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Commentaire de easy

sur La punition est la corrélation de l'ignorance


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easy easy 27 octobre 2012 11:04

Je ne vois rien à redire à votre papier.



Je pousse un cran plus loin.

Prenons Concordia :

Mettons que j’y aie perdu un enfant qui y travaillait ou y prenait des vacances.
Quels seraient mes raisonnements à propos du captaine, de sa compagnie ?
Quels seraient-ils en partant des écueils qui sont :
- Qu’aucune sorte de compensation matérielle ne ramènera mon enfant à la vie
- Qu’aucune sorte de punition infligée à quiconque ne ramènera mon enfant à la vie

Avec les déclinaisons en :
- Selon quelle mécanique intellectuelle une torture infligée à ce capitaine aurait le pouvoir de réduire ma souffrance ? Cette mécanique n’est-elle pas une haute perversion ?

Et compte tenu des spéculations en :
- Il faut (à tout prix) empêcher de capitaine, cette compagnie, de recommencer.

Compte tenu aussi de l’incontournable :
- Talion n’est finalement qu’une vengeance et cultiver le concept de vengeance c’est cultiver le les justifications des guerres.

La guerre étant mon principal tabou, comment réagir, que réclamer ou ne pas réclamer pour ne pas favoriser la culture de la guerre ?



Et bien il me semble que sans jamais parvenir à étayer un bel argumentaire, je m’abstiendrais de toute réaction publique, de toute réaction autre qu’intime. En somme j’avalerais la couleuvre de manière forfaitaire avec comme vague argumentaire intime -que je ne me sentirais pas la capacité à dire, à expliciter- que j’ai à assumer les turpitudes de la vie. 
Et cela inclut, paradoxalement sans doute, que je préfère, si ma douleur est insupportable, me suicider en silence, dans mon coin. 

Ma libido vitalis ne doit pas subsumer les argumentaires de guerre, elle ne doit pas prévaloir sur l’horreur absolue qu’est la guerre.



Si le Monde me dégoûte en quelques endroits, c’est en ses cruautés soit individuelles soit collectives. Le suicide n’étant pas une cruauté, même pas envers soi, mais plutôt le meilleur biais pour éviter la souffrance, je le vois comme unique solution pour contribuer à éviter ce qui, dans ce monde me dégoûte : les guerres (de toutes échelles, entre deux personnes comprises)


Le cas serait un peu plus compliqué si mon enfant, au lieu d’avoir perdu la vie dans ce naufrage, n’y avait perdu que ses jambes. 
Il serait plus complexe puisqu’il y aurait alors son avis qui interviendrait. Mais je lui dirais que pour ma part c’est no-réclamation. Il fera ce qu’il voudra en matière de réclamations mais il ne devra pas compter sur mon aide pour ’obtenir justice’. 

Je ne crois pas en la Justice au sens où je ne crois pas en ses vertus.
Je vois trop de corrélation entre le prétendu désir de justice et les argumentaires de guerre (toujours à toutes échelles). Trop de vices, d’orgueils et d’égoïsmes se rhabillent de justice. 

Soit je parviens à assumer in petto les turpitudes de ma vie, soit je me suicide si ça m’est trop pénible mais réclamer justice revient à cultiver les arguments de la guerre.


Les suicidés sont les seuls véritables pacifistes.
 


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