Il y a en effet bien des regards d’usage, religieux compris, qui se retrouvent cul par dessus tête lorsque les contextes changent.
Vous avez zappé un point de cette histoire : Le prince a combattu avant de parvenir à la belle.
Là où d’autres chevaliers ont succombé, il a survécu.
Autrement dit ce conte illustrait un contexte de guerre. Or nous en sommes à la troisième génération de gens qui n’ont pas connu directement la guerre et qui raisonnent donc autrement (en considérant énormément leur nombril).
Un autre point de cette histoire c’est que rois et princesses ont un rôle d’activation sociale (comme dans une ruche ou une termitière). Une princesse pourrait donc (comme cela s’est vraiment produit, même en France) convenir de laisser son égocentrisme au vestiaire et accepter d’être violée au bénéfice de son peuple.
C’est le pays entier qui était envahi de ronces et terrorisé par le dragon.
Si la princesse la joue « Connard ! Je retourne me coucher » c’est le peuple qui va la passer par la fenêtre ou la donner à bouffer au dragon selon l’inspiration.
C’est toujours la masse qui fait la loi ou la manière dont il faut considérer les choses.
Un roi peut bien entendu lancer sa propre vision et il arrive souvent que ça marche mais c’est in fine, même passivement, que le peuple valide ou non le regard sur une chose. Si le peuple n’accepte pas le regard du roi, il se révolte et ça finit dans le sang.
Si le peuple passe hygiéniste, ergonomiste, s’il découvre la mer alors qu’il ne sait pas nager, il convient tout de suite du bouche-à-bouche. Sinon il ne l’accepte pas.
Plus les gens savent nager, moins il y a de feu dans les maisons, moins on voit d’intérêt au BàB et on peut en venir à le refuser à nouveau.
Sur le point du viol :
Pour l’instant, il n’est venu à l’idée de personne de considérer que quand on se prend une lame ou une balle dans le ventre, on est violé. Mais peut-être qu’on en viendra à levoir ainsi. Auquel cas les millions d’hommes perforés contre leur gré par quelque ferraille seront considérés violés.
En fait, pendant Da Vinci, il était assez clairement considéré qu’ouvrir le ventre d’un cadavre c’était commettre quelque chose de l’ordre du viol. Ce n’était p’tet pas cette personne morte qu’on violait mais un principe ou un tabou.
On était en tous cas assez près de considérer qu’ouvrir un ventre (et déterrer un cadavre) était un viol mais on en écartait l’idée quand il s’agissait d’aller faire la guerre et d’exposer ses propres soldats à se faire pénétrer de lames en tous genres.
Et puis il y eu également le très gros problème du viol des consciences que les abrahamistes ont dû éluder alors qu’ils ouvraient le ventre de ceux qui refusaient de se convertir.
Ça fait que l’un dans l’autre, les Paul réprimant fortement le sexage puisqu’ils n’en ont aucunement besoin pour convertir un peuple, ils n’ont soutenu que le concept de viol sexuel et le mot viol est devenu synonyme de viol sexuel.
Mais tout bouge constamment.
Après avoir convenu que la pendaison publique était moche, que la guillotine était moche, on en est venu à considérer que l’électrocution était bien. Puis que c’était moche. On s’est mis à considérer que l’injection de poison était bien. Mais on se retrouve maintenant avec des gens qui demandent à être euthanasiés. On leur propose alors une injection de morphine.
Dans un cas l’injection d’appelle létale et dans l’autre elle s’appelle euthanasie.
Mais il s’agit toujours de seringue et de liquide.
Reste alors à se demander pourquoi dans un cas c’est un poison qui fait souffrir et dans l’autre une morphine qui fait planer. Ensuite on se demandera pourquoi dans un cas la famille peut accompagner l’euthanasié mais pas dans l’autre. (Je signale sur ce point qu’en Chine, il n’est pas rare que les exécutés, même par balle, aient droit à toutes les visites et festivités)
Tout bouge et n’a pas fini de bouger.
Merci à vous de contribuer aux changements de regards donc aux mouvements.