Je remercie tous les commentateurs, y compris ceux qui ne sont pas d’accord.
Je suis pour une vraie démocratie, c’est-à-dire la liberté de débattre de ses opinions, donc de les défendre.
Par contre, j’ai eu des commentaires type « article foireux, concept foireux », sans qu’il y ait derrière des arguments étayés.
Je pense avoir au contraire un point de vue singulier. Je n’ai effectivement pas développé la réponse potentielle de la Russie avec par exemple les BRICS. Tel n’était pas mon propos. Ils sont adultes et savent ce qu’ils ont à faire. Mon propos était d’expliquer l’acharnement de l’occident à ne pas vouloir vivre en paix avec la Russie, sauf sous le règne d’Eltsine qui a donné les clefs du pays aux ultra-libéraux. Depuis le début, l’Ukraine est clairement une provocation montée par les néocons occidentaux (Victoria Nuland et consorts). Mais là non plus, je n’analyse pas les phénomènes diplomatiques. Mon originalité, si je puis dire, consiste à faire un lien entre l’évolution du système capitaliste, amorcée dans les années quatre-vingt avec Bill Gates, faisant passer l’économie du matériel à l’immatériel, et les événements actuels. Cette transformation, qui tient de la destruction créatrice chère à Schumpeter, a des conséquences considérables sur l’ensemble de notre vie, et est peu analysée car peu connue.
La conséquence majeure en est l’inutilité, pour le système, d’une partie de plus en plus importante de la population, avec à la clef un retour du totalitarisme. Lorsqu’on lit Hannah Arendt, on se rend compte qu’un des premiers pas vers celui-ci est justement qu’une partie de la population est considérée comme superflue. C’est le cas aujourd’hui et toutes les décisions, les tendances, et la guerre actuelle tendent à démontrer la prégnance de ce risque. L’annihilation de la Russie, puis de la Chine (découpées en sous pays indépendants), serait un pas majeur vers un totalitarisme à l’échelle planétaire.
Je peux me tromper, mais des arguments de type « c’est idiot » ne font pas vraiment avancer l’analyse de cette transformation, ou sa réfutation. Il y faudrait des arguments plus fondés, mais merci quand même d’avoir essayé.
Dans cette analyse, je vois la Russie comme un pays résistant. Cela ne veut pas dire que je suis d’accord avec Poutine sur tout, notamment son aspect traditionaliste, ou sa façon de diriger. Mais la Russie représente aujourd’hui une sorte de garde-fou aux projets dangereux du système, qui l’a bien compris et veut l’annihiler. On voit d’ailleurs ainsi comment la logique du système se referme sur elle-même dans sa cohérence perverse.