@ Eratosthène
Le point 2 peut être corrigé par plus de fédéralisme. En
revanche, le point 3 est aggravé par plus de fédéralisme. JJ Rosa l’a montré en
reprenant des travaux de Paul Krugman qui montrent qu’une unification a
tendance à renforcer l’hétérogénéité d’une zone au lieu de la faire converger.
Le cas de la Tchécoslovaquie démontre également que l’unification économique et
politique ne permet pas d’homogénéiser une même zone :
http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/archive/2011/07/30/jean-jacques-rosa-enterre-l-euro.html
http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/archive/2010/12/08/fin-d-une-monnaie-unique-le-precedent-tchecoslovaque.html
Oui, le fait de pouvoir dévaluer permet d’augmenter les
salaires, y compris pour ses voisins. Le pouvoir d’achat progressait dans les
années 70 et 80 en Europe alors qu’il stagne ou baisse dans la zone euro depuis
sa mise en place. Les salaires moyens ont baissé de 2.5% en Allemagne depuis 10
ans (et encore, le salaire médian a sans doute baissé davantage). En France, le
salaire médian baisse depuis le milieu des années 2000. Les années 1930, c’est
un contexte particulier, dont j’ai parlé dans mon précédent commentaire.
L’euro cher fait fuir les entreprises, cf effondrement de la
production automobile en France ou déclaration de Louis Gallois :
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20080327.OBS6801/louis-gallois-l-euro-asphyxie-l-industrie-europeenne.html
L’inflation a été cassée en France dans la première moitié
des années 1980 par le gouvernement du programme commun de la gauche, bien
avant l’euro.
Croissance annuelle réelle de la France dans les années 70 :
3.9% , 1980 : 2.3% ; 1990 : 1.9% ; 2000 : 1.4%.
Certes, le chômage montait, mais il était moins élevé qu’aujourd’hui, le
pouvoir d’achat progressait et il y avait plus de croissance. Les politiques de
rigueur de l’époque sont d’aimables plaisanteries par rapport à ce que nous
vivons aujourd’hui.
Certes, baisse des taux d’intérêt, mais cela a provoqué une
bulle de crédit en Grèce (public) et en Espagne et en Irlande (privé).
La récession provient des deux. Une monnaie trop chère est
un facteur aggravant. En outre, une monnaie unique ne permet pas d’adapter la
politique monétaire aux situations différentes des pays.
« T’es vraiment pas au point » : désolé, mais
je crois que je vais continuer à accorder plus d’importance à l’opinion de 3 « prix
Nobel d’économie » et d’autres économistes de renom plutôt qu’à la vôtre.
Avec l’effondrement de la consommation dans tant de pays et l’effondrement
bancaire en Allemagne et aux Etats-Unis, il y avait d’autres facteurs de
récession.