Comme l’histoire se répète. Sujet rarissime : des villes mises en faillite. Au Québec, nous avons vu ce drame d’une façon différente : le retrait d’une grande industrie du fer dans deux villes a forcé le gouvernement à fermer une ville, Gagnonville, et à restreindre sa présence dans une autre, Sherferville. Ces deux villes étaient situées au nord du 55e parallèle. Ce qui a sauvé Sherferville était la présence de deux communautés autochtones locales, les Neskapis et les Montagnais. Nous avons également un jour contraint des villages de la Gaspésie à fermer pour des raisons économiques.
Votre sujet éveille en moi des souvenirs qui ne sont pas des plus heureux.
Que Sapporo et Yokohama soient mises devant la même situation est une tragédie.
Dans le cas de Yubari, il ne reste qu’une population largement vieillissante. Comme vous l’indiquez si bien, la ville a été désertée par des milliers de jeunes qui auraient pu en assumer la relève. Voilà cependant. Comment assurer une relève lorsqu’il n’y a plus d’emploi.
La particularité de ces villes fantômes réside dans le fait qu’elles vivaient à l’aide de l’industrie minière. Une fois les richesses naturelles épuisées, les compagnies, sans âme, quittent les lieux. Brutalement. Je crains qu’il n’en soit ainsi un jour pour La Guyane dont Shawford a si traité le cas ici sur Agora.
Pour pallier ces départs, les villes se tournent très rapidement vers une solution touristique. Ce qu’a tenté de faire également Shefferville en y créant des pourvoiries pour riches américains et européens.
Que Sapporo et Yokohama soient mises devant la même expectative est une tragédie. Nous assistons bien impuissamment au déracinement d’une population. Dans une vie antérieure, je travaillais au sein d’un Office gouvernemental de développement et de planification. J’ai assisté de mes yeux au déracinement de ces populations. Il y a, dans tous les cas de fermeture, tragédie humaine collective et tragédie humaine individuelle. Indescriptible. Et à ne pas revivre.
Il faudra plus que de l’espoir pour Yubari.
Excellent article qui soulève que trop rarement ces grands drames que sont les déracinements de populations massifs.
Pierre R.
Montréal (Québec)