A l’auteur, permettez-moi ce complément d’information :
Sur la référence au drame de Columbine, voici comment le DenverPost
rapporte l’information, en citant Cho Seung-Hui
lui-même : « I didn’t
have to do it. I could have
left. I could have fled," he says. "But now I am no longer running. If not for
me, for my children and my brothers and sisters that you
(expletive). I did it for them." He also refers to "martyrs like Eric and Dylan" - a reference to the teenage killers
in the Columbine High massacre ».
Sur les abus sexuels dont Cho Seung-Hui aurait été victime, voici comment le Bostan Heral rapporte
l’information : « Cho, an English major, produced
such disturbing creative writing that a professor referred him to counseling. MacFarlane, a former playwriting classmate of Cho’s, now an employee
of AOL, wrote on a news blog that
“When we read Cho’s plays,
it was like
something out of a nightmare.”
One play, titled “Richard McBeef,” depicts an angry adolescent who believes his stepfather
murdered his biological father. It is laced with references
to sexual abuse. In it,
a chain saw-wielding mom has a temper that flairs on a whim ».
Cho Seung-Hui
a écrit une pièce de théâtre : « Richard
McBeef » dans laquelle un adolescent
psychotique croit que son beau-père a assassiné son père biologique. Dans cette
pièce, Cho Seung-Hui établit des références à des
abus sexuels. En a-t-il été victime personnellement ? MacFarlane auquel l’article du Boston Hérald fait mention décrit en ces termes « Richard McBeef » :
« lorsque nous avons lu cette pièce,
c’était comme un vrai cauchemar ».
Jonathan Littell, Prix Goncourt et Grand
Prix de l’Académie française 2006, propose, au quotidien Le
Monde, cette analyse des deux pièces de théâtre écrites par Cho Seung-Hui : « La
directrice du département d’anglais de l’université, à la lecture de ses
pièces, en fut tellement bouleversée qu’elle les signala à ses supérieurs et à
la police, qui répondirent, à son désespoir, qu’ils "ne pouvaient rien faire". Or Cho Seung-hui,
avec ses moyens insignifiants, malhabiles, disait beaucoup en ces quelques
pages : la terreur abjecte de l’adolescent aux contours flous, terreur qui
assaille le corps de toute part, qui revient comme merde, vieillesse, obésité,
et hantise de la sodomie, qui est figurée sous la forme de la bouffe qui
étouffe (enfoncée dans la bouche du beau-père haï, une barre de céréales à la
banane, belle métonymie), de l’interdit opposé au jeu (trois fugueurs, mineurs,
se retrouvent dans un casino d’où ils seront expulsés après avoir gagné), d’une
mère passive et violée, de l’angoisse de l’inceste (clairement présenté ici
comme le fantasme ravageur de l’adolescent, qui cherche par tous les moyens à
provoquer le geste meurtrier qui le tuera). »
Pierre R.
Montréal (Québec)