulent bien encaisser les allocations puisqu’elles sont dues par cet Etat qui veut tout régenter mais ils ne veulent rien céder sur leurs manières de voir la vie.


    Ainsi que les Amérindiens, les Roms ne demandaient rien à l’Etat.
    Ils sont ceux des Européens qui ont le moins exigé, le moins revendiqué.
    Depuis des siècles ils se sont débrouillés dans des contextes étatiques sans jamais réclamer de droits dans ces états.
    Ils n’en veulent pas des droits administratifs.
    Ils n’en veulent pas car ils ont compris depuis des lustres que si un Etat accorde quelque chose, il s’accorde le droit de prendre cent fois plus quand il le veut.
    Et en particulier la liberté.
    Alors que les Roms, comme les Sioux, n’ont jamais conçu-voulu la prison

    (Il faut signaler sur ce point que bien des civilisations ont eu la possibilité flagrante de pratiquer quelque chose, la prison, la roue, mais qu’ils l’ont refusée. Hélas, l’Histoire exhumée par les Occidentaux ne sait pas voir et dire ces refus. Et on peut mettre ce phénomène en parallèle avec le fait que nous n’avons toujours pas compris comment faisaient les Anciens pour déplacer des rochers énormes)

    Les Roms n’ont jamais exigé davantage de droits (comme nous autres l’avons fait surtout depuis 1789). Mais de plus en plus coincés par les barbelés et clôtures, ils protestent de leurs restrictions de circulation-nomadisation. 

    Si des Roms venaient, par exception, à manifester, ils le feraient comme Geronimo l’avait fait. Ce ne serait pas une manif pour avoir plus de revenus, plus de retraite ou plus de confort, mais une manif pour un retour en arrière. 
    Ce sont les seuls Européens à ne réclamer que le retour à autrefois ou à défaut un statu quo.
     
    Les Européens veulent bien comprendre que les Amérindiens soient malheureux de ne plus pouvoir vivre comme avant (sans retraite, sans école, sans hôpital, sans téléphone, sans pompiers, sans polystyrène ni surimi) mais ne veulent pas comprendre que leurs Roms vivent le même cauchemar.




  • easy easy 13 août 2012 12:59


    La beauté est de toutes manières une injustice de fait, même entre grenouilles.
    Tant qu’elle n’est pas hystérisée (hyper considérée par l’effet larsen que provoque la foule) son injustice n’opère que très localement et ne touche que 5 ou 10 bestioles. Une girafe laide peut donc tenter sa chance en s’écartant de la plus belle de quelques kilomètres. Au bilan, il y a peu d’hystérisation, peu de conséquences.

    Chez l’homme, dès qu’il a commencé à faire des portraits ressemblants, ce qui est incroyablement récent et très méditerranéen (Les hommes des cavernes dessinaient très bien les bestioles mais stylisaient les sapiens, comme s’ils avaient pressenti le risque de perversion d’une canonisation de l’esthétique humaine) les hystérisations ont été très fortes.

    On s’est agglutiné à cent, à mille, à million autour d’une beauté.
     (Louis XIV avait beaucoup contrarié la Cour en épousant une laideur)
    De nos jours la naissance d’une beauté condamne des milliards d’autres. Soit à lui ressembler si pas trop d’écart, soit à s’enterrer ou enterrer le fait en jouant la carte de l’ignorance, en pratiquant un certain déni. Et cette défense-réponse peut aller jusqu’à mener une contre culture de l’esthétique. « Je ne suis p’tet pas un canon mais je pense, moi »

    Ici, Harmelle, vous évoquez certes la beauté d’une concurrente mais morte et vous soulignez son destin peu enviable. Vous cernez donc la vie d’Ava, vous en faites ce que vous voulez. Son destin, sa beauté sont entre vos mains et passent sous votre contrôle. 



    Heureusement, l’hystérisation à milliards n’est pas parfaite ou complète. Il y a bien des cloisonnements endogamiques et ethniques donc culturels qui la freinent. Et puis une beauté ne dure pas trop longtemps. Mais on va bel et bien vers de plus en plus d’hyper hystérisation autour de la beauté d’une personne donc vers de plus en plus grandes et irréductibles injustices au sens d’invivabilités.
    La situation née de l’hyper hystérisation que favorise la médiatisation est de plus en plus invivable pour tous, y compris par les canons.


