@teddy-bear
Vous êtes dans le flou artistique le
plus parfait. Toutes les religions se valent, dites-vous. Etant athée
autant qu’on peut l’être, j’aurais tendance à vous répondre oui.
Sauf qu’en l’état actuel des choses, toutes n’ont pas les mêmes
objectifs. Le christianisme, en France, ne pourrait certainement plus
imposer à ses ouailles des comportements tels que le port du voile :
il a dû se faire une raison du principe de laïcité ; il interdit
l’avortement et les préservatif, mais les chrétiens s’assoient
aisément sur ces sortes interdits. Ils sont chrétiens comme
d’autres sont Bretons ou Berrichons, c’est un folklore. Ce n’est
absolument pas le cas de l’Islam dont l’objectif est d’imposer
partout la charia et d’uniformiser les comportements jusque dans
l’existence la plus intime. Il y réussit très bien.
Que vous soyez hostile aux théocraties, j’approuve, mais s’il y a demain deux états et une Palestine
indépendante, cela m’étonnerait beaucoup qu’elle fonctionne avant
longtemps sur le principe de la laïcité. Ce sera – et là-dessus
le Hamas et l’Autorité sont d’accord – une Palestine « judenrein »
dont la religion sera l’Islam. Considérez un peu ce qui se passe actuellement dans la Tunisie, une année après son « printemps » !
Je ne vois pas ce que vient faire ici
Sarkozy. Je suis sur ces questions de présidentielle tout à fait
impartial : je ne voterai pas et je renvoie dos à dos une gauche et
une droite parfaitement égales dans l’incompétence, l’inconséquence
et le populisme.
La question de la corruption dans
l’Autorité palestinienne n’est pas sans importance, elle explique
beaucoup de choses, et je ne vois pas pourquoi la corruption et les « affaires », tellement importantes dans la
campagne électorale françaises, deviendraient si négligeable
lorsqu’on prétend mettre son nez dans le fonctionnement palestinien.
L’hypothèse d’une nouvelle diaspora
juive qui serait la conséquence d’une victoire des Palestiniens est
complètement loufoque, je vous l’accorde, mais la seule question qui
intéresse les antisémites, c’est celle d’une nouvelle solution
finale. Ils rêveraient que les Palestiniens s’en chargent, et si des
bateaux entiers de Juifs débarquaient dans les ports français, je
sais très bien quelle sorte de comité d’accueil ils s’entendraient
à organiser.
« Il y a dans ce conflit un
agresseur et un agressé », dites-vous. Du coup je me demande
si vous connaissez réellement l’histoire de cette région du monde,
si vous savez ce qu’était la Palestine à l’époque du mandat
anglais, comment la guerre qui a commencé en 48 et n’a jamais cessé
s’est immédiatement située sur le terrain du théologico-politique.
Vous ne savez probablement pas ce qu’a pu être l’influence du mufti
de Jérusalem, admirateur d’Adolf Hitler et oncle de Yasser Arafat,
dans toutes ces années-là. La phrase très connue de Ben Gourion que vous citez est extrêmement intéressante en ce qu’elle exclut tout manichéisme, elle situe les problèmes sur un plan où il y aurait des solutions possibles à la question des exactions et des entreprises militaires qui en résultent des deux côtés. Il reconnaît un adversaire égal en droit. Il est fâcheux que dans l’autre camp on ait toujours dénié, pour des questions métaphysiques, le droit à l’existence de l’autre.
L’origine de ce conflit est moins
territoriale que religieuse. Les Palestiniens veulent la paix à
l’ONU et ils ne la veulent pas ; ce qu’ils veulent, c’est une
disparition des Juifs dans la région. Seul un affaiblissement du
sentiment religieux pourrait conduire à la paix. Ce que nous
observons aujourd’hui, hélas, c’est exactement l’inverse.
Bref, ce que vous m’écrivez étant
tout à fait irréaliste, je ne vois pas d’autre manière de réaliser
votre idéal que la prière à Dieu. En tant qu’athées, je nous vois fort
mal partis !