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Commentaire de Christian Labrune

sur L'année Pierre Soulages au Louvre


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Christian Labrune Christian Labrune 27 février 2019 10:43

@Sylvain Rakotoarison

Comment pouvez-vous faire de la publicité pour de telles inepties ?

Je ne saurais trop conseiller la lecture de cet article de Jean Clair, ancien conservateur au Louvre, qui connaît très bien l’histoire de l’art devenue au XXe siècle histoire de la crétinisation d’un public inculte et décérébré qu’on mystifie cyniquement, et comme à plaisir. 

http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/jean-clair/review/1936594-considerations-sur-l-etat-des-beaux-arts-le-constat-amer-de-jean-clair

Je suis au Louvre deux fois par semaine, mais je n’y vois pas toutes les expositions temporaires et je ne verrai assurément pas celle-là.

L’état actuel du Louvre en dit long sur ce que l’art est devenu aujourd’hui, et le mépris dans lequel il est tenu par l’actuelle direction de notre musée national, laquelle en gère les collections comme on ferait des stocks dans une chaîne de supermarchés. Les gardiens eux-mêmes, quand on les interroge, disent leur honte de voir ce que le musée est devenu.

Le Louvre est à Lens, il est à Abou Dabi ; il est partout mais il n’est même plus à Paris. Une feuille disponible à l’entrée signale les salles qui, du lundi au vendredi, sont fermées, et cela représente à peu près un tiers des collections. Par dessus le marché, il est impossible de s’y fier : on y va avec l’intention de revoir la peinture française du XVIIIe siècle mais on sera refoulé par des gardiens à cause de je ne sais quel problème technique imprévu. Restera toujours la grande galerie et la salle des Etats pour les crétins venus du bout du monde se faire photographier avec Mona Lisa en arrière-plan.

Il y a quelques jours, je traversais, comme souvent, les antiquités égyptiennes. Dans certaines vitrines des salles Charles X, la moitié des objets, et pas les moins intéressants, avaient disparu, expédiés pour je ne sais quelle exposition à l’autre bout du monde. On les reverra dans deux ou trois ans, ou jamais, comme telle admirable statue du dieu dans la crypte d’Osiris, dont la niche est vide depuis peut-être dix ans.

Dans n’importe quelle peinture ancienne, pour qui est capable de s’arrêter plus de vingt secondes devant un tableau (une statistique montre que c’est à peu près la durée moyenne de leur observation) il y a des milliers de Soulages et de peintures « abstraites ». Il suffirait pour les voir de les découper virtuellement en petits carrés de dix millimètres. Dans une cochonnerie peinte de « l’avant garde » du XXe siècle et dont Soulages est l’un des meilleurs représentants, je voudrais bien savoir dans quel morceau vous pourriez retrouver la Vierge du Chancelier Rollin, la Nef des fous de Jérôme Bosch, ou la rencontre d’Eliézer et de Rébecca peinte par Poussin !


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