    Il y en a une de beauté qui a su, bien mieux que Sissi, éviter son enfermement : Cléo de Mérode. Il y avait même des sacs à mains décorés de deux photos d’elle. Mais elle a su rester en retrait des effets qu’elle produisait.
    Peut-être Grace Kelly devait-elle à la pression de ses parents d’avoir pu vivre heureuse.
    Il y a BB qui a également su, avec une étonnante force, se dégager toute seule des effets de l’hyper hystérie.


    Sinon, oui, juste après la beauté physique, comme premiers éléments de perception, vient la voix. (Le passage du muet au parlant a cassé bien des hystérisations)
    Alors qu’un corps, une fois lavé de ses terres originelles, une fois cosmétisé et paré internationalement, peut effacer en grande partie son origine (donc sa marque endogamique), l’accent, la voix, reste très marquée de son terroir et ne peut pas facilement s’universaliser.



  • easy easy 13 août 2012 11:55

    Pamphlet bien bâti

    Mais vous attaquez une porte ouverte.
    Et avec bien du retard.



    Le temps qui est passé nous permet évidemment de mieux voir les effets pervers des concepts publicitaires (Publicitaire au sens très large de « Tout slogan qu’on braille, qu’on agite en étendard » ), donc de les critiquer.
    Il faut évidemment faire ce genre de critiques a posteriori. D’autant que mille formes de cadumisme perdurent.

    M’enfin on n’est là que dans le cosmétique déjà amplement critiqué (en prenant pour appui convenu la Bettencourt si facile à railler)

    Il y a d’autres concepts bien plus solidement installés (pas forcément récents) et produisant des effets pervers bien plus conséquents qui sont à critiquer.




    Vous dénoncez le puérilisme sur la musique de « Familles je vous hais » et par l’angle d’attaque le plus facile, celui de la cosmétique familiale. 

    Or il y aurait à dire d’abord pourquoi la famille se cosmétise. Pourquoi nous nous cosmétisons. De quoi la cosmétique nous protège. De quoi nous avons peur.



    Vipère au poing avait été écrit en plein baby boom. Il avait fait très fort Hervé.
    Mais au fond, ne sont-ce pas la Thénardierisation, la Folcochisation, la Papétisation, qui ont installé dans la sphère familiale le concept déjà ancien mais opérant jusque là en dehors d’elle, du triangle de Karpman ? 



    Il existe un lien entre La case de l’oncle Tom et le marketing Cadum et il passe par Thénardier.


    Premier temps on maltraite le sauvage au corps nu
    Second temps on en culpabilise
    Troisième temps on passe archange en névrosant de détecter des méchants abusant de fragiles (explosion des organisations gentilles)
    Comme chacun devient Archange détecteur de Victime et chasseur de Bourreau, chacun se retrouve menacé d’être traité de Bourreau (y compris de la Nature) 
    C’est terrorisant et schizophrénisant.


    Ca nous pousse à avoir des relations avec des objets (de vrais objets non biologiques) plutôt qu’avec de vraies personnes physiques. Ca nous pousse vers le matérialisme ou son avatar qu’est le monde virtuel (encore qu’on puisse être condamné pour avoir été le Thénardier d’un tamagotchi).
     
     

    Il faut donc situer le cadumisme et le glabrisme dans cette perspective innocentiste pour comprendre son succès.



  • easy easy 12 août 2012 12:30

    Restons au fond de ce que Caroline a semblé vouloir aborder

    (Ce n’est pas de cette terrasse qu’on peut voir l’alignement des trois temples qu’elle a mentionnés et cet alignement n’a pas d’autre sens que hasardeux)

    Vous semblez dire que vous vous retrouvez en difficulté pour dire aux vôtres (religieux ?) que vous virez vers une formule théiste débarrassée de toute grammaire et grammairiens.

    Oui c’est difficile, quoique permis, ce dont on peut déjà se féliciter. C’est difficile parce qu’on croit qu’on doit s’expliquer donc, que chacun doit s’expliquer sur ses manières ou conduites. Et qu’on croit alors qu’il faut s’en expliquer dans la langue du juge à qui on s’explique. 
    Or il n’existe pas de grammaire de ce qui n’existe pas, de ce qui n’est pas reconnu comme existant.
    Alors se retrouver solo, isolé, en chemin vers une vision originale, qui n’existe pas aux yeux des autres, à devoir s’en expliquer dans le volabulaire des institutions alors qu’on n’a même pas développé sa propre grammaire (on ne peut pas s’inventer un imaginaire vraiment original tant on se retrouve, in petto, à devoir recourir aux briques institutionnelles).
    On ne pas aller bien loin en termes de pensée originale tant on se retrouve obligé, pour la triturer sa pensée, d’utiliser les mots usités.


