Je continue avec d’autres aspects du moi
Au Vietnam, il n’y a pas d’articles comme les nôtres.
Il n’y a déjà pas de pluriel ou de singulier
Il n’y a pas de masculin féminin (Dans le Monde, elles sont plutôt rares les langues qui genrent tout objet ou concept)
Tout végétal s’indique d’abord par Cay qui le précède en tant qu’article et ce mot Cay veut dire plante. Ensuite vient le mot désignant la sorte ou l’espèce de plante. Exemple Cay tre plante bambou.
Tout animal s’indique par Con (avec le O de notre coq) qui le précède en tant qu’article et qui veut dire animal. Vient ensuite l’espèce d’animal. Exemple Con cho animal chien
Or pour dire « La personne humaine » on dit Con nguoi....Il y a donc comme article précédent le mot nguoi (personne humaine) le même article Con qui précède n’importe quel animal. Même dans la forme la plus universitaire, Con précède les mots chien, éléphant, personne humaine, garçon, fille...
On ne peut pas se prétendre d’une autre nature qu’animale
Pire, quand on demande à quelqu’un combien il a d’enfants, on lui demande combien il a de Con, rien de plus. Con veut également dire enfant. Et comme les gens chérissent leurs enfants, on se retrouve avec le même mot Con tout seul qui veut dire enfant chéri que dans Con cho (le chien)
« Viens ici enfant chéri » se dit vient ici Con
Et pour faire bonne mesure
Toute personne se trouvant devant quelqu’un ayant à peu près l’âge de ses parents se désignera comme étant Con (donc enfant connoté chéri) et appellera cet aîné par un terme en Oncle ou Tante connoté chéri (D’où le fameux Oncle Ho Chi Minh)
Depuis l’animal le plus insignifiant au soldat devant son général en passant par l’enfant le plus chéri on retrouve le même Con (utilisé seul, tel quel, sans rien de plus dans les rapports sociaux et familiaux, alors qu’on y ajoute l’espèce d’animal quand il s’agit d’une bestiole ou de La personne humaine
Le moindre orphelin traînant dans la rue à vendre des allumettes sera appelé Con donc enfant chéri par tout le monde. C’est exactement le même mot et le même ton qu’emploie une mère pour appeler son enfant et un gamin des rues.
Le plus gentil des bisounours français qui parlerait à des Viets du Vietnam grâce à une sorte de traduction littérale, passera pour quelqu’un de très impoli mais comme ils en ont vu passer beaucoup des Français et parmi les plus arrogants, ils secoueront un peu la tête et c’est tout.