Salut Aleks, pas de pb pour le tutoiement, c’est fréquent sur Internet. Il m’arrive effectivement d’avoir certaines infos des listes de diffusion, avec un peu de retard, sans être inscrit, comme une sorte de franc-tireur dans cette « guerre des langues », ou lutte d’influence territoriale entre langues, bien que cette vision peu romanesque des langues déplaise souvent.
Comme j’ai dit à Seespan dans le débat sur la réforme de l’orthographe française, nos désaccords confirment au moins que nous ne sommes pas une secte qui diffusent une parole toute prête !
De toute manière, j’ai bien séparé les citations et mes commentaires, le fait que ces projets soient perçus différemment est justement le point de départ d’un débat.
16 projets sur 30 ? je pensais les avoir tous cités, en tout cas un rapide recomptage m’a montré que tu faisais erreur, il y en a au moins 23, tu as raté ce passage, qui correspond à ceux que tu cites :
« Il y a aussi les cartes postales (du projet Lingua connection), un réseau de clubs de langues locaux (Join the Club !), un projet pour mettre les grands-parents à l’apprentissage des langues (sans punition) (JOYFLL), une plate-forme Internet attrayante visant à promouvoir les échanges linguistiques et culturels entre des enfants d’âge scolaire (Lingoland), des jeux sur la toile (Mission Europe), un petit geste en faveur des langues déshéritées (Oneness). »
Pour Mission Europe, on ne saura pas si c’est un mot français ou anglais ! Et land de Lingoland, c’est bien anglais, non ? Je maintiens qu’utiliser 30 langues et nous forcer à savoir prononcer le nom des 30 projets aurait été beaucoup plus en rapport avec la volonté affichée de soutenir le plurilinguisme, plus classe, une portée symbolique plus forte.
Pour le comique involontaire, la phrase « soutenir la diversité linguistique » me fait rire car dépenser autant d’argent pour soutenir ce qui est déjà une évidence (27 langues officielles et plusieurs centaines utilisées sur le sol européen), c’est une usine à gaz. Car ce n’est pas le plurilinguisme des gens qui pose problème, mais celui des institutions, et aucun de ces projets ne concerne cette question ! De même que Erasmus mundus est à 95% anglophone, 80 environ en 2008.
Je ne suis pas fixé exclusivement sur l’espéranto, je pense simplement que l’UE a besoin d’une langue auxiliaire commune (si on veut autre chose qu’un marché commun) et qu’il faut apprendre la langue du pays où on vit, où on bosse, même si ce n’est que pour quelques années. Or, dans l’enfance on ne sait pas où on bossera à l’âge adulte. Je pense donc préférable une initiation large à l’école primaire pour se faire l’oreille, sans se spécialiser en anglais. C’est également un plurilinguisme raisonné, mais différent de l’anglais quasiment obligatoire maintenant à l’école (j’envisage d’ailleurs un article sur une réforme des langues à l’école).
Sur l’intercompréhension passive, j’ai fait court parce que j’en ai déjà parlé ailleurs, je sais que ça t’intéresse, et je ne la condamne pas, je pense simplement qu’au stade actuel, ce n’est qu’une hypothèse de recherche pédagogique qui en 15 ans n’a rien produit de probant, ni résultats, ni méthode, malgré de nombreuses conférences et des subventions régulières. Récemment, un institut proposait sa méthode moyennant finances... je crois que c’était dans le journal suisse Le Temps, il y a aussi un côté business et production d’articles utiles aux universitaires, c’est humain. Je crois qu’on cherche désespérément un moyen de vaincre cette barrière des langues, y compris dans la magie de la traduction automatique dont les résultats sotn médiocres t dans cette intercompréhension passive. C’est sûr que ma façon de voir les choses manque un peu de « glamour » et d’enthousiasme.