    Ainsi du mot aimer.
    Rien ne prouve qu’il soit le mot juste (d’autant qu’en France, il sert tant au cassoulet, qu’à son enfant, qu’à son amant, qu’à son dieu, qu’à sa patrie)

    Comment peut-on définir le sentiment que l’on Ressent alors qu’on n’a pas d’autre mot-définition que ce ’aimer’ qu’on sert à toutes les sauces et qui fait déborder nos poubelles ?
    Oui, nos poubelles débordent ce ce que nous avons aimé.

    Il n’y a qu’un moyen pour échapper à cette insurmontable difficulté c’est d’entreprendre de croire qu’on n’a pas à s’expliquer. Qu’on n’a jamais à dire la Chose, pas même à la Penser.

    Penser c’est déjà altérer, c’est déjà corrompre, c’est déjà soumettre, c’est déformer, c’est mentir. C’est loin, très loin de la pureté.




  • easy easy 12 août 2012 00:02

    Si ça vous intéresse vraiment, dites-moi quand vous y serez à jeûn et je viendrai vous en parler plus en détail.



  • easy easy 11 août 2012 21:01

    Tant qu’on n’a pas appris à défendre son ontologie, son archéologie, malgré, envers et contre tout, on ne pratique que le Marie-Chantal



  • easy easy 10 août 2012 16:12

    Quelle horreur pour nous qui n’avons jamais fait ça !

    Les Français, quand ils colonisaient, ils ne chiaient pas dans les champs des indigènes, mais toujours proprement, sur leur tête.



    Plus concrètement. Sans ouvrir ici l’énorme dossier des ultimes ethnies de l’Europe, observons ce qui se passe dans ce genre de situation.
    Et laissons même de côté les aspects numériques ainsi que d’identification puisque des cacas sauvages, il y en a partout sauf qu’on ne sait jamais d’où ils viennent, même en haute montagne où les Gitans ne vont jamais.


    Ce qui se passe donc, de manière très concrète, c’est qu’on a une bande de Gitans qui occupent pendant quelques jours un pré, que les proprios savent que ça va durer, qu’ils ont les boules et qu’ils font alors tout pour les emmerder en leur bloquant tous les accès possibles à bloquer.

    Le résultat c’est que les proprios se retrouvent emmerdés jusqu’au cou.


    Alors que si, une fois bien niqué par cette invasion qui dénie la propriété, les proprios avaient fait le deuil de leur autorité de proprios pour considérer qu’il serait plus intelligent d’offrir aux envahisseurs provisoires un accès à leurs chiottes, ils auraient certainement eu du ménage à faire mais sur seulement 4 m² et tout serait resté sous leur contrôle qualitatif.

    Un paysan se retrouve à devoir gérer énormément de problématiques météo. Mais il ne gère que très peu les problématiques commerciales, les foules. Résultat, ils font les têtus et se retrouvent humiliés.




    J’ai eu des CHR en stations et je considérais que j’étais largement gagnant à offrir l’accès libre à nos chiottes et d’une manière générale à tout ce qui pouvait aider les touristes à rester propres. Même concernant les chiens, je plaçais d’office à boire en devanture. Les proprios appréciaient et évitaient que leur chien me souillent le trottoir. C’est donc mes voisins qui n’en faisaient pas autant qui se retrouvaient dans la merde.

    Quand j’acceptais d’organiser des mariages dans mes CHR, je pouvais tomber sur des Gitans sans m’en douter. Le jour J, je réalisais le problème et je courais alors dans tous les sens pour adapter ma logistique. Entre autres détails, je décorais vite fait les toilettes d’un max de fleurs des champs. Je me retrouvais, à 4 h du mat à nettoyer mes pièces, j’étais parfois aidé par les derniers fêtards et une heure après, tout était redevenu nickel. C’est le pragmatisme adaptatif.


    Ce problème avait été celui de Woodstock et seuls ceux qui ont pris le parti de ne plus s’y opposer s’en sont sortis gagnants.



