A mes yeux, vous n’avez pas saisi le problème et votre discours en devient surréaliste
Je vais essayer de dire la chose de la façon la plus synthétique possible :
La compétition est mais n’a pas à être dite.
Maintenant je vais développer un peu.
Et je commence par vos dires
Vous reprochez le trop dire de la compétition (et une partie de ses conséquences, mais ce n’était même pas la peine, entre savants que nous sommes sur AVox, de seulement commencer à les dire tant nous les connaissons)
Mais vous rendez votre discours surréaliste parce que la compétition existe et depuis la formation du monde. Nous vous voyons donc dénoncer une ultrachose alors que nous ressentons la chose en nous.
Le seul problème est dans le fait de dire (ou hyper dire) une chose naturelle.
Et Gollum met les pieds dans le plat en rappelant que d’autres peuples non-agissent.
Nous nous doutons bien qu’en réalité ils agissent, autant que le bousier et le Himba, mais sans penser à l’agissement.
Notre Perversion intellectuelle aurait pu commencer -c’est une suggestion- lorsque nous nous sommes mis à nous demander ce qu’était être. Dès ce moment, nous sommes devenus intellectuels et maintenant intellectualistes
Ou, dit d’une autre manière, notre mise en vrille, notre Larsénisation, a commencé lorsque nous avons voulu être conscients de notre conscience.
Autrement dit, je ne félicite pas forcément les philosophes dissécateurs (qui dissèquent la pensée)
Constatant que ni Confucius ni Lao Tseu n’ont décomposé (disséqué, analysé l’homme) ; que les Chinois n’ont pas décomposé les concepts et choses à écrire en lettres mais les ont écrits entiers, je me dis qu’il était donc possible d’organiser la vie sans découper tout en morceaux.
Avant les philosophes dissécateurs de l’Occident, l’Homme était, marchait, courait, pétait, toussa. Il avait conscience de toussa mais en live dans l’instant. Un lion le poursuivait, il courait le plus vite possible pour s’échapper. Il savait bien qu’il courait mais réfléchissait surtout à quel arbre grimper ou qui appeler au secours. Et s’il survivait, il disait « Oh la la, j’ai couru comme un malade »
Et au plus haut des intellectualisations entre eux, nos lointains ancêtres auraient dit « Bin courir c’est marcher le plus vite possible et voilà koaaaa » . Sans plus
Mais des réfléchisseurs d’Occident se sont dit qu’on ne devait pas en rester là et qu’il fallait penser à fond ce qu’était courir.
Et tu penses bien qu’ils se sont mis à penser ce qu’était penser.
Les penseurs dissécateurs d’Occident ont si bien découpé l’Homme (par la viande pour les Ambroise Paré et par la pensée pour les Descartes) que nous ne cessons de nous décomposer.
Confucius, Lao Tseu, n’ont jamais décomposé l’Homme mais pire : Ils n’ont même pas donné à penser qu’il soit possible de découper l’homme, ce que nous appelons analyser
L’Orient est synthétique, l’Occident est analyste
Je vous offre cette mise en perspective, car à mon sens, seules les MEP (comportant donc deux points de vision) sont éclairantes et anti-hypnotiques
Parmi les découpeurs, il se pourrait que Sartre en ait été un gros.
Je doute qu’il vienne à l’esprit d’un Himba de se considérer comme existance+essence.
Je crois, mais peux me tromper, qu’un Himba se définirait comme bestiole debout qui mange ce qui court moins vite que lui et qui aime bien niquer
L’homme a toujours été un compétiteur mais sans y penser. Sans aller au point d’organiser des compétitions de plus en plus puriste de la compétition (Jeux olympiques) et ...plus grave encore, il avait toujours fait la guerre sans savoir qu’il la faisait.
Autrement dit, il ne compétitait pas pour compétiter, il ne guerroyait pas pour guerroyer, il ne parlait pas pour parler, il ne tuait pas pour tuer, il ne mangeait pas pour manger et ne pensait pas pour penser.
Je vous considère, Bernard, pour quelqu’un d’intelligent-savant
Je ne suis pas déçu que pour autant, vous subissiez comme tout Français, le phénomène de la mouche dans la bouteille (Ou du sous-marinier qui aurait passé sa vie dans son engin)
On a beau être intelligent et instruit de toute chose, sans la mise en perspective avec les alfas de l’homme, on ne voit que son propre regard et depuis son propre endroit (ou celui de ses camarades, ce qui fait tourner en ouroboros)
Jusqu’à mes 14 ans j’ai vécu avec un peuple nu. J’ai automatiquement deux regards.
Suis-je parvenu à vous donner une petite idée de ce que nous sommes devenus, ici, à force de nous penser ?
Un jour j’ai discuté avec des contributeur de Wikipédia sur la problématique suivante :
Si Wiki restait l’ultime trace de l’homme sur Terre, est-ce que les Martiens qui en prendraient connaissance comprendront qui ont été les Himbas au travers de ce que l’oeil logos (Raison) de Wiki a vu ?
