Boileau419 :
Effectivement, je lis souvent sur AV « intellgence économique » et autres anglicismes inutiles, et Agora vox développe une version en anglais, mais je leur dois de rappeler qu’ils permettent à des opinions minoritaires de s’exprimer sur des sujets comme l’espéranto - totalement boycotté par les grands médias français excepté FR3, les journaux régionaux, les infos en ligne récentes comme Le Taurillon, les Euros du village, etc.. Ils laissent aussi passer des articles du lobby anti-vaccination qui personnellement me choquent, ou des articles manifestement de commande et de propagande par exemple par les laboratoires pharmaceutiques, mais on dirait que c’est le principe retenu, qui fait son originalité : le débat (avec des commentaires parfois très agressifs, voire débiles), à chacun de lire et de se faire une opinion.
L’espéranto, non je ne disais pas ça comme une blague, mais tout à fait sérieusement, je vous renvoie aux débats qui ont suivi les articles de Henri Masson sur AV, par exemple celui sur le globish, ou après certains de mes articles sur les langues.
Je ne connais rien à l’allemand, et je veux bien croire qu’il est poétique, mais je pense que chaque locuteur d’une langue trouve la sienne plus poétique, parce qu’il a été éduqué dedans, qu’il a ressenti les émotions de l’enfance et de l’adolescence dans celle-ci. Je suppose que Pouchkine est assez poétique en russe, non ? Ou Dante en italien ? La comparaison des qualités poétiques d’une langue ne débouche sur rien de concret à mon avis ; j’ai fait un petit article sur les difficultés comparées des langues, aspect qui, lui, est lié à l’apprentissage et au débat sur la ou les langues de communication dans l’UE.
Pour faire bref, je vois le sujet en deux temps :
Premier temps : pourquoi tant de gens trouvent-ils la solution anglais lingua franca finalement pas si mal, et pratique ? Comme moi il y a quatre ans... Parce que le bon sens populaire et l’expérience personnelle, celle de leurs amis, de leur famille, leur indique que le plurilinguisme de bon niveau dans quatre langues est une chimère. Un atout à l’échelle individuelle de quelques individus à qui des circonstances particulières ont permis de devenir polyglottes confirmés (famille, obligation professionnelle, expatriation, etc.) mais chimérique à l’échelle de toute une population car acquérir ces qualifications est un énorme travail, et maintenir ce niveau plus encore.
Ce même bon sens leur a fait apprécier de pouvoir échanger quelques phrases en anglais avec un Suédois, un Danois, un Grec, un Turc, un Asiatique. Bref, le bon sens a fait ressentir à chacun l’utilité d’une langue-pont entre les cultures, et la mondialisation en a montré l’utilité, la nécessité politique et commerciale.
Deuxième temps : quelle langue-pont ? C’est ce débat qui n’a pas lieu, qui est refusé par l’UE et par les médias, soit par peur de paraître anti-européens, soit par conformisme, soit par conviction politique.
Le latin, comme vous le proposez ? C’est une langue morte (déf. des dictionnaires), mais surtout tout aussi difficile que l’anglais ou une autre langue nationale. A la limite, je préfèrerais l’italien, dont la phonétique largement est plus régulière que celle de l’anglais. Mais l’injustice du choix d’une langue nnationale demeure vis-à-vis des autres langues et de leurs locuterus défavorisés. L’équité linguistique me paraît une condition sine qua non de la cosntruction européenne.
A mon sens, une langue-pont, ou langue interculturelle, ou langue auxiliaire internationale, ne peut être que la plus facile possible, afin de pouvoir être utilisée (à des niveaux divers) par la plus grande partie de la population (UE ou mondiale), une solution démocratique là où l’anglais est une solution élitiste. Or, actuellement, seul l’espéranto répond à ces critères de coût-efficacité, temps-résultat, neutralité (langue non-nationale), d’internationalité : la grammaire est internationale, cad. basée sur des structures de base, langue agglutinante et isolante.
Sans racines : le vocabulaire étant essentiellement européen, ses racines sont millénaires... L’espéranto a parfois été surnommé le latin moderne.
Sans culture : la réponse est trop longue, je vous renvoie sur les nombreux sites du réseau. Mais l’émergence et le développement d’une langue construite sont par eux-mêmes un phénomène culturel très sous-estimé.
Cela paraît absurde et irréaliste, utopiste, à beaucoup de gens, mais franchement, aucun politique n’envisage une seconde de remplacer l’anglais par le latin ou l’italien, nous sommes donc à égalité d’utopie de ce point de vue, sauf que les espérantistes existent en nombre, présents sur tous les continents, très actifs sur Internet, et en progrès même en France (je passe les détails), un des pays les plus réfractaires à l’espéranto. Donc, si personne ne connaît le futur, la solution Eo me paraît à la fois plus efficace et plus probable que le retour du latin.