  • easy easy 10 août 2012 15:12

    «  »«  » Autant que je sache, Newton ou Descartes ne sont jamais passés par les commissions CNU ni émargé dans un labo avec des patrons «  »«  »

    En effet, et ils n’avaient ni portable ni téléphone.

    Ce qui ne les a pas empêchés de trouer le cul du Monde dès leur vingt-roisième année.




  • easy easy 10 août 2012 11:29

    Deux mots sur la naïveté.

    Tant qu’un enfant unique reçoit de sa mère ce qu’il veut en lui souriant, il apprend la transaction à deux. 
    Lorsqu’arrive un frangin, la mère étant très attentive à bien se partager, ses deux enfants apprennent aussi l’impartialité et l’esprit d’équipe « Si mon frère + moi sommes souriants, maman le sera ».
    A l’école, l’esprit d’équipe systématique vole en éclats, l’enfant apprend à ne faire équipe que si la maman-maîtresse le demande. Il découvre aussi qu’elle tient à avoir des jugements différents sur chaque élève en fonction de son obéissance.

    Il remarque qu’on peut juger les gens différemment et découvre que si la mantresse a du pouvoir, la masse des camarades en a aussi. Il découvre que fayoter lui pose des problèmes à la récré et que voyouter lui en pose en classe. Il apprend donc le modus vivendi qui consiste, devant chaque pouvoir, à lui faire de la lèche à l’abri du regard des autres pouvoirs, il apprend l’hypocrisie et la lâcheté. Il remarque que son esprit d’analyse, que son propre jugement sur les entités est variable et circonstanciel mais qu’il doit s’afficher fixé face à elles.
     

    A 15 ans, il a déjà bien des complexités et multilemmes à gérer mais une chose lui semble claire : Sur le plan scolaire, une fois cette complexité gérée, il peut progresser vers la félicité promise par ses parents en obéissant, en récitant. 

    Tout se déroule effectivement selon cette règle qu’il observe jusqu’au doctorat. Chaque année qu’il a bien récité, il a bien mérité et gagne un diplôme.

    A 30 ans, il a passé 90% de sa vie sur la voie des études où l’on grimpe en ne trichant pas avec l’EN.
    Tout ça pour ne pas finir éboueur et bien gagner sa vie, tout ça s’étant passé hors tout commerce, hors toute vénalité ou cupidité.
    A 30 ans, quoique gérant déjà certaines complexités grouillantes d’humanités chaotiques, il en gère beaucoup plus dans le champ des humanités institutionnalisées et ordonnées. Il croit au mérite dans la voie de l’EN et ses débouchés en termes d’emploi. Il croit au bon ordre et déteste les chahuts.

    Or, pour la première fois de sa vie, l’échelon qu’il veut maintenant franchir, c’est celui non plus d’un diplôme à accrocher au mur de sa chambre mais celui qui va enfin lui procurer un salaire.

    Pour la première fois, il demande que son obéissance soit récompensée en espèces sonnantes et trébuchantes par cette EN qu’il a adorée, encensée et dont il est devenu zélote. Il demande de toute bonne foi ce à quoi il était censé avoir droit et ne conçoit pas que son accès au paradis puisse faire l’objet de tractations occultes.
    Il est sain, il est honnête d’un point de vue de la Morale officielle, mais il est naïf.


    Pendant toutes ces années où notre doctorant avait choisi d’adorer l’EN et l’avait servie en acolyte, lecteur ou chantre, d’autres de ses camarades, dès leurs 10 ans, vendaient des briquets sur les plages. Dès leurs dix ans, ils ont été déniaisés et ont compris que toute place au soleil se dispute au poing, au fric et au couteau.


    Est-ce à dire que le monde se résume à ces deux destins ?
    Certainement pas. 
    Entre ces deux voies, il y en a des milliers de possibles. Et rien, vraiment rien n’empêche d’être à la fois déniaisé et honnête selon la Morale officielle (qui permet de revendre 2€ les tomates qu’on a acheté 1€, qui permet de vendre 100 000 ducats un tableau qu’on a barbouillé en deux heures, qui permet de facturer 100 maravédis un changement de fusible).
    Non, vraiment, il n’est pas du tout indispensable de trafiquer ou de pousser à la baille pour se faire une place.
    Mais il faut connaître la corruption dans ses sens et champs les plus larges.