Ou
Si les Martiens n’avaient de nous-les-universitaires que nos productions écrites, sans un seul dessin, sans la moindre photo ni vidéo, auraient-ils l’impression que nous avons été des individus entiers ?
Comment un Martien peut-il imaginer que Sartre et Nietzsche aient eu un corps en lisant leurs seuls écrits ?
Je vous accorde confiance en votre oeuvre web-cénotaphique
Je compte sur vous, sur vos capacités, sur votre intelligence pour dire mieux que moi, que nous nous décomposons.
Cette décomposition aurait commencé avec les Anciens qui auraient trop séparé physis de nomos en parlant bien trop de ce dernier. Puis ça se serait amplifié avec l’Eglise qui séparait les Bordelais des Indiens, les uns ayant une âme, les autres pas. La décomposition aurait eu une autre étape au XVIIIème où il y aurait eu une autre classification en Intelligents-savants / bête-ignare
Une autre étape encore avec l’anthropométrie angle facial, forme du nez, toussa
Et depuis Nuremberg, la décompostion-classification continue ; de moins en moins corporelle, de plus en plus intellectuelle.
Il reste des Maïté et quelques Mère Denis ou Tour de France ici ou là qui nous sauvent un peu.
Mais il y a de plus en plus de shows de causeurs passant à la télé et ne pratiquant que le logos (je parle du logos dur, professoral, où le parleur est absent en tant qu’être fait de viande)
[A propos du mot viande que je viens d’utiliser, c’est pour faire contraste donc mise en perspective avec le fait que nous ne savons désigner notre corps physique qu’en manière de docteur. Nous disons j’ai un corps biologique. Ce mot est un mot blouse-blanchiste. Même le mot muscle est en train de perdre son sens viandeux puisque des gens font des robots équipés de « muscles » selon leur terminologie alors qu’il ne sagit que de plastiques. Mon utilisation du mot viande est choquante mais ça devrait vous aider à réaliser que biologique aurait dû nous choquer. Tout s’est passé progressivement et nous n’avons pas senti de choc mais en 150 ans nous sommes passés d’une vision sensible de notre corps à une vision scientifique. Encore 20 ans et on dira « A myocarde vaillant rien d’impossible » . Le pire c’est que ceux qui ne sauront pas ce mot seront considérés comme n’ayant pas de coeur ]
Le langage scientifique, suite de scholastique, universitaire, logotiste, hypnotise tout le monde, vous compris qui surenchirissez irrépressiblement
Sauf donc quelques rares Coluche ou Depardieu ou Lalane qui ne savent montrer de l’Homme que de l’ethos et du pathos, nous serions déjà entièrement épinglés tels des insectes d’entomologiste.
100% de nos pensées seraient déjà sous la censure des docteurs. Une femme ne dirait plus à un homme « Je t’aime » elle dirait déjà la chose en langage de docteur, clinique, elle s’observerait, elle observerait son sentiment au travers de quelque grille psy.
Si vous, de votre endroit hyper universitaire, vous ne réalisez pas cette tendance pour dire stop, je ne vois pas qui le ferait
La conséquence de cette logossisation (je parle toujours du logos dur de clinicien) c’est que nous classons ou classifions tout selon le seul logos.
On avait classifié par le corps vu de loin
On a ensuite classifié par le corps vu de près
On a ensuite classifié par les croyances
On classifie désormais par le logos.
C’est celui qui a le logos le plus dur, le plus dénué de pathos-ethos, qui va découper les autres avec quelque dessein utilitariste-compétitiste
Déjà, quiconque utilise la terminologie de gentil ou méchant est regardé de haut par 60% des Français jouant les psyquelquechoses. Onpeut encore dire gentil ou méchant mais seulement à la maison. Dehors, ça fait enfantin, puéril, bête, ignare.
Ces deux mots parlent pourtant à tous les peuples du monde. Encore que, autant le signaler en ce web-cénotaphe, au Vietnam on ne dit pas il est gentil, on dit il est facile à aimer.
Je vous laisse méditer sur la nuance et les conséquences.
Autre sujet dont j’ignore s’il fera ou non raccord
Vous avez écrit
****** Il fut un temps où la vertu et la magnanimité étaient des repères axiologiques, où un père pouvait lancer à son jeune enfant cette formule, tu seras un homme mon fils ! Maintenant, c’est : tu réussiras mon fils ! ******
Il y avait déjà mal en la vision de Kipling.
Son poème, conçu exclusivement pour son fils au départ, était extrêmement dirigiste. Et grave de chez grave, Rudyard affirmait que si son fils ne réussissait pas une liste d’épreuves, il ne serait pas un homme.
Je vous invite à y réfléchir.
Toujours est-il que 4 ans après avoir reçu ce cadeau de son père, la guerre s’annonçant, le fils myope comme une taupe s’est engagé depuis l’Angleterre, a été réformé, son père a bousculé les généraux, son fils a été engagé et dès sa première sortie sur Terre de France, perdant ses lunettes dans la boue, il a été pulvérisé par quelque explosion d’obus.
