Oui Siatom, Camus avait écrit ça en 58
Et je rattache cette exhortation à ne pas sombrer dans la repentance au sujet du second empire colonial
Mais je ne vois pas à quels déjà repentants il s’adresse
Il y avait certes eu des Français pour protester contre le second empire colonial dans le droit fil de Clemenceau (Non de Hugo curieusement).
Il y avait également eu, à la suite des efforts fournis par nos indigènes (exotiques) dans les deux guerres, des voix pour dire la fraternité,
Il y avait eu les communistes qui allaient aussi dans le sens de la fraternité
Mais je ne vois pas qui en était déjà se repentir en 58.
Du coup, je me dis que soit Camus parlait du premier empire colonial au sujet duquel il existait bel et bien des repentants depuis deux siècles
Soit il parlait bien du second empire colonial mais alors en anticipant sur une repentance qui n’existait pas encore.
Ce qui aurait été très intelligent
Cela dit, Camus a probablement recontré en Algérie (peut-être même en France) quelques personnes exprimant clairement mais en strict espace privé, de la repentance, des regrets sincères
Et en tous cas, il aura ressenti in petto cette repentance (au nom des Français) et il se sera parlé -en cette assertion- quasiment à lui-même
Car il est certain que s’il se voyait seul à ressentir de la honte, ça lui faisait une grosse charge et ça le déprimait. Il aurait alors trouvé plus sain ou gérable de modérer sa repentance par le biais de ce conseil adressé aux Français voire à tout le monde, de manière universaliste
(En sachant alors que quasiment aucun Français, à part lui et deux trois autres, se repentait)