Indépendance de la justice
« Jacques
Chirac condamné par une justice obstinée et indépendante »
titre de manière tonitruante une presse ne manquant pas une aussi
belle occasion de promouvoir la pensée unique.
Obstinée certes, et c’est ce qui ne doit pas déplaire à
certains de ceux et celles qui l’exercent, mais indépendante de Qui
? de quoi ? De qui s’agit-il en réalité ? De la justice ou de ses
juges ? Indépendante ? La preuve est au moins administrée qu’elle
l’a été en l’occurrence du pouvoir actuel, pas d’une idéologie
dont les partisans ne cessent de hurler au déni quand l’un ou
l’autre d’entre eux est simplement visé ou que la condamnation de
leurs adversaires ne leur paraît pas assez expéditive.
La réaction d’Eva Joly (récemment condamnée elle-même pour accusation
calomnieuse dans l’exercice de ses fonctions de magistrate, ce qui
n’est le signe ni de l’intégrité ni de la sérénité nécessaires
à qui en est confié l’exercice) réclamant la démission du Conseil
constitutionnel de Jacques Chirac attesterait, s’il en était besoin,
autant de la relativité de cette indépendance que de la conception
qu’en ont certains.
Quoi qu’il en soit « Dura lex, sed lex », et Jacques
Chirac s’honore en ne faisant pas appel d’une décision qui arrive un
peu tard, même s’il a pu participer à la retarder. Trop diminué
paraît-il pour en ressentir personnellement comme pleinement les
effets, son âge le conduit désormais, vers une forme d’indépendance
dont nous finissons par tous bénéficier.