Mobilisation des Tibétains en France pour la venue de Hu Jintao

par Tibet Libre
mercredi 3 novembre 2010

A l’occasion de la visite d’Etat en France du président chinois Hu Jintao, du 4 au 6 novembre 2010, la Communauté tibétaine de France appelle à une manifestation à Paris sur le parvis des Droits de l’homme - place du Trocadéro, le jeudi 4 novembre à 15 h. L’association appelle tous les défenseurs des droits de l’homme, ainsi que les associations de soutien à la cause tibétaine à se mobiliser.


C’est en effet le première visite d’un dirigeant chinois depuis les manifestations des Tibétains en 2008 au Tibet, dont on se souvient combien elles furent durement réprimées. Il y aurait eu entre 200 et 400 morts Tibétains, environ 7000 prisonniers, dont certains furent lourdement condamnés, une dizaine de peines de mort avaient été prononcées, suivi d’exécutions. Plus de 2 ans après les faits, le climat qui règne au Tibet est toujours celui de la terreur. Mais surtout, plus de 50 ans après la fuite du Dalaï lama en Inde, alors qu’il risquait d’être arrêté, voire exécuté, au Tibet, la question tibétaine n’est toujours pas résolue.

Malgré de timides discussions tibéto-chinoises avec des émissaires tibétains débutées en 2002, les autorités chinoises refusent toujours de rencontrer le Dalaï lama. Il ne lui est même pas permis de se rendre en Chine, bien qu’il en ait fait la requête à plusieurs reprises pour se rendre en pèlerinage bouddhiste dans les montagnes sacrées du Wutai Shan. Alors, pour une discussion avec les autorités, inutile de préciser que ce n’est pas à l’ordre du jour. Pourtant, les autorités chinoises auraient tout à gagner à discuter avec le chef des Tibétains en exil. D’une part, elles montreraient au monde une préoccupation humaniste qui lui fait défaut, d’autre part, elles réaliseront qu’elles n’ont réellement rien à perdre à discuter avec le Dalaï lama, ce dernier ne demandant plus l’indépendance du Tibet depuis plus de 30 ans, il recherche sincèrement un compromis dans ce qu’il appelle la voie du milieu. Comme il l’a dit à de nombreuses reprises, il ne veut pas séparer le Tibet de la Chine. Son souhait est de retourner au Tibet, où il compte abdiquer de ses responsabilités politiques en faveur d’un gouvernement démocratique tibétain, un gouvernement qu’il souhaite laïque, et qui constitue selon lui une forme de gouvernance adaptée au monde moderne, tournant la page de l’influence des monastères, qui a pu être excessive par le passé au Tibet. Il souhaite aussi travailler à la réconciliation entre le peuple tibétain et le peuple chinois, et les souffrances endurées par les Tibétains suggèrent qu’il aura fort à faire dans ce domaine. Son bilan en exil démontre sa sincérité : il a mis en place une école laïque pour tous les enfants tibétains, et dès son arrivée en Inde, il a initié la démocratisation de la société tibétaine. Ainsi, les Tibétains en exil élisent eux même leurs députés depuis 1960, et leur premier ministre depuis 2001. Les prochaines élections sont prévues pour mars 2011.

Pour aider à la résolution de la question tibétaine, la communauté tibétaine souhaite une mobilisation de grande ampleur et saisit l’occasion de la visite du Président chinois pour lui demander de libérer tous les prisonniers politiques au Tibet comme en Chine et de respecter la liberté d’expression au Tibet comme en Chine. Elle insiste notamment la demande de libération de Lui Xiaobo, lauréat du prix Nobel de la paix toujours emprisonné. Plus d’information sur le site : http://www.tibetan.fr/

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