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Commentaire de Pierre Régnier

sur Comment doit-on lire la Bible et le Coran ?


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Pierre Régnier Pierre Régnier 27 novembre 2009 10:48

Cet article me semble très important et j’espère qu’il sera largement lu.

Les saines précisions sur l’habituelle lecture erronée de Mein Kampf (avec aveuglement volontaire sur les références à Dieu et la croyance d’Hitler dans une mission divine) font partie de l’intérêt de l’ensemble.

Des commentateurs ne s’intéressent qu’à la contribution de l’article au débat sur l’existence ou la non-existence de Dieu. Sans nier l’intérêt de cet aspect du texte j’accorde pourtant plus d’importance à l’autre : son apport au mouvement (qui, je crois, se développe) contre la culture de la conception violente de Dieu. Ce mouvement me semble devoir être favorisé indépendamment de l’attitude de chacun face à l’éventuelle existence de Dieu.

Je crois qu’il faut simplement, comme le fait Olivier Bach, lire honnêtement les textes qui ont été sacralisés par les religions. C’est-à-dire qu’il faut les lire tels qu’ils sont écrits, s’intéresser à ce qu’on en a fait, et plus encore à ce qu’on en fait AUJOURD’HUI.

Ce qui, selon moi, est le plus grave c’est que les institutions religieuses continuent de tricher dans l’usage de leurs textes sacrés. Elles continuent de les attribuer globalement à Dieu lui-même et à cultiver ainsi, chez les croyants de leurs religions respectives, la conception violente de Dieu. Plus précisément, la conception DUALE de Dieu : il veut le meilleur pour l’humanité (l’amour, la justice, la paix, la solidarité) ET LE PIRE (la « bonne » guerre et la « juste » haine).

Cette conception, cultivée par les théologiens fous enfermés dans le dogmatisme, conduit inévitablement à une forme de schizophrénie chez ceux qui croient en Dieu. C’est une conception CRIMINOGÈNE. Et c’est souvent chez ceux qui croient le plus - le plus passionnément - qu’elle aboutit au passage à l’acte criminel : pour « réaliser le monde d’amour voulu par Dieu » ils maltraitent et ils tuent « comme il l’a demandé ».

La pérénnité de cette conception N’EST PAS FATALE à condition que soit dénoncée sans relâche l’entêtement des responsables religieux dans leur tricherie. Pour n’avoir pas à assumer leur bien réelle responsabilité, directe ou indirecte, dans ces passages à l’acte criminel qu’ils ont eux-mêmes présenté comme étant voulu par Dieu, ils dépensent une énorme énergie dans la construction et l’entretien d’ « interprétations » mensongères, contradictoires et sophistiquées jusqu’à l’absurde des textes sacralisés. Et ils affirment inlassablement que ce sont les criminels religieux qui « n’ont pas su lire » la parole criminogène qu’ils leur ont présentée comme étant l’authentique « Parole de Dieu ».

Ceux des athées qui sont engagés CONTRE LES BASES de la violence religieuse en croyant que leur lutte ne peut être menée qu’à l’extérieur des religions se trompent lourdement. Au sein même des religions, les croyants sont de plus en plus nombreux à trouver intolérable la tricherie de leur hiérarchie sur ce point.

Le combat contre l’interprétation malhonnête et criminogène des textes sacrés n’est pas un combat du monde athée contre le monde religieux, ni un combat des religions les unes contre les autres. C’est celui de tous les adeptes - croyants de toutes les religions, agnostiques et athées - de la communauté humaine tolérante et pacifique.


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