Pendant des années Rudyard a parcouru nos terres dévastées sans jamais parvenir à retrouver une miette de son fils.
Du coup, Jack Kipling a deux tombes, mais cénotaphiques.
Jack est devenu un homme parce qu’il s’est fait déchiqueter.
A ce demander ce qu’il était avant.
En fait, oui, je pense qu’il y a raccord entre cette vision de Rudyard et ce que j’ai signalé plus haut. Trop d’importance a été accordée à l’esprit au point de le séparer du corps
Explicitons :
If, c’est de l’ethos
Du pur ethos
Mais dit, énoncé, promulgué, soutenu par un logos, par une manière de parler qui dessine une raison.
Elle n’est pas claire cette raison, on ne sait pas bien ce qu’elle est mais on a l’impression qu’il y a une réflexion raisonnée qui permet d’affirmer qu’il faut être super éthique. Disons que ça verserait dans « Il faut que les hommes soient éthiques pour que le monde bla bli bla blo »
Que serait dire l’ethos mais sans logos ?
Bin ce serait dire « Je suis brave » ou « Tu es courageux »
On dit un fait ou un jugement sans plus. On n’indique pas de dévolution ou de finalité.
If c’est du pur ethos soutenu par un logos auquel on ne demande pas de comptes. Ce logos n’est pas mis en perspective avec quoi que ce soit. Il n’y a pas le moindre OU ; pas le moindre peut-être.
Ce qu’exige ce logos de Rudyard c’est de l’ethos seul, rien que de l’ethos. Ce qui veut dire que le corps doit se démerder pour servir cet ethos, coûte que coûte.
Malade, aveugle, infirme, affamé, peu importe, tu dois compétiter pour obtenir l’hyper ethos. Tu ne seras un homme que si tu crames ton corps pour la quête de ce super ethos (dont je serai fier)
Vous voilà militariste et extrémiste cher Bernard
Dans ces conditions où un logos (sans aucun doute) soutient une hyper éthique, où le corps ne compte plus, pourquoi ne pas sacrifier (sans aucun doute) des millions de corps pour servir la gloire d’une super éthique ? Pourquoi ne pas exterminer des gens qu’on estime sans éthique ou d’une éthique contraire ?
Exterminons au nom de notre éthique et nous aurons bien raison.
Je vous signale un autre détail.
Gandhi, avocat, tout ethos, avait un fils
Gandhi lui a dit « Ton cousin est plus pauvre que nous, je vais lui payer ses études à Londres, toi, tu sauras te démerder ici, en Inde »
Par son logos, Gandhi a placé ethos si haut que pathos était méprisable
Ce fils de l’illustre, ivre de douleur (pathos) a viré épave, clochard.
Le Monde s’en tape complètement du sort de ce fils ; nul n’a un regard pour lui.
Le Monde tient son Mahatma, il tient son parangon d’éthique. Le coeur d’une mère, le coeur d’un fils, le Monde s’en fout
Le corps a aussi son importance, cher penseur. Il contient un coeur et il est fou de le désunir de la pensée.
Vraiment Bernard, je ne suis pas déçu que vous n’ayez pas vu cela. En tant que Français, vous voyez déjà très bien les choses. Mais vous manquez inévitablement de mise en perspective.
L’Homme est un ensemble de choses inséparables. On pourrait -a priori- lui demander de forcer un peu sur l’ethos mais il faudrait alors demander de forcer aussi sur pathos. Ce qui donnerait « Soldat, sois très brave et très compassé » . Cet a priori est donc invalide et nous n’aurions jamais dû virer spartiates
Ce n’est pas ethos qui est dangereux car il ne peut s’auto-idéaliser. Ce n’est pas non plus pathos. Un type fou de douleur peut tout au plus massacrer 100 personnes. Il ne peut pas convaincre mille autres de massacrer avec lui sur la base de sa seule douleur. Pour réaliser de grands massacres il faut qu’un enragé passe par le logos pour rallier d’autres assassins à quelque ethos.
C’est logos qui est dangereux car il censure et fait ce qu’il veut de ethos et pathos.
C’est le logos qui peut argumenter, raisonner, décider de ce qui est raison et de ce qui est folie.
Actuellement, logos décide déjà où est la folie.
Mais rien ne peut dire la folie de logos
Sinon le coeur.
24/12 00:03 - Shawford34
Bon, trois tentatives pour publier un post ici ratées depuis le début de la soirée, je dois (...)
23/12 22:21 - volt
purée j’ai dû forcer la dose ! me suis encore emmêlé les télépattes...minute je vous (...)
23/12 22:06 - easy
Ohhh la la Merci Volt ! Quelle émotion ! M’enfin, me voilà avec la caisse à outils à (...)
23/12 20:59 - volt
merci pour cette belle chute easy, quant à votre oreille, où la trouver ailleurs... je (...)
23/12 19:00 - easy
Volt Des amis se tirent les oreilles (mais cela ne doit pas se dire) Quand j’écris, les (...)
23/12 18:09 - volt
en plus clair Shawford, how would you be out if u’re still in ?...donc best off serait (...)
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