Américains ou Chinois : objectif Lune ?

par pierre bordage
lundi 18 août 2008

Note de la rédaction  : cet été, suivez toutes les semaines la série fiction "Complots estivaux". Chaque vendredi nous présentons un romancier qui a participé au recueil de nouvelles Complots capitaux autour d’une interview vidéo décalée et d’un extrait de sa fiction.

Vidéo
exclusive  ! Pour Les Rendez-vous de l’Agora, Pierre Bordage qui a participé au livre Complots capitaux, dirigé par Olivier Delcroix, révèle une de ces machinations dont l’hyperpuissance américaine était coutumière. Mais aujourd’hui, la puissance change de main...
La scène se passe à l’ONU. Devant l’assemblée médusée, le délégué chinois annonce ce qu’une bonne partie de l’humanité pressentait depuis de longues années : les Américains n’ont jamais mis le pied sur la Lune. Stupeur. Et de faire comparaître aux yeux du monde l’homme qui aurait filmé cette machination. Une affaire admirablement orchestrée par la Chine.

Un récit mené de main de maître par Pierre Bordage. Ce spécialiste de la politique fiction s’y entend pour nous manipuler, à tel point que l’on se demande si ici la politique ne dépasse pas la fiction.



Vous le saurez en regardant cette vidéo suivie d’un extrait inédit d’On va marcher sur la Lune ! nouvelle parue dans Complots capitaux (Néo/Le Cherche Midi).

Interview vidéo, par Olivier Bailly


Extrait d’On va marcher sur la Lune !, par Pierre Bordage : « Le discours de Son Excellence Yang Liwei, le délégué chinois à l’ONU, fit ce jour-là l’effet d’une bombe à fusion. Son mandarin chantant et sa voix basse donnaient à ses paroles un tour à la fois solennel et sarcastique. Les autres délégués l’écoutèrent d’un air ennuyé avant de se redresser et de lui prêter une oreille attentive, intrigués, puis stupéfaits.

Il n’entrait pas dans les habitudes diplomatiques de la Chine de porter en public des accusations contre l’un des membres permanents de l’ONU. Mais Beijing estimait sans doute qu’il était temps de révéler à la face du monde les nouveaux rapports de force.

La République populaire de Chine s’apprêtait à mettre la dernière touche à l’ambitieux programme spatial Chang’e, à expédier sur la Lune les trois taïkonautes qui étaient devenus les héros du Parti, des fils du Ciel. Son Excellence Yang Liwei commença par chanter longuement les louanges de son grand pays dont la progression technologique fulgurante allait bientôt permettre au premier homme de fouler le sol lunaire.

Bon nombre de délégués crurent avoir mal entendu, vérifièrent que leurs oreillettes fonctionnaient correctement, soupçonnèrent le traducteur d’avoir interprété de façon erronée les paroles du délégué chinois, mais Yang Liwei, en parfait connaisseur de l’âme humaine, leva toute ambiguïté en répétant plusieurs fois son affirmation : les taïkonautes du prochain programme Shenzhou-XIII seraient les premiers êtres humains à marcher sur la Lune. Les premiers.

N’était-il pas logique, après tout, qu’il revînt à une civilisation aussi ancienne et prestigieuse que celle de la Chine de concrétiser un rêve aussi vieux que l’humanité ? Mais, pensèrent unanimement les deux cent douze autres délégués présents ce jour-là dans l’amphithéâtre, ON A... DÉJÀ MARCHÉ SUR LA LUNE Le 20 juillet 1969 plus précisément, un jour glorieux pour le monde libre et les États-Unis d’Amérique, un petit pas pour Neil Amstrong, un grand bond pour l’humanité, et cætera, et cætera.  »

Complots capitaux © Néo/Le Cherche Midi

Crédit photo : culture